"Nous sommes un couple d'espions mais on n'est pas vraiment en couple. Je t'aime moi non plus. Et si on désamorçait une situation galère ? Ouais on sait faire ça parce qu'on a des perruques et qu'on joue trop de nos charmes eazy la Russie."
Alors entre une pipe et une mise sur écoute de fédéraux, The Americans traite-t-il bien la Guerre Froide ? C'est le oui !
Nos espions se confrontent au service de contre-espionnage du FBI requinqué par la mise en place d'un nouveau président : Reagan. Dans ce climat de tension géopolitique forte, ils chercheront par tout moyen à rester les maîtres de situations variant d'épisode en épisode.
L'atout de cette série est ainsi de faire varier rapidement les problématiques auxquelles nos deux héros sont confrontés, et surtout leur fascinante agilité de réponse. Cette capacité va de la manipulation, à la rapidité de réaction, en passant par le camouflage et un réseau d'informateurs sous pression / conviction.
Le scénario évite cependant quelques erreurs grossières comme les pistes lancées maladroitement par le pilote ("OLALA NOTR VOIS1 C 1 AJON DU FBI SNIFSNIF I NOU A CAPTER")
Certains regretteront le côté couple/famille mais c'est pourtant ce qui apporte son sel à la série. On assiste à la vie complète de nos espions, pour pouvoir finalement nous poser les questions du patriotisme ; des tourments dus à l'état même d'espion, sa mission et sa formation ; et du décalage avec la vie quotidienne forcée par la couverture.
La série sait tout de même rester neutre dans ces eighties superbement transcrites, avec un minimum de clichés sympathiques comme ce moment où nos jeunes russes tout juste débarquant aux États-Unis se ruent sur la clim' pour profiter de l'air frais.
Et puis avoir le point de vue de l'URSS durant cette période historique est vraiment "rafraîchissant".