Si on devait comparer les pendants ciné et Netflix du MCU, Iron Fist serait à la place de Captain America: First Avenger, soit la présentation d'un héros revenu d'entre les morts, optimiste et candide jusqu'à la connerie qui découvre que le monde a bien changé et que s'y faire une place sera ardu, mais le rendu à l'écran en fait un film assez plat et peu inspiré. La comparaison tient étonnamment bien.
Tout annonçait le premier gadin du pendant Netflix du MCU : un personnage relativement inconnu, un acteur principal sans charisme et assez décevant tant les fans espéraient un acteur sino-américain au lieu d'un blondinet british, supervisé par un showrunner au CV peu encourageant (Scott Buck, qui a péniblement maintenu en vie Dexter sur les saisons 7 et 8). Ce n'est pas un échec complet comme certaines critiques le disent, mais le résultat n'est clairement pas à la hauteur de ses prédécesseurs. L'intrigue est sans surprise et ne fait que réutiliser ce que les productions précédentes avaient établi, les personnages sont unidimensionnels et aux conflits déjà vus, la réalisation n'a aucun panache. On patiente, on attend le coup d'éclat, la scène qui nous fera vibrer tel le plan-séquence du combat dans le couloir de Daredevil saison 1 ou l'ennemi qui fascinera autant qu'un Kilgrave ou un Cottonmouth, mais on devra se contenter d'un pseudo-Jeu de la Mort dans une cave et du retour de la Main. Aucun effort non plus du côté de la culture asiatique, là où Luke Cage nous immergeait dans Harlem.
Pourtant la série se laisse regarder, par curiosité, pour voir quels clins d’œil seront faits au MCU, comment Danny va s'intégrer aux Defenders. En cela, elle rappelle aussi Captain America: First Avenger : ces 13 épisodes sont un passage obligé si on veut connaitre le personnage avant de le voir rejoindre l'équipe. Ça n'en fait pas une bonne série pour autant.