Mindhunter est bien pour moi la révélation de 2017, au moins dans son genre. Cette série retrace le parcours de deux agents fédéraux inventant la notion de "serial killer" à travers les interviews de tueurs en série arrêtés et emprisonnés. Ils s'adjoignent les services d'une psychologue pour comprendre ces esprits déviants et décrypter leurs interrogatoires afin de déterminer leurs profils.
Les face-à-face sont glaçants, intimidants, répugnants et en même temps scotchants. On ne peut détourner le regard lors de ces entrevues d'où l'on ressort souillés et marqués. Les enquêteurs n'y échappent pas, et Holden Ford y laissera même quelques plumes, à force de naviguer en eaux troubles...
Les performances d'acteurs sont à saluer, notamment celle de Cameron Britton, incroyable en Ed Kemper. De manière générale, les acteurs incarnant les tueurs en séries ont chacun un comportement particulier, avec un souci du détail mêlant sordide et grandiose.
Les interrogatoires consistant le véritable fil rouge de la série, celle-ci est également rythmée par des intrigues secondaires : enquêtes, mises en pratique de leur savoir fraîchement acquis, vie privée, aucun détail n'est laissé au hasard et forme un scénario dense et cohérent. Une dynamique est perceptible à travers toutes ces intrigues, celle d'une révolution latente présentant les germes de changements de notre société contemporaine dés 1977. Les mœurs évoluent et ce clin d’œil est très judicieux. Ces changements impactent nos personnages et bouleverse leur approche dans leur existence complexe et... incroyablement réaliste.
Enfin, mention spéciale aux "easter eggs" disséminés au fil des épisodes. Que ce soient les moments dédiés au chat invisible, ou à cet homme très étrange en début d'épisode, ces petits détails attisent notre curiosité, et sont autant d'histoires très complexes à mettre en évidence... au fil des recherches. "Tout est lié", et ça c'est la marque des grands. N'est-ce pas Mr. David Fincher.
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