Akiva, dit Kive aime tortillonner ses papillotes, ne se lève pas avant neuf heures, fume beaucoup, il vit avec son père rabbin veuf, Shulem, dans un appartement modeste du quartier juif haredim de Guela à Jérusalem. Il n'a pas trouvé sa voie professionnelle ni son âme soeur. Il est la bête noire des marieurs. Bien de sa personne, l'air perdu ailleurs, il est émouvant et un peu agaçant mais on lui pardonne. On le regarde vivre (pas grand chose) à son rythme auprès d'un père autocentré qui arrive toujours à garder son avantage dans toutes les situations. Il ne veut pas voir que son fils est doué en dessin. Il le préférerait étudiant la Torah toute sa vie.
Les autres membres de la famille proche ne sont pas en reste. De fortes personnalités.
La grand mère est en Epad et suit les sitcoms américaines à la TV (complètement interdite dans leur communauté). La soeur Giti avec ses 6 enfants, un mari volage qui veut faire fortune, se débrouille. Comme toutes les femmes mariée, elle porte une perruque bas de gamme et des collants chairs bien épais et bien laids. Sa fille aînée, Ruchami (la fabuleuse Shiraz Haas de Unorthodox) est une rebelle à sa manière (saison 2 et 3).
Ils ne sont pas parfaits les Shtisel mais on ne juge pas, on les suit dans cet univers si loin du nôtre, ponctué d'interdits qui nous paraissent exagérés, ils sont heureux et se démènent dans leurs problèmes du quotidien, familiaux, relationnels. C'est ce qui fait le charme et le succès de cette série israélienne à la fois drôle et mélancolique. Avec un bon scénario et des interprètes très justes.
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