Flaubert voulait faire un roman sur rien, mais ça c'en est, du rien !

La note la plus basse, c'est une étoile, mais j'en ai quand même mis deux. La série montre des représentations panoramiques bien senties ou offre quelques belles images de coins naturels. Il y a un côté mimi des personnages et une espèce de communion dans la vie contemplative et sereine. Enfin, il y a un opening à la Jackson V, ou inspiré des Jackson V. Je n'écoute pas les Jackson V, mais dans le domaine du dessin animé c'est forcément une force, vu le niveau général.
Maintenant, faut un peu arrêter avec les futilités. Cette série ne raconte rien, mène en bateau son public.
C'est du fan service. C'est la variante mature, bobo et toute en retenue des dessins animés à base de chibi et d'érotisme glauque. Je suis désolé, mais le début de cinquième épisode avec les bains chauds, on peut jouer tant qu'on veut la corde : "c'est la culture japonaise, on n'a pas de l'érotisme parce que la série est contemplative et pas complaisante, etc." Faut arrêter, on a deux phases d'exposition de poitrines surdimensionnées, puis on a l'héroïne principale dont il est évident que la série se concentre tout particulièrement sur le côté froid attrayant de sa petite frimousse qui se trouve montrée nue avec son corps grêle. Alors, on me dira, on retire ce passage-là, il n'y a plus rien comme fan service. Ben si ! C'est du fan service, l'héroïne principale et sa frimousse, la fille rose qui vient se frotter, tout ce chibi comportement, toute cette délectation pour des plats présentés avec sensualité, mais qui sont rien en soi. C'est exactement ces codes de séduction là en sourdine. Et il n'y a quasi que ça. Et ce qu'il faut bien se poser comme question à un moment donné, c'est comment tenir une posture éthique face au ecchi et au fan service, si le fan service en sourdine de cette série est plébiscité ?
Après, on a droit à quelques passages pédagogiques mal intégrés à l'ensemble avec du discours de prospectus, on a une relation entre les filles qui n'est qu'occasionnellement axée sur le camping. On a de l'achat compulsif. Puis, bon, ok, on a des panoramas autour du Mont Fuji qu'on n'a pas ailleurs, mais sous prétexte que ce sont des gamines et qu'elles ne peuvent guère aller plus loin on tourne en rond dans la célébration d'une nature avoisinant le Mont Fuji qui fait poncif et bobo. On n'exalte pas les gens avec ça, c'est pas crédible du point de vue de la méditation, c'est trop racoleur...
L'art, la contemplation, ce n'est pas la complaisance sur soi-même, ce n'est pas envoyer les codes artificiels du bon goût, surtout quand ce bon goût est contrebalancé par toutes les gâteries. A un moment donné, le discours c'est : "on vit comme chez soi, mais au moins on est devant le Mont Fuji et on est dégourdis, on sait camper." Qu'est-ce que c'est que ce cirque ? Pffh!
Une goutte rafraîchissante ? N'importe quoi !