J'en démordrai pas, la qualité prime toujours sur la quantité.

Et si cette série est la dernière itération animée du monte-en-l'air que j'ai suivie de manière régulière (facile, vous me direz, avec le peu – 13 – d'épisodes), elle garde une place très spéciale dans mon cœur de fan du tisseur.
La série qui restera est bien entendu partie pour être la version 1994, qui brise parfois le 4e mur, et met en place une mythologie fascinante et – parfois – complexe. Mais soyons objectifs 30 petites secondes : Spider-Man ne se bat pas. Il vanne et il fait "pfiou pfiou" avec sa toile, évite soigneusement le corps à corps et les ennemis tirent tous des lasers – parce que, vous comprenez, on peut pas montrer un super héros mettre des mandales aux méchants qui ont des armes du futur, les armes à feu et la bagarre, ce serait trop violent.
La série de 94 est un dessin animé qui réutilise à l'écœurement les décors, les bouts d'animations, qui se balade avec toujours la même morale infantilisante et qui, au final, plait aux gosses parce qu'elle manque de maturité dans le traitement de ses thèmes. Et quand elle essaye de pousser la réflexion et d'apporter de la profondeur aux personnages, faut pas que ça dure. Parce que les gosses risqueraient de zapper. Mais, allez savoir, tout le monde y est attaché – moi compris.
Mettons un terme à la digression et rendons son honneur et la gloire qu'elle mérite à Spider-Man, les Nouvelles Aventures. Située après le Spider-Man de Raimi, la série aura duré une seule petite saison de 13 épisodes de 20 minutes, format habituel.
Le projet de base reprend l'univers d'Ultimate Spider-Man et est confié à Brian M. Bendis, le créateur dudit comics. Puis, Sony se dit qu'il vaudrait peut-être mieux capitaliser sur le succès du film de Raimi. Bendis reste consultant sur la série.
Là où le dessin animé fait fort, c'est dans le développement d'un univers cohérent à la fois vis-à-vis du film et du comics, en reprenant là où le réalisateur nous avait laissés. Ça nous évite de devoir nous replonger dans les origines que tout le monde connaît pour passer au cœur d'une série capable de s'adapter aux néophytes comme aux puristes prêts à réapprendre ce qu'ils savent déjà en y mettant notamment une bonne dose de nouvelles technologies. Dit comme ça, ça fait rêver, mais remettez-vous dans le contexte des nouvelle technologies de 2003.
S'ajoute à cela un travail de qualité sur la caractérisation de ses personnages, principaux comme secondaires. Peter, MJ et Harry s'en tiennent à ce qu'ils ont accompli dans le film ? Pas seulement, ils évoluent, se caressent, se frottent, se confrontent. Ce sont des jeunes gens qui évoluent avec leurs différends, leurs amourettes, leurs soucis d'étudiants et leur dilemmes personnels. Pourquoi ? Entre autres parce qu'on ne s'adresse plus seulement aux 3-8 ans. On cherche un public adolescent et un peu plus vieux. Le public du film.
Et à fin différente, moyen différent.
La série adopte de l'image de synthèse en cell-shading, ce qui lui donne un aspect général entre l'animation et le comics. Et, surtout, ce qui lui permet d'être véritablement ambitieuse dans sa mise en scène. La caméra joue avec les lumières et les ombres, ambiance Film Noir à l'occasion, virevolte en plan séquence avec Spider-Man, bondit d'un lieu à l'autre sans transition, glisse entre les véhicules, dynamite les scènes d'actions nerveuses et plutôt bien chorégraphiées entre des personnages qui se déplacent de manière stylisée. Cette maturité globale se ressent même dans le traitement scénaristique et là, ça rigole plus. On tire à armes réelles, on pleure, on saigne à l'occasion, on saisit les difficultés des personnages, on met de vraies grosses patates dans la tête de ses ennemis. Et parfois, on meurt. Trivialement. Sans les violons. On se retrouve sur le chemin du maniaque. Et retour à la réalité. On s'effondre au sol. Pas de petite censure. Très peu de petits compromis.
Tellement peu que le budget a explosé.
Un Grand Pouvoir Implique de Grandes Responsabilités. Si Spider-Man, Les Nouvelles Aventures, l'a bien compris et a tenté de soigner au maximum tous ses aspects, c'est finalement d'avoir eu trop d'ambition pour remplir toutes ses responsabilités face à un public trop absent, qu'elle est morte, en plein retournement scénaristique.

RIP, monte-en-l'air. Tu m'as vraiment fait rêver.
Oncle Ben serait fier de toi.
Henry_Gollant
8
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le 17 mars 2014

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Henry_Gollant

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