Une belle découverte qu'est cette "petite" série suédoise, dont on ne sait pas trop à quoi s'attendre à la vue du premier épisode... Entre une ambiance esthétique aseptisée, un jeu figé et un rythme assez plat, rien ne laissait prétendre à une série en relief.
Pourtant, ce sont ces mêmes éléments qui amènent le véritable charme de "Real Humans", tant son univers fictionnel est des plus singuliers. Un récit d'anticipation, plaçant notre société contemporaine dans une dictature technologique, plus précisément représentée par les Hubots. Des machines à l'apparence humaine, qui font notre bouffe, lavent nos chiottes, repassent notre linge, pendant que nous sirotons notre bière fraîche devant un bon match de sport. Mais à faire partir de notre quotidien, les Hubots finissent par remplacer les animaux de compagnie : une relation affective se crée avec certains humains, ce qui redessinent nos rapports avec des êtres privés de conscience et d'émotion.
C'est cette relation symbolique qui est au centre de la narration de "Real Humans", tout en construisant un scénario habile et intelligent, où toutes les histoires individuelles se confrontent et s'entrecroisent.
La réalisation est soignée, apportant quelques bonnes idées de plans visuels. Quant au jeu d'acteur, les prestations sont inégales certes, mais on reste souvent impressionné face à la froideur physique des acteurs campant les Hubots (même si le maquillage aide beaucoup). La mention spéciale est portée à Lisette Pagler, dans le rôle d'Anita. Et côté humain, on retiendra surtout l'une de ses propriétaires, Pia Halvorsen, très convaincante dans la peau de l'avocate bourgeoise au grand cœur.
"Real Humans" est donc une série singulière, qui malgré son ton parfois lassant, contient un scénario très prenant et immersif. A voir, pour les amateurs de Science-fiction.
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