Mawaru Penguindrum
7.8
Mawaru Penguindrum

Anime (mangas) MBS (2011)

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(La critique avec des images : http://blog.enfants-avalon.com/index.php?post/2012/02/02/177-mawaru-penguindrum)

Des pingouins et des pommes. Du rire au milieu des larmes, des larmes entre les rires. Mawaru Penguindrum : le meilleur anime que j'aie vu.

Je ne vais pas faire de critique exhaustive de cet anime, ni essayer de décrire les sentiments qui m'ont submergée à chacun des 24 épisodes de cette série unique (je suis une personne très submersible). Je vais me contenter d'en dire quelques mots, c'est tout. Car Mawaru Penguindrum est un chef d'œuvre qui mérite qu'on en parle ; parce qu'il est un chef d'œuvre, il suscite des sentiments très personnels dont il est difficile de parler.

Attention, dithyrambe en vue !

Je n'avais pas regardé d'anime depuis plusieurs années, tellement j'étais blasée par les clichés auxquels on échappe rarement (qui existent dans Penguidrum, mais sont plutôt tournés en dérision), des histoires faussement complexes qui suscitent des questions sans jamais y répondre (quand elles en suscitent...), et surtout de l'animation dégueu !

Eh bien là, ce que l'on peut constater immédiatement, c'est que Mawaru Penguidrum est beau. Décors soignés et colorés, 3D bien intégrée, grande variété des délires graphiques qui peuvent aller loin dans le kitsch ou dans la sobriété, pastiches qui vont de Klimt à Riyoko Ikeda (La Rose de Versailles (Lady Oscar)).

Mais avant d'être beau visuellement, Mawaru Penguindrum est joliment intelligent.

De qui sommes nous les jouets ? Qu'est-ce que le Destin ?
Quel pouvoir avons-nous sur notre destinée ?
Pourquoi des enfants naissent-ils de parents qui ne les aiment pas ?
Comment y survivent-ils ? (Survival Strategy !)

Les questions essentielles de ce récit sont posées d'emblée, dès les premières secondes du premier épisode... et la façon dont sont posées ces questions d'emblée ne permet pas de deviner quels aspects prendront les réponses. Impossible d'entrevoir les lignes que prendra la narration avant d'y entrer. C'est l'une des prouesses de Mawaru Penguindrum.
On part d'une situation qui présente toutes les apparences de la simplicité. Mais, constamment et petit à petit, la complexité se révèle. Chaque épisode répond aux questions posées par l'épisode précédent et en apporte de nouvelles. Les apparences trompeuses sont détricotées, puis une belle toile est retissée, à la fois simple et complexe, au motif dans l'ensemble très clair mais maculé de quelques zones d'ombre.
Tous les détails sont importants et trouvent leur place dans la toile lorsque vient le temps de leur explication. Rien n'est laissé au hasard.


Les thèmes sont graves, les situations tragiques, et pourtant de la pure comédie vient s'insinuer dans tout cela. Un chaud-froid qui ne tiédit rien, un contraste qui ne met pas mal à l'aise, au contraire : le mélange est très harmonieux et permet d'instaurer un certain "réalisme psychologique". Le burlesque, le ridicule permettent d'approfondir l'humanité des personnages et les rendent d'autant plus touchants.
On pleure, puis au milieu des larmes on se met à glousser à cause d'une expression grotesque ou n'importe quelle autre intervention bête. Ouiii, j'avoue j'ai pleuré, et j'ai surtout beaucoup rigolé, ce qui n'était jamais arrivé avec un autre anime, je crois bien.

Outre les basiques tristesses et amusements, il y a ce sentiment polymorphe, plus profond et plus intime, que l'on ressent face à une œuvre qui nous dit quelque chose sur nous-mêmes, qui touche du doigt une vérité humaine. Vous savez, quand on se dit : "m***e, mais je sais de quoi ça parle !" Lorsque l'on s'aperçoit qu'ils ont explicité ce que nous n'avions fait qu'effleurer, qu'ils ont mis en scène ce que nous avions entrevu sans y faire attention, qu'ils ont mis des mots/des images sur ce que nous n'arrivions pas à verbaliser/nous représenter.
Je n'avais pas ressenti cela depuis Evangelion, sauf peut-être avec la fin d'Utena. Mawaru Penguindrum, par ses symboles, son onirisme, ses métaphores matérialisées, son côté lynch-esque et sa façon de mêler le feu et la glace s'avère être une brillante synthèse de la réalité humaine, ou un miroir de certaines vérités. Le fond est très réaliste, d'un réalisme subjectif, donc l'apparence est surréaliste.

Donc, le meilleur anime jamais crée pour ma part. Sur senscritique.com, j'ai mis 10 pour ne pas mettre 9 (oui, je sais, en général c'est plutôt le contraire). Mes notes sur senscritique n'ont pas d'autre sens que celui de mettre des "j'aime" ou des "j'aime pas" sur les œuvres. Mes 9 et mes 10 signifient "cultes et incontournables". 9 peut signifier "culte, incontournable, maaaais il manque un petit quelque chose...", alors que 10 veut dire "ce truc est un cosmos : rien à enlever, rien à ajouter". Bah Mawaru Penguindrum est un quasi-cosmos auquel je mettrais 9,95/10 si je le pouvais, et pas 10 à cause des zones d'ombre que j'ai évoquées, légèrement trop vastes je trouve. Mais comme il faut arrondir : c'est 10.
Metamonita
10
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Créée

le 2 févr. 2012

Modifiée

le 26 sept. 2012

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