Les aventures de Superplat à Bidonville.
Je reconnaitrais que cette série a été très bonne pour me causer des maux de tête durant mon enfance, tandis que j'essayais de comprendre plus ou moins vainement pourquoi tel personnage, mort à la saison six, revenait à la saison neuf, et pourquoi la nana au cheveux court (chloé) mourrait, revenait à la vie, sortait avec un tel, se cassait, venait de nouveau, faisait un sermon à son ami Clark et disparaissait de nouveau. Un véritable casse-tête, lorsque l'on ne voit pas tous les épisodes dans l'ordre.
Sinon, si on parvient à suivre plus ou moins les neuf séries de Bidonville, (à défaut de temps, regarder le premier, l'épisode de milieu et l'épisode de fin suffit), on se rend compte que la série tout entière devait être tournée dans une sorte d'évolution, qui montrerait les changements d'état d'âme de Clark. Tout d'abord, ses premiers émeux adolescents à Bidonville jusqu'à l'élaboration de son costume de Superplat. Donc, cette sorte d'évolution devait sans doute nous exposer l'évolution du caractère adolescent boutonneux du héros (et des héros, si on prend quelques personnages récurents comme Lana ou Chloé) jusqu'à le stade de maturation. Le problème, c'est qu'on passe plutôt des balbutinements d'un bébé à la philosophie profonde d'un gosse de neuf ans qui répète ce qu'on lui dit - voilà la nature profonde de Bidonville. Et les quelques tentatives pour rattraper la niaiserie de l'ensemble par des pseudos-morales noires (qui rappellent un peu les slogans sur les pubs de tartes à la crême) tombent très profond, vraiment très profond dans l'âbime.
S'il faut en rajouter. Une fois que l'on a finit par comprendre, à la fin de la série, qui est mort et qui est vivant (bonne chance, ce n'est pas une mince affaire), qui se marie avec qui, du moins plus ou moins il ne reste plus qu'à en tirer quelques renseignements sur l'histoire. On peut notamment noter que le shéma de chaque saison est plus ou moins identique : Superplat doit battre quelqu'un et devenir plus fort pour sauver le monde, sauf qu'il ne peut pas (et il se fait avoir avec de la kryptonite verte), puis il se trouve des supers alliés, devient plus fort et bat le super-méchant, qui se révèlera comme vivant trois saisons plus tard. Vous suivez ? Entre temps, on a des meufs catapultées guerrière de choc ou super informaticiennes derrière leur ordinateur, quelques amis de Superplat en danger. Le tout est dissimulé derrière une certaine couche de pseudo-noirceur (''bouhou, je risque de devenir méchant !''), parce que la noirceur, c'est comme le nutella, les adolescents boutonneux américains aiment bien ça. Et puis, n'oublions pas que Tom Cuite ne rate pas une seule occasion pour montrer son torse muuuusclé et faire montre dans ses paroles d'une très grande sensibilité que tout le monde envie ! (J'ai parlé du jeu d'acteur pas toujours terrible ?)
Faut arrêter d'essayer de détourner les clichés du grand gentil par des exclamations tourmenteresques de noirceur du héros qui se lamente plus ou moins de la même manière qu'un escargot qui ne sait pas quoi manger pour son petit déjeuner. Après, on pourra peut-être faire une série correcte.