Overcheated

Il y a mille et une façon de trouver les raisons de regarder un anime. Cela peut être dû à sa réputation, à l'aura qui l'entoure ou à l'intérêt pour le manga original. Dans le cas d'Overlord, je m'y suis intéressé car j'ai entendu par hasard les chansons des génériques et que je les ai trouvé cool (une raison parmi tant d'autres d'une certaine manière).
Du coup, profitant d'avoir la première saison à portée de main via Netflix, je me suis attelé à la découvrir pour en savoir plus sur ce mystérieux protagoniste à la carrure osseuse et ses multiples sbires. Une découverte pas inintéressante mais qui est pénalisé par des lacunes d'écriture flagrantes.

Overlord possède un problème de taille équivalent au niveau max de cher Momonga : le héros, ainsi que ses subordonnés sont puissants. Beaucoup. Trop. Puissants. Il en résulte un manque évident d'enjeux et de tension, qui fait que chaque affrontement nous parait toujours gagné d'avance. La série essaie de nous feinter durant les 3 derniers épisodes, mais un classique "j'avais tout prévu depuis le départ" vient poignarder dans le dos cette ultime tentative. Sans oublier des Deus Ex Machina en pagaille.
A cela s'ajoute un rythme particulièrement poussif où l'on suit des arcs narratifs sans vraiment d'intérêt. Alors que dès les premiers épisodes on nous propose une galerie de personnages plutôt hétéroclite, on est surpris de devoir suivre pendant plusieurs épisodes une quête très dispensable où Momonga va se faire passer pour un simple chevalier en compagnie d'un personnage tertiaire.

C'est en cela que je trouve Overlord particulièrement frustrant. On a un pitch de base pas forcément original mais qui pourrait proposer une quête intéressante qui mettrait en avant toute la troupe. Mais non, la série préfère s'égarer ça et là en proposant des arcs narratifs creux où il n'y a pas le moindre enjeu.

Pourtant ce n'est pas désagréable à regarder. Visuellement c'est plutôt correct (malgré cet 3D typique des animes post 2010 que je trouve dégueulasse), les musiques sont plutôt sympas et on sent que les comédiens y mettent du leur (le doubleur de Momonga propose une prestation tout en nuance qui est vraiment intéressante). De plus les personnages dégagent tous un petit quelque chose qui donne envie d'en savoir plus sur chacun d'eux (même si les persos comme Albedo ou Clementine me sortent littéralement par les orbites...).
Ma déception est donc légitime lorsque je vois l'anime trainer des pieds et préférer se concentrer sur d'autres personnages totalement inutiles ou quelconque. On a parfois l'impression que la série n'a rien à raconter et tire sur la corde pour atteindre son quota d'épisodes sans trop développer son univers.

En bref, Overlord est typiquement le genre de série japonaise qui me fait soupirer d'ennui. Clairement je m'attendais à autre chose. C'est pas désagréable mais entre le fait que les personnages sont trop forts et que le scénario tourne en rond, son visionnage s'est apparenter un marathon sous la pluie plutôt qu'à une promenade agréable. Pas dit que je m'intéresse aux prochaines saisons du coup...