Love, Chunibyo & Other Delusions! par zenko
[AVEC SPOILER]. Imaginez. Vous êtes un ange déchu, possédant un œil au pouvoir mystérieux. Vous triomphez de tous les ennemis se présentant face à vous, car vous avez l’œil ultime. Vous êtes liés au dark flamme master et avec lui, vous régnez sur ce monde. Est-ce que cela est réel ? Dans Chuunibyou demo Koi ga Shitai!, non. Tout cela n’est dû qu’à l’imagination débordante d’une lycéenne atteinte du syndrome du collégien de second année (ou Chuunibyou). Mais derrière ce doux délire, se cache des blessures plus profondes que l’héroïne affrontera tout au long de la série.
L’histoire nous amène dans un japon contemporain. Yuta, un jeune lycéen, est bien décidé à faire bonne impression le premier jour au sein de son nouveau lycée. D’autant plus qu’il a un passé gênant. Au collège, il était atteins du syndrome du collégien de second année. Il s’imaginait un monde fantaisiste dans lequel il possédait des pouvoirs surnaturels. Une fois cette période passée, il a décidé de s’éloigner le plus possible de ses anciens camarades et souhaite commencer une vie de lycéen parfaitement tranquille. Toutefois, tous ses efforts font être peu à peu ruiner par une fille de la même classe Rikka Takanashi, atteinte de chunibyo et qui connait les secrets du Dark Flame Master. Toute la première saison, nous allons suivre l’évolution de leur relation ainsi celle d’autres personnages qui sont tous ou plus atteins de chunibyo.
C’est là le grand intérêt de l’anime, c’est de traiter de cette folie douce d’une manière intéressante. Car oui, ce syndrome existe. L’anime ne traite que d’une manifestation spécifique de ce dernier mais le fait d’une manière particulièrement efficace. Il établit un antagonisme entre une personne refusant son passé de Chunibyo et une autre actuellement son syndrome. Bien qu’il souhaite oublier ces souvenirs, Yuta se prend d’amitié pour Rikka et se retrouve à l’accompagner. Il hésite à lui opposer sa rationalité ou au contraire la suivre dans ses délires afin de la supporter émotionnellement
Cette histoire est servie par un très beau travail d’animation. Les auteurs ont parfaitement réussi à alterner entre les phases de vie lycéenne classiques et les scènes de combats dantesques avec un grand renfort d’explosions, de rayons lasers et de marteaux démesurés. Par contre, l’OST ne restera pas dans les mémoires.
On retrouve ici plusieurs thèmes récurrents de l’animation japonaise. La naissance d’une relation entre deux adolescents un peu perdu, la recherche de son identité, la transition entre l’adolescence et l’âge adulte, la pression sociale familiale et la différence entre le réel et l’imaginaire. Tous ces thèmes s’entremêlent au fil de l’histoire et évoluent en fonction des personnages.
Chacun ici offre au spectateur les différentes réactions que l’on pourrait attendre d’adolescents. Dekomori vit très bien ce délire. Rikka subit une pression familiale qui se veut bienveillante, pour changer ce qui chez elle un mal être. Nibutani tente d’oublier ce passé afin de vivre comme une lycéenne normal. L’ensemble de ces personnages vont se lier d’amitié et l’anime alterne la comédie dans la première partie de l’anime pour alterner par davantage de tristesse dans la seconde partie.
Car il ne faut pas oublier que le chunibyo est souvent synonyme de souffrances psychologiques. Pour Rikka, il est dû à un choc émotionnel qui l’a encouragé à imaginer ce monde. Pour Yuta, il s’agit davantage d’un renfermement sur lui-même. Les deux éprouvent au final une espèce de mal être et ont tenté de s’évader de cette réalité par leur imagination ou du moins de rendre cette réalité un peu moins banal. Mais au lieu de se morfondre et dépendre des adolescents dépressifs, l’anime les montre vivant dans un délire coloré et au final totalement extraverti. Les auteurs offrent ainsi une vision drôle et attendrissante de ces personnes qui paraissent souvent bien plus énergique que leur camarade.
On peut lui reprocher parfois un rythme un peu lent et une romance qui n’avance pas. De même, le côté dramatique ne marche pas forcement sur la fin. Le changement brutal de rikka à la fin est un peu poussif et prévisible. Enfin, certains personnages secondaires ne servent pas à grand-chose.
La morale de l’histoire est bien plus ambivalente car elle pose la question de la normalité. Yuta et Nibutani ont voulu devenir des collégiens normaux, mais au final cela n’existe pas. Chacun d’entre eux vient dans son monde avec ses rêves de grandeur et ses espoirs. Ils sont tous guidés leur imaginaire et sont tous un peu fou. Au final, ils sont tous un peu atteins de chinibyo.