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La Casa est de papier, le scénario est en carton

ATTENTION : Critique contenant des spoilers !

Etonnant de voir toutes ces critiques élogieuses au sujet de cette série dont le scénario manque cruellement de cohérence.

La série commence fort, un synopsis alléchant, le plan du braquage semble très intelligent, on se laisse porter par les personnages et puis patatra... Ça commence doucement, avec des décisions un peu stupides (ok le stress, pourquoi pas), des personnages un peu concons (mais bon on ne les a pas recrutés à polytechnique) et puis c'est de pire en pire jusqu'à atteindre la saison 2 qui est affligeante de débilité.

Les personnages ont un QI équivalent aux pires persos de films d'horreur, après mort cérébrale. Les incohérences se multiplient plus vite que des hippies à burning man, et même chez Disney on ose pas nous sortir des histoires d'amour aussi niaises et peu crédibles.

On notera que le professeur met quand même à risque tout son plan sur lequel il a bossé pendant des années pour une nana qu'il a rencontré 4 jours plus tôt. Cette même nana, flic depuis une quinzaine d'années si je ne m'abuse, et élite de la police, qui retourne complètement sa veste après un discours de trois minutes sur le bien et le mal et le méchant capitalisme. Pitié !

Dans l'ensemble les acteurs ont une palette de jeu limitée (certains moins que d'autres), et sont écrasés sous des dialogues surchargés en pathos pour en compenser le vide intersidéral. Les personnages ne sont pas cohérents, ils sont de simples rouages que le scénario exploite pour faire avancer péniblement l'histoire. Outre leur capacité surnaturelle à vouloir se tirer systématiquement une balle dans le pied comme laisser des téléphones/outils près des otages, ou encore pire : balancer Rio avec les otages, s'envoyer en l'air et conter fleurette quand on est le cerveau censé surveiller les opérations, les scènes nanardesques Tokyo qui revient en moto dans la casa, les flics qui savent aussi bien viser que des stormtroopers.

Mais, ça ne s’arrête pas là : De façon générale, quel amateurisme des braqueurs ! Les combinaisons données aux otages semblent être faites pour cacher des objets, mais ils ne sont jamais fouillés alors qu’ils utilisent des outils !? De plus ils sont souvent laissés seuls, non attachés … on voit aussi des braqueurs se balader sans aucune précaution parmi les otages, on croit rêver. Et j'en passe ...

Les acteurs sont tous moyens, en font trop, et pour couronner le tout leur personnage manquent souvent de crédibilité dans leurs actes, leurs attitudes, et sont même pour certains superficiels voire caricaturaux. Juste le personnage de Tokyo, sanguine, gaffeuse, qui tombe amoureuse du premier mec venu quitte à tout compromettre, surtout que, qui puis est, elle est la porte d’entrée dans la série et la narratrice. Son comportement varie entre agaçant, immature et complétement stupide : une plaie quoi ! Mais on peut citer le personnage de Nairobi qui commence comme une inconnue, potentiellement agaçant et qui devient très attachant. Néanmoins, seul le personnage de Berlin est réellement crédible, il a une vraie histoire, une vraie personnalité et une réelle écriture scénaristique avec un passé un présent et un avenir. Initialement, on le voit comme un salopard prétentieux et tyrannique mais au fur et a mesure on perçoit que sa froide efficacité et son talent de manipulation sont vitaux au bon déroulement du plan, c’est celui qui prend l’initiative des décisions que la morale du Professeur lui permettrait difficilement d’assumer. Et puis, c’est a lui qu’on doit la scène la plus jouissif de la série, Berlin attache Toyko et la balance sur la table a roulette sur l’escalier extérieur, mais quel bonheur, qu’est ce qu’il a eu raison de le faire, c’était tellement mérité.

Puis, certains rôles tel que Monica ou Alison qui ne sert globalement a faire du remplissage et par conséquent a ralentir la série qui est déjà beaucoup trop longue… même si le seul intérêt scénaristique d’Alison intervient lors de la décision de privilégier sa libération par rapport a celle de huit anonymes, et on peut y retrouver une forme de dénonciation de l’oligarchie, que l’on peut rattacher a l’ambiance politique d’ensemble de la série.

Au-delà des personnages, le scenario est rempli d’incohérences, je suis en pleine incompréhension face aux trop nombreuses maladresses de cette équipe de bras cassés pour une ribambelle de raisons : Pourquoi un génie du crime comme le professeur décide de prendre dans son équipe la fille la plus recherchée du pays, auteur d'un braquage totalement raté au risque de compromettre le plan, fille qui en plus est ensuite envoyée en repérage dans la fabrique ?! Quel intérêt pour le professeur de fricoter avec la négociatrice, il ne fait qu'attirer les soupçons sur lui et quitter la supervision du braquage pour conter fleurette ? Quand on fait le décompte des braqueurs, on se rend compte que les otages sont souvent livrés à eux-mêmes et qu’ils leurs suffit juste d’appuyer sur un gros bouton rouge, attendre quatre secondes et sortir par la grande porte. La négociatrice en chef du dispositif fait un tour en ambulance quand elle n'est pas bien, elle rentre chez elle pour dormir et a même le temps de cumuler les rendez-vous galants au bistrot et restau pendant la gestion de la crise. Les renseignements et le chef du swat vivent sur place, mais elle, elle est aux 35 heures.
Comment la police trouve-t-elle la planque des braqueurs ? (je précise de nouveau les critères de recherches: retrouver une maison isolée au parc de 100 hectares dans un rayon de 100km autour de la pharmacie (soit sur 31400 km2)): exploit impossible réalisé en moins de 1 heure !!!.........

