Pour toute une génération, une Nounou d'Enfer est la série typique du midi sur M6. L'histoire, simple, est celle de Fran Fine, une nounou délurée qui travaille dans la riche et belle demeure de Maxwell Sheffield, un riche producteur de Broadway. Elle doit s'occuper des trois enfants, Maggie, une adolescente introverti, Brighton, un cancre qui aime faire le pitre et Gracie, une enfant qui suit une thérapie.
Très vite, une tension romantique et sexuelle apparaît entre Fran et son employeur. Tension qui est mal acceptée par C.C Babcock, la partenaire de travail de Maxwell. Heureusement, pour l'aider elle dispose du soutient de Niles, le maître d'hôtel, un maître de la réplique assassinne, ennemi juré de Babcock. Fran dispose également d'une famille très spéciale avec une maire, Sylvia, qui résout tous les problèmes avec de la nourriture et Yetta, sa grand-mère, qui n'a plus vraiment toute sa tête.
Malgré de très bonnes idées de départ et un humour réellement présent, la série va clairement souffrir de son succès et perdre en intérêt tout le long de son développement. Si les deux premières saisons sont très bonnes voir frôlent l'excellence par moment, tant l'humour est au rendez-vous, on va aller de mal en pis. En réalité, le principal problème va devenir le manque d'intérêt des enfants. Ceux-ci deviennent très simples mais vois aussi leurs tares s'effacer.
Maggie perd de sa timidité et prend confiance en elle et devient un personnage sans intérêt qui ne sert qu'à justifier une histoire sur l'adolescence. Gracie qui, de base, n'était pas exploité, perd tout intérêt dès la fin de la première saison. Brighton reste quelqu'un de joueur qui aime provoquer les situations difficiles mais ne possèdera jamais aucune profondeur.
Dès lors, le rôle de nounou est d'une artificialité folle, Fran ne s'occupant pas d'eux et la série se concentