Si on découvre les séries Marvel/Netflix dans l'ordre (chronologiquement parlant), après le crossover The Defenders c'est la série solo (3e dans l'ordre d'apparition) de Luke Cage qu'on termine, deux (interminables) saisons plus tard...
Oui, malgré la qualité (inégale) du programme, la longueur démesurée des deux saisons est, selon moi, l'un des gros ratages de cette franchise Marvel ; un amer constat qu'on peut dresser pour les trois autres séries dédiées à Daredevil, Jessica Jones et (la pire de toutes) Iron Fist.
Malgré ce gros point noir (sans mauvais jeu de mot) - et il n'est hélas pas le seul - Luke Cage fait partie de ces séries Marvel qui a su, en 26 épisodes, dépeindre une identité particulière et néanmoins remarquable. Entièrement dédiée à Harlem et à la communauté afro-américaine, ça fait du bien de voir une telle série dans le paysage audiovisuel. Je dois avouer que j'ai eu peur de subir un tas de clichés (bon, musicalement ils n'ont pas pu s'en empêcher), mais très bonne surprise à ce niveau. Par exemple, la thématique des violences policières et du racisme est bien évidemment au premier plan, mais dans une approche davantage centrée sur "le nouveau Harlem", l'avenir de ce quartier new-yorkais si atypique et historiquement riche.
Sinon, Luke Cage ne déroge pas à la règle du questionnement autour du super-héros qui ne veut surtout pas être considéré comme tel mais qui ne peut s'empêcher d'agir comme tel pour protéger son quartier chéri. Si le bonhomme à l'épreuve des balles (le leitmotiv qui, à force, devient insupportable à entendre) est sympathique, son manque de charisme et sa platitude constante (tout comme sa lourdeur dans sa gestuelle lors des combats) contribuent à ce sentiment d'ennui qui m'a régulièrement submergée. Certes, le casting est comme toujours irréprochable (on ne pourra pas en dire de même de toutes les séries Marvel/Netflix), et la galerie de salopards & gangsters qui gravitent dans cette série est remarquable ! J'ai apprécié que certains antagonistes suscitent chez le spectateur une forme d'adhésion et que des victimes collatérales s'avèrent être de sombres raclures de la pire espèce.
Culturellement, la série est un hymne à Harlem. On ressent de plein fouet d'innombrables références comme Shaft et j'en passe. Par contre, gros bémol : le Harlem Paradise et sa programmation musicale. OK, c'est le centre névralgique de Harlem et des intrigues (et le QG des "méchants"). Mais ces interminables séquences musicales lors des concerts qui y ont lieu... J'ai eu l'impression de retourner (contre mon gré) dans le club des soeurs Halliwell dans Charmed (sauf que dans cette série-là, ça durait moins longtemps). OK, musicalement c'est pas ma came (malgré quelques jolies découvertes) mais c'était, comme tout le reste, bien trop long et bien souvent proche de l'indigestion !
En bref, ça se regarde, ça apporte un peu à l'univers étendu marvélien new-yorkais, c'est sympa de croiser certains personnages d'autres séries (sauf Rosario Dawson - que pourtant j'adore d'ordinaire - mais ici elle ne servait juste à rien !).
Finalement, ce Roi de Harlem ne m'a pas touchée comme a pu le faire un Matt Murdoch et même une Jessica Jones.