Créée par Kurt Sutter en 2008 et diffusée par la chaîne FX, la série « Sons of Anarchy » pourrait se décrire comme un mélange entre « The Shield », « Les Soprano », « Hamlet » et les chevaliers de la Table ronde, avec un gang de motards (SAMCRO, pour « Sons of Anarchy Motorcycle Club Redwood Original ») se voulant les protecteurs un brin opportunistes du « royaume » de Charming, ville fictive de Californie, où l’équipe s’adonne essentiellement au trafic d’armes par l’entremise de l’IRA, entre autres choses tout aussi peu reluisantes.
Scénariste et producteur sur « The Shield », Sutter en émule plus ou moins le style et récupère au passage plusieurs acteurs du show, qu’il placera au fil des saisons pour des rôles secondaires. Les rôles principaux sont quant à eux tenus par Ron Perlman (Clay Morrow, président de SAMCRO), Charlie Hunnam (Jax Teller, son beau-fils et vice-président du club) et Katey Sagal (Gemma Teller-Morrow, régulière du boss et mère de Jax), également femme du créateur, tout comme Shawn Ryan avait confié le rôle de celle de Vic Mackey à sa propre épouse. En bon disciple, Kurt Sutter cite d’ailleurs explicitement la série de Ryan dans cette saison 4 de « Sons of Anarchy », que ce soit au détour d’un clin d’œil télévisé ou encore d’un personnage qui subit un sort similaire à celui d’un des héros dans la saison 5 de « The Shield », à laquelle elle fait écho puisqu’à l’instar de la Strike Team, les Sons sont dans une sacrée merde ce coup-ci, pris dans le collimateur d’ennemis multiples et dans la toile d’une alliance empoisonnée qui pourrait valoir leur perte.
Après, il faut prendre la série pour ce qu’elle est, car malgré ses secrets familiaux et ses guerres de clans, il n’est pas vraiment question d’un drame shakespearien finement écrit, tout comme elle ne vaut pas ses glorieux modèles télévisés, et il s’agit donc de savoir l’apprécier comme le bon gros show bien bourrin qu’elle représente, qui sent les couilles, l’essence et la poudre. La saison 4 est la meilleure des saisons, c’est un bain de sang, toute la vérité éclate et ça éclabousse de partout.
Vivement la putain de saison 5 !