La légende continue...

The Last Dance est un documentaire de ESPN sur le parcours des Chicago Bulls lors de la saison 1997/1998. Durant dix épisodes, on doit découvrir les coulisses du dernier titre de la franchise, avant le départ à la retraite de son joueur emblématique Michael Jordan. En fait, c’est surtout un documentaire à sa gloire, de North Carolina à Chicago, en passant par la Dream Team de 1992 aux Jeux Olympiques de Barcelone.

Michael Jordan est mon joueur de basket préféré de tous les temps. De ce fait, mon objectivité est tout à fait relative quant à ce documentaire. Du moins, cela aurait été le cas dans les années 90, en tant qu’adolescent en admiration devant les exploits de son idole dont il tente d’imiter la gestuelle et exploits sur le bitume des playgrounds sur lesquels, il use les semelles de ses sneackers achetés à prix pas fort car tomber du camion sur Belsunce (Breakdown). Des baskets qui ne sont pas des Jordan, déjà hors de prix pour un petit gars issu de la classe ouvrière.
Depuis, le temps a fait son oeuvre et d’autres basketteurs ont brillé devant mes yeux pas toujours ébahis, sauf pour Dwyane Wade. Michael Jordan est unique, même son élève Kobe Bryant, qui l’a souvent imité, n'a jamais su l'égaler (paix à son âme). Au contraire d’un Michael Jordan s’inspirant de Julius Erving aka Dr. J. qu’il va dépasser de par le talent et le palmarès.

L’annonce d’un documentaire retraçant les coulisses du dernier titre des Chicago Bulls, m’avait mis le pepsi max à la bouche. La nostalgie fonctionne à fond avec un premier épisode vu avec les yeux humides, tant cela ravivait en moi une foule d’émotions et de souvenirs de cette période de ma vie. C’est construit à travers des flashbacks, en faisant des allers retours d’une époque à une autre pour comprendre le parcours de Michael Jordan et des obstacles qu’il a dû surmonter pour devenir le GOAT.
Mais voilà, on apprécie en tant que fan, mais les coulisses dans tout ça? On en a quelques aperçus, comme des miettes pour satisfaire les spectateurs. Cela ne m’empêche pas de prendre du plaisir à suivre le documentaire produit par des amis de Michael Jordan et dont l’objectivité est toute relative. Il va falloir attendre le 9ème épisode et surtout son final, pour que notre soif de savoir soit enfin assouvi.

Le documentaire débute avec l’obtention du 5ème titre des Chicago Bulls face aux Utah Jazz de Karl Malone et John Stockton. Un succès que l’équipe ne va pas avoir le temps de savourer avec l’annonce, par le général manager Jerry Krause, de vouloir entamer une reconstruction. La saison 1997/1998 sera la dernière de l’ère Michael Jordan, Scottie Pippen et du coach Phil Jackson. Ce dernier, afin de rassembler et motiver ses joueurs, va intituler cette ultime saison : The Last Dance?

A partir de là, le documentaire revient sur le parcours des personnages principaux des Bulls du second three-peat : Michael Jordan, Scottie Pippen, Dennis Rodman et Phil Jackson. On va même avoir droit à Steve Kerr, un rôle player, successeur de John Paxson, au détriment d’un joueur majeur de cette épopée, Ron Harper. Ce choix scénaristique est surement dû au fait que Steve Kerr est encore en activité en NBA, en tant que coach des Golden State Warriors avec lesquels, il a remporté trois titres. Une manière de faire le lien avec la génération actuelle. Je trouve cela dommageable, Ron Harper était le meneur titulaire de ces Bulls. Un joueur plus important, un formidable scoreur qui s’est transformé en défenseur pour faire de cette équipe, une des meilleures de tous les temps.

Le documentaire promettait de nous faire découvrir les coulisses à travers des images de la saison 1997/1998. C’est surtout une adaptation non assumée de Playing for keeps : Michael Jordan and the world he makes, l’excellent ouvrage de David Halberstam. On passe de la saison 1997/1998, au parcours de Michael Jordan avec les Tar Heels de Carolina du coach Dean Smith aux Bulls de Chicago. Des affrontements des Bulls face aux Bad Boys de Detroit d’Isiah Thomas, Joe Dumars, Dennis Rodman, Bill Laimbeer et Rick Mahorn. Les arrivées de Scottie Pippen et Horace Grant aux côtés de Michael Jordan. Le premier titre face aux Lakers de Magic Johnson, puis face aux Blazers de Clyde Drexler et les Suns de Charles Barkley et Kevin Johnson devenant le premier three-peat. Sa retraite, le décès de son père et le baseball. Avant de revenir pour reconquérir le titre NBA face aux Sonics de Gary Payton et Shawn Kemp puis le Jazz de John Stockton et Karl Malone.

The Last Dance est une ode à Michael Jordan. En soit, le fan que je suis, ne peut pas bouder son plaisir de revivre cette époque, de se moquer de ses costumes trop large et de découvrir certains aspects des rapports entre les différents protagonistes. Pour autant, cela manque de “vérité”, de sueurs et de larmes. Est-ce vraiment intéressant de savoir que Michael Jordan et Steve Kerr se sont chauffés ou de se moquer du sympathique Scott Burrell? Il y a un côté “facile” qui m’ennuie, voir un côté voyeuriste propre à la téléréalité. Personnellement, je voulais voir des échanges entre les joueurs, coachs, fans et dirigeants. De suivre la préparation comme dans Hard Knocks. En fait, d’être vraiment en immersion au sein des Bulls du dernier titre. En cela, les deux derniers épisodes vont satisfaire mon désir.

Michael Jordan est une légende. Ce fût un plaisir de suivre ces dix épisodes, de se replonger dans la dynastie des Chicago Bulls des années 90 et de découvrir une partie des coulisses. The Last Dance permet de découvrir son esprit de compétition jusqu’à l’excès, comme une drogue, qui lui a permis d’être un des meilleurs joueurs de tous les temps, le meilleur? Le documentaire alimente cet éternel débat qui déchaîne les passions où chacun argumente pour son joueur. Pendant ce temps, il continue d’écrire son histoire, de raconter sa vérité, à travers des ouvrages et documentaires. Il fait parti de ceux dont le temps n’efface pas les performances sportives comme Larry Bird, Bill Russell, Wilt Chamberlain, Magic Johnson, Kareem Abdul-Jabbar, Kobe Bryant, LeBron James, Shaquille O’Neal et autres.