Katanagatari par Ninesisters
Douze épées, 12 épisodes... Inutile d'être un génie pour deviner la structure de Katanagatari. Ce qui pose d'entrée les questions du rythme et de la surprise.
Le premier épisode ne pose aucun problème, puisque tout reste à encore à montrer et à expliquer ; il y a largement matière pour tenir 50 minutes. Le second, par contre, souffre de véritables lacunes au niveau du rythme, puisque constitué en grande partie de dialogues pas toujours passionnants entre Togame et Shichika. Cela fait craindre le pire pour la suite. Heureusement, l'équipe responsable de cet anime se rattrape dès le troisième épisode, tout de suite plus digeste. Enfin, le quatrième vient mettre une énorme claque dans la gueule de tous ceux qui pensaient que Katanagatari était une série tristement prévisible, destinée à rester sur de rails jusqu'à la fin du dernier épisode. Dès cet instant, cet anime rentrait dans une nouvelle catégorie et devenait imprévisible, même s'il conservait son système d'une épée par épisode, dont il ne dérogera jamais.
Une fois les questions du rythme et de la surprise réglée, cette série ne possède presque que des qualités. A commencer par une identité visuelle marquée et originale. Les vues du Japon traditionnelle sont magnifiques, avec des textures particulières mais au rendu parfaitement réussi. Dès que nous passons à des points plus atypiques, le design s'en ressent fortement, et tous les personnages apparaitront plus surprenants les uns que les autres, avec un dessin apparemment minimaliste, mais fait en réalité de nombreux effets, de couleurs étranges, et de coupes de cheveux improbables.
Les personnages, parlons-en, car ils constituent le noyau de Katanagatari. Le duo principal est formé par Togame, stratège exubérante sur laquelle nous pouvons parfois émettre des doutes quant à ses talents réels, et Shichika, grand nigaud à la force anormale et dotée d'une connaissance de la civilisation pour ainsi dire nulle, puisqu'il a vécu en marge sur une île toute sa vie et qu'il ne connaît rien d'autre que le combat ; leur relation oscille entre le comique et le passionnel, mais ils forment un duo aussi réussi qu'ils sont mal assortis. J'éviterai de trop m'étendre sur les autres personnages récurrents, dans la mesure où ils font tarder leur apparition dans la série ; néanmoins, il convient de citer les 12 chefs du clan Maniwa, personnages aux goûts vestimentaires douteux et aux grands talents de ninja, que nos héros croiseront à de nombreuses reprises. A cela s'ajoutent bien évidemment les détenteurs des 12 épées, combattants toujours talentueux mais aux passifs et personnalités bien différents les uns des autres ; dans l'ensemble, ils disposent tous d'un certain charisme, tout en demeurant attachants.
Et que se passe-t-il lorsque des épéistes littéralement possédés par leurs épées rencontrent un ennemi chargé de récupérer lesdites épées ? Baston, bien évidemment. Même si, et cela fait partie des qualités de cet anime, les confrontations se suivent mais ne se ressemblent pas ; et pour cause, ni les adversaires ni les épées ne se ressemblent, ce qui donne nécessairement lieu à des situations inédites. Après, certaines de ces situations s'avéreront plus originales que les autres, cela va sans dire. Et le scénario qui lie tous ces combats réserve de nombreuses surprises bien senties, ce qui permet de maintenir – une fois que l'anime a trouvé son rythme de croisière – un niveau d'intérêt constant.
Mélange d'action et d'humour avec une véritable originalité et une histoire plus riche qu'elle ne laisse paraître au début, il s'agit à n'en pas douter d'une des grandes séries de 2010, malgré un début un peu laborieux.