Tu m'vois - tu m'vois pas.
Ceci est tout simplement la pire déception que j'ai jamais eut pour une série TV.
Pas parce que j'en attendais beaucoup -au contraire je n'en avais pas entendu parler avant de m'y mettre- mais parce que l'épisode pilote est une pure tuerie. Vraiment, le premier jet, c'est énorme : frais, pêchu, beau, un vent de génie sur tous les plans. Truffé d'audace, bourré d'idées. J'en suis sortie toute émoustillée. Ainsi, après une mise en bouche d'une heure ultra excitante, j'ai naïvement voulu enchaîner avec la suite, à savoir 5 autres épisodes qui étaient la promesse d'une énième révélation anglo-saxonne. Mode "non mais ce soir j'peux pas, j'ai commencé une prod trop tendance de la BBC mais tu connais pas tu vois faut être hipe. Aller tchao les enfants, laissez les grands se cultiver."
Ben en fait, hormis le pilote... bof quoi.
Donc le soucis, c'est pas un démarrage diesel, c'est tout le contraire parce que The Fades ne tient pas la distance. Cette série enchaîne les WTF de toutes sortes, les défauts de rythmes, les tares de mises en scène... Presque chaque décision prise dans les épisodes 2-3-4-5-6 est un pied de nez à ce qui avait été construit dans le 1.
Je dis "presque", parce que y'a toujours du bon, de-çi de-là.
Donc en fait, The Fades est une série sur les fantômes. Mais en fait, c'est une série sur les zombies. Parce que les fantômes, ils mangent de la chair humaine, en fait. Voyez ? En fait.
Tu vis, puis un Fade te croques, donc tu meurs, puis tu deviens un Fade level 1, puis tu croques un passant, tu fais un cocon et tu revis en Fade level 2, et comme t'as tout le temps faim ben tu continues de croquer des passants. T'as compris ?
On était à "ça" que ce schéma tienne la route. C'était sans compter sur les ellipses foireuses et les incohérences.
De un. Ca me chiffonne de comprendre comment ces fantômes peuvent monter sur les toits et s'affaler sur un canapé alors qu'ils ne peuvent même pas ouvrir une porte... Chui la seule ? Ils pop de nullepart, comme tous les personnages d'ailleurs ; la faute à une narration maladroite et feignante.
De deux. On a là des zombies intelligents, qui ne voient aucun problème à envahir le monde et à bouffer chaque être humain qui passe. Mais ils feront quoi pour se nourir quand y'aura plus que des zombies intelligents ?
♫Si t'as faim ♪ Mange ton poing ♫ Et garde l'autre pour demain ! ♪ (???)
Et j'ai pas mentionné les persos qui me sortent par les trous de nez, tiens.
Déjà, le side-kick black le plus irritant DE LA TERRE ENTIERE. Une espèce d'esquisse grossière de ce que sont les geeks vus par les non-geeks : des puceaux infantilisés qui adulent Star Wars, LOTR et Matrix. (whaaa je suis sénariste komen kje sui tro un teknofile vazi je pass 2h sur FB tt les jour moi alors je C tro bien parlé de sa !) Ce gars... Un fourre-tout sans rien d'autre que sa lubricité et sa marginalité. En plus, ses petites séquences d'introduction sont juste insupportables. Et il me fait peur.
D'ailleurs, en quoi Paul est-il un geek ? Looser zarbi = geek ? Bref.
Et aussi une copine qui, en plus de pas être jolie est ultra limité dans ses expressions. Accessoirement cette fille est prévisible et inutile au possible car "on va faire une amourette d'ado juste pour qu'elle se fasse enlever et donne envie au héros de se dépasser, par contre il faut qu'elle sache rien faire de ses 10 doigts hormis initier ce dernier au s*xe histoire qu'il ait pas trop envie d'accomplir son devoir divin non plus".
Le reste c'est cool sans plus, certains acteurs ont fait leurs preuves ailleurs mais on fait pas de miracles. On peut pas demander à un pilote de F1 de gagner un grand prix en Twingo...
Voilà. Alors quand j'ai bouclé le pilote j'avais un peu la rage de savoir qu'il n'y avait qu'une saison et que la production était définitivement stoppée. Mais maintenant que j'ai fini la série, je suis à la fois soulagée et frustrée de tant de gâchis de potentiel. Y'a des chances que vous trouviez le temps très long dans cette série, et tout autant de chances que vous prononciez le mot "QUOI ?!" une dizaine de fois par épisodes.
...
"Quoi" ne signifiant pas "OMG je l'avais pas vu venir" mais plutôt "Mais-non-pourquoi-mon-Dieu-ils-ont-osé-et-ils-auraient-pas-dù".