Marseille
4.2
Marseille

Série Netflix (2016)

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Une série à consommer coup sec dans son intégralité pour l’apprécier au-delà de la punition expéditive tombée en rafale sur elle. Pas exceptionnelle mais pas catastrophique non plus, Marseille aborde à sa manière la vie politique en brassant tous les thèmes liés à cet univers basé sur l’alliance, la corruption, le sexe et les coups tordus. Autant dire que les scénarios ne désobéissent pas à la tradition qui consiste à sortir les cadavres du placard pour remuer l’arène dans laquelle les personnages de Barrès et Taro se narguent.


Un style visuel suit la série (ralenti, vue aérienne, filtres bien sentis et les mauvais inserts des paysages en anamorphoses) mais le contenu ne nous fait pas ressentir la spécificité de cuisiner la politique au sein même d’une métropole comme Marseille qui jouit de plusieurs attributs pour imposer un poids au-delà de son territoire. Les places mythiques de la ville sont là mais le cadre même de la série aurait pu se dérouler à Montcuq et s’intituler ainsi en poursuivant les mêmes objectifs basiques, ça aurait été la même chose. Le duel Barrès – Taro (Gérard Depardieu en toute simplicité) dont le premier se comporte vraiment comme un escroc, ne serait-ce que pour tromper d’une part la population avec son accent, promet ses étincelles qui attirent d’autres personnages sur le point de se dévorer aussi, éloignés par la diversité des micro histoires (faibles sont celles qui concernent le comportement de la femme de Taro et le ménage à trois Eric-Julia-Selim) qui agitent la ville mais proches par les circonvolutions des parcours qui reviennent tous au même endroit.


L’écriture généreuse en scènes de sexe, aligne des raccourcis pas indispensables (par exemple, Julia va se faire pardonner auprès de Selim vite fait bien fait, ép.6, la vengeance de Barrès, ép.8) à la différence des autres scènes plus directes qui stoppent toute logorrhée pleurnichade pour saisir la poigne des personnages (le fameux face-à-face qui clôture l’ép.5 et la responsabilité assumée d’un personnage dès le début de l’ép. 7).


Netflix a bien montré comment prendre le pouvoir de manière assez maladroite et usé dans les clichés mais le renouvellement de la série pourrait corriger le tir et lui procurer un bel éclat.

John_Irons_Stee
6
Écrit par

Créée

le 22 août 2016

Critique lue 238 fois

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