Véritable phénomène du genre, Scream, du regretté Wes Craven ne se contentait pas d'être un simple slasher, mais il s'amusait également à détourner les codes du genre et à les réinventer. Ici, le concept d'adapter Scream en série et de tirer l'histoire sur plusieurs épisodes était intéressant. Le potentiel ne manque pas. Que ce soit par l'enchaînement des victimes, une peur générale qui s'empare de la ville et j'en passe. Mais là où Wes Craven réussissait habilement, la série se casse littéralement la gueule et loupe chaque occasion.
Arriver à la fin de cette première saison, la premier mot qui ressort après le visionnage c'est: "frustration". Frustration ? Oui, je suis ressorti frustrer. Frustrer car dans le fond, malgré le concept de la petite ville perdue habitée par des jeunes adolescents et harcelés par un psychopathe, je n'ai pas vu un Scream. Ici, le show se contente de tirer en longueur des histoires d'adolescents stéréotypées, ennuyeuses et sans réel intérêt pour le spectateur malgré quelques personnages attachants. On retrouve un groupe d'individus victimes des nouvelles technologies où toutes les communications s'effectuent par réseaux sociaux. Une utilisation, qui est récurrent dans l'ensemble du récit au point de l'être utiliser de manière abusive frôlant la caricature la plus complète. Sans parler de l'utilisation maladroite de musiques inadéquates qui détruisent les scènes et se contentent d'être une forme de placement de produit pour la promotion de certains artistes. Et au-delà de cet ennui et histoires creuses, le coeur de Scream n'est pas l'instauration de situations angoissantes où on prend un plaisir malsain mais jouissif à regarder une pauvre victime se faire chasser dans un lieu clos avant de finir charcuter ? Ce cas récurrent et typique de Scream est totalement absent, inexistant, d'où la frustration constante du spectateur qui se contente de voir des morts "indirectes"( si peu nombreuses qu'elles soient) de la part du psychopathe. Le tueur n'est finalement qu'un fantôme, une voix, une entité électronique que l'on ne verra quasiment jamais en action. On regrette également l'aspect satirique, souvent présent dans les films, se montre ici assez discret.
Malgré ces nombreux défauts qui peuvent décevoir les plus grands fans de la quadrilogie de Wes Craven, cette première saison se montre comme un divertissement maladroit mais honnête, sans jamais aller au-delà. Elle se contente d'une intrigue assez intéressante et tient un épisode final audacieux qui essaye de renouer avec le schéma des films originaux sans jamais vraiment l'atteindre. Pour un premier essai, c'est une série estivale potable, qui peut éventuellement annoncer une saison 2 pas inintéressante.