La casa est de papier, le scénario est en carton.

Cette série est une toute petite chose, qui ne raconte rien du tout, qui ne véhicule des émotions que partielles, qui fait du féminisme de bas étage en déshabillant un personnage féminin toutes les 15 minutes sans raison et en plaçant Nairobi a la tête des braqueurs et mettre fin au Patriarcat ! Sans oublier toutes ces références a la sexualisation qui sont trop forcées (quoique c’est une série espagnole après tout). la série va de lourdeurs en lourdeurs jusqu'à atteindre son apothéose lors de la scène finale vous reprendrez bien un chargeur et un filtre orange dégueulasse ?). Scène finale tirées par les cheveux, complétement absurde tel un débat politique.

En parlant politique, Casa de Papel tente une approche révolutionnaire en s’inscrivant comme dans le prolongement du mouvement des indignés. Cette dernière prend notamment avec la chanson italienne « Bella Ciao », chant antifascistes pendant la guerre et repris ensuite par les mouvances de l’idéologie communistes et syndicalistes, ainsi le groupe de braqueurs avance tel un point centralisateur des révolutionnaires combattant le capitalisme et la loi du fric, c’est-à-dire l’ordre établit.

Mais pour finir sur les points positifs, les effets spéciaux, c'est plutôt bien fait dans l'ensemble. De plus, la relation Berlin/Le Professeur, qui reste le duo le plus intéressant, fonctionne bien sur l’opposition entre théorie et pratique que représente ces deux personnages a la personnalité quasi contraire. Pour les personnages secondaires, je dois dire que Torres, le responsable des machines me faisais de plus en plus sourire au fur et a mesure qu’on découvre qu’il est carrément du côté des braqueurs.

Sur un plan visuel, le générique est réussi, autant au niveau graphique qu’au niveau de la chanson d’intro. D’ailleurs en parlant de générique, parlons de la musique, qui pour le coup est le gros point fort de cette série, entrainante, chantante et rythmique, elle fait entrer le spectateur dans l’action de la série et nous fait vivre avec les personnages sauf quelques passages a vide et une musique trop forte par moment, cette dernière est complètement réussie.

Mais passons au gros point noir de la série, qui ressemble a 24h chrono ou Prison Break, séries datant de 2001 et 2005. Eh oui, la Casa de Papel est une série de 2005 si on pousse la logique plus loin. Tout ce qui compte c’est de passer d’une situation de tension extrême a une autre sans trop se préoccuper de la cohérence du scenario. Oui, parce que notre degré de tolérance a l’égard d’une série a chuté considérablement, et ce n’est pas parce que j’ai vieillis mais bien parce que les séries ont évoluées et avec elles, notre degré d’exigence a monté en flèche.

Par moment, je sortais un gros fou rire quand les scénaristes avaient sans doute un peu trop deconnés. Et pour rester dans le genre, j’aimerais vraiment qu’on m’explique comment les secours ont pu repérer le micro qui avait été fusionné avec la branche de lunette intact du sous inspecteur ?

En définitif, on se laisse prendre assez rapidement et l'idée de ce braquage millimétré a tout pour plaire. Malheureusement, le format "série" ne convient pas du tout à ce scénario qui aurait gagné à exister en film ou en mini-série.
Les scènes inutiles sont légion et tous les flashbacks, les intermèdes romantiques ou les digressions ne font que donner l'impression de remplissage.

Malheureusement, dans une histoire où la minutie est le point clé, les incohérences sont très nombreuses et chaque épisode amène son lot d'agacement, et je me demande encore comment Helsinki et le Professeur arrive a sortir du pays avec un camion rempli de tonneaux de billet de banques ? Mais, je suppose que le Professeur « avait tout prévu » et qu’un tunnel avait été creusé entre l’Espagne et l’Océan Indien par des croates ou alors est-ce que les otages coopératifs ont bien reçu leur millions comme prévu ?

Alors, oui, on continue de regarder car, malgré tout, on aimerait connaître le dénouement. Mais ce n'est pas sans l'envie de mettre en avance rapide un bon nombre de scènes.

Pour d’autres critiques : https://nrmentertainment.wordpress.com/

Piast_Fidra
1
Écrit par

Créée

le 4 août 2019

Critique lue 435 fois

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Piast_Fidra

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