Olivier Marchal (le réalisateur) aime bosser avec des flics. C'est un fait. D'ailleurs tant mieux.
Déjà que c'est pas un métier facile tous les jours, alors si vous le pratiquez dans un cloaque à mi chemin entre Blade Runner, Mad Max, Fallout, un peu d'Hunger Games ... et un soupçon de Ghost in the shell ... c'est carrément austère. Mais tant mieux.
L'ambiance est crasseuse, sale, noire, pleine de poussière qui colle aux bottes et aux cheveux, le soleil inexistant, la nature presque aussi verdoyante qu'un cratère de météorite, mais tant mieux.
Les gens meurent dans cette série. Et avant en plus ils souffrent beaucoup. Il y a des tortures, des exécutions, des trahisons, des deviances morales, de l'hyper violence ... mais tant mieux.
Ça fait du bien de sortir de la bonne morale télévisuelle pour accéder (à petite dose...) à un échappatoire plus musclé et sinistre. Bien sûr si vous êtes malgré tout attaché exclusivement aux histoires qui finissent bien, où il reste des oiseaux et peut être une ou deux bonnes fées ... il serait préférable de passer votre chemin.
Pour ma part, j'ai un faible pour les scénarii qui se tordent dans tous les sens, avec un méchant vraiment barbare et ... méchant, un gentil ... qui est pas trop gentil quand même, une intrigue sortie d'un bon jeux vidéo post apocalyptique, puis comme on ne va pas s'arrêter en si bon chemin je me rajoute des situations sans espoir, une météo pourrie, des radiations, et beaucoup de pauses clopes/whisky ... comme quoi la moralité est au fond du trou. Ah j'oubliais ! Les personnages secondaires (pas tant que ça secondaires finalement) font l'âme du morceau de viande, un peu comme le sel et le poivre, et tous jouent le jeu parfaitement ... comme si on y était. Vraiment !
Et d'ailleurs ... vous faites pas d'illusions ... dans quelques temps on y sera !