House of happiness !

Saison 1

New Girl est l'équivalent d'un contenu dans une bonbonne de gaz, un gaz du bonheur paré à investir un corps dépéri, abonné à l'amertume. Dès que Jessica Day apparaît avec sa bonne bouille décoré par ses lunettes, sa voix craquante et sa gaucherie, c'est la contamination assurée de partir dans ses délires destinés à rehausser le niveau de vie de 3 colocataires parfois à la ramasse mais bien déjantées. Avec un macho ultra maniaque, un barman au coeur brisé et un basketteur sans avenir professionnel, il y aura de quoi faire pour elle, transformée en conseillère sociale qui prodigue à qui veut l'entendre des chants pour se rebooster comme il faut.

La série adopte le pas de son héroïne qui enchaine les situations pour mettre à l'épreuve cette nouvelle colocation scrutée par notre bonne fée. La saison 1 ne peut que dérouler le tapis rouge à cette New Girl qui fera tout pour s'immiscer et amener le trio à s'adapter à elle mais cette propension à ramener tout à elle épuise aussi le capital sympathie qui transforme le rayon de soleil apportée en une averse. Heureusement, la bande apporte de la bêtise avec une certaine classe qui rend compte que la série ne peut se reposer uniquement sur la vivacité et le code moral de Jess si ceux-ci ne sont pas remis en cause. En dehors des danses de canards sur un slow à un mariage ou le jeu True American Drinking, les situations cocasses sont bien là permettant aux scénarios de tirer parti des bonnes valeurs prêchées, jetées illico dans le blender. Ainsi la nature des hommes à laquelle Jess attribue une confiance sans limite prendra un autre tournant dans l'épisode 12 et l'honnêteté intégrale digne d'un utopiste va ouvrir une grosse boite à secret même pour elle dans l'excellent épisode 19.

Tout cette dynamique ajuste une balance qui évite de justesse à Zooey Deschanel de vampiriser tout le show. Bien sûr, l'actrice est investie dans le rôle aux milles saveurs en dansant, chantant et piétinant le sérieux pour laisser éclater la fantaisie à chaque épisode. Cependant, tout le monde ne siège pas sur le même trône. Les personnages de Nick et Schmidt ont du développement contrairement à Winston, positionné en support comique malgré la force de caractère révélée de temps à autre.

La série passionne. Le format court sans les rires enregistrés renforce l'appréciation du show aidé par une série d'acteurs invités qui se prêtent au jeu. A voir ce que donne le reste des saisons.

P.S. : Après avoir brièvement vu un épisode de la saison 5 situé pendant la grossesse de l'actrice, les acteurs sont tellement soudés entre eux que New Girl peut s'en sortir sans sa tête d'affiche.