Il m'a fallu longtemps pour le voir. J'ai bien dû mettre un mois, à coup de 10 minutes par-ci par-là. Si j'ai tout de suite été sensible à la qualité de l'adaptation, le rythme un peu sitcom n'a pas facilité mon immersion, ou peut-être que je ne lui ai pas vraiment laissé sa chance... Bref, l'impression que ça n'allait jamais décoller. Et puis je me suis dit : Allez, je m'y mets. Et je me suis laissé emporter.
Il s'agit d'un film (à l'origine une web série) fait par des fans pour les fans, et cela se sent. Le matériau narratif se révèle incroyablement fidèle et respectueux de la licence. Le film se focalise sur Ryu et Ken (bon choix), leur jeunesse et leur apprentissage de l'ansatsuken dans le dojo de Gouken. Cette partie-là au début m'a paru un peu longuette. Mais les choses deviennent plus intéressantes dès lors que l'on se penche sur la jeunesse de Gouken et sa rivalité avec son frère maléfique Gouki. Celui-ci s'avère être le personnage le plus fascinant du métrage, et sa transformation progressive en Akuma son véritable morceau de bravoure. Les combats sont peu nombreux mais bien chorégraphiés, le clou du spectacle étant sans conteste le match Akuma/Gotetsu. Encore une fois, la fidélité au jeu guide tous les choix de mise en scène. On retrouve les poses iconiques de tous les combattants, Ryu et Ken bien sûr, mais aussi Gouken et Akuma. Les créateurs vont jusqu'à inclure, sous la forme de clins d’œil habilement placés, les thèmes originaux de Ryu et Ken dans Street Fighter II !
Au niveau du casting, je dirais que Ken, en dépit d'une perruque frisant parfois le ridicule, est particulièrement convaincant. Ryu, par contre, est un peu en deçà, l'acteur manquant un peu de charisme. Mais ne boudons pas notre plaisir puisqu'il s'agit, après le film d'animation de Gisaburo Sugii de 1994, de la meilleure transposition de Street Fighter, et de la meilleure au format live.
Hadoken !