Mindhunter
7.8
Mindhunter

Série Netflix (2017)

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La ville d’Atlanta doit-elle remercier Netflix ?

Enfin la suite des aventures de nos deux agents du FBI Holden Ford (Jonathan Groff, le prof de Glee) et Bill Tench (Holt McCallany, un habitué de Fincher, Fight Club et Alien 3) sans oublier leur psychologue de collègue Wendy Carr (Anna Torv, la fabuleuse Olivia Dunham de Fringe) qui continuent ensemble à créer le « profilage » dans les sous-sols du bureau. Décidément, il y a plein d’agents célèbres dans ces sous-sols.


Si la saison 1 a été d’une certaine manière un vrai régal et considérée par beaucoup comme la série la plus « intéressante » de la plateforme, cette nouvelle saison passe la seconde et nous apporte son lot d’horreurs et de meurtriers de masses à gogo : David Berkowitz (le fils de Sam), Charles Manson (le chanteur qu’on ne présente plus), Denis Rader (BTK, présent dans presque tous les épisodes depuis la S01 et qui semble, en arrière-plan, monter en puissance ; même si ce dernier n’a été arrêté qu’en 2005, donc patience), le retour Edmund Kemper (L’ogre de Santa Cruz, magistralement interprété par Cameron Britton et qui nous offre une fois de plus une prestance incroyable). Et plus particulièrement pour cette saison, Wayne Williams (le monstre d’Atlanta) qui occupe la presque totalité de l’histoire.


Cette série, produite par David Fincher, ne souffre pas d’un manque de budget, les effets numériques sont là et les costumes et accessoires d’époque sont d’un niveau cinématographique. Néanmoins elle possède un grand défaut, comme beaucoup de films du maître, elle est bien trop lente. Un montage plus séquencé aurait été un net plus pour ajouter un peu de dynamisme à cette histoire pourtant captivante et authentique. On a du mal à rester connecté, surtout sur les premiers épisodes. De plus, la réalisation est trop connotée Fincher, ces mouvements de caméra de suivi des visages et des objets sont très présents, ce qui peut captiver ou faire décrocher suivant le degré d’attention … L’image est au format cinéma, mais elle est sombre et avec des couleurs très accentuées. Fincher aime plonger dans son univers, au point même d’oublier que ce n’est pas pour lui que la série est destinée.


Le personnage de l’agent Tench s’éloigne peu à peu de l’enquête en cours, pour aider sa femme et son fils récemment témoin/complice du meurtre d’un bébé. Le parallèle avec le comportement de ce jeune garçon d’une dizaine d’années et les tueurs est assez déroutant. Son père reconnait des signes de possible futur tueur, puis rien. C’est à la fois irréel et ennuyeux. On ne peut pas comprendre qu’il ne quitte pas son boulot pour sa famille, ni même qu’aucun de ces collègues ou son chef ne lui propose … Le développement des personnages principaux est un peu mis à l’écart sur cette saison, à part l’orientation sexuelle de Wendy, on n’apprend pas grand chose de plus, surtout sur Holden et c’est regrettable.


Du coup, pourquoi la ville d’Atlanta doit remercier Netflix ? Le Maire d’Atlanta a annoncé la réouverture des enquêtes non résolues sur les enfants tués durant cette période. Le réexamen des preuves de l’époque sera fait avec les techniques scientifiques d’aujourd’hui, dans l’espoir d’attribuer officiellement ces meurtres à Wayne Williams. Cette annonce quelques mois seulement après la fin du tournage de la série et avant le début de sa diffusion, montre à quel point une série à succès peut faire pression sur certaines autorités et faire avancer des enquêtes restées en l’état depuis près de 40 ans.


Exactitudes et faits réels ! La série est basée sur le livre de John Douglas : Agent spécial du FBI : enquêtes sur les serial killers, qui raconte sa propre histoire au sein du bureau (Holden Ford dans la série) avec ses collègues Robert Ressler (Bill Tench) et le docteur en psychologie Ann Wolbert Burgess (Wendy Carr). Ceux à qui l’on doit l’analyse de 36 meurtriers de masse et qui a conduit à la création de la typologie des actes criminels et des schémas comportementaux, qui sont la base du profilage d’aujourd’hui. La mise en place de VICAP (Violent Criminal Appréhension Program) est également basée sur leur travail.

Acerbe-Goten
8
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le 5 nov. 2019

Critique lue 274 fois

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Acerbe-Goten

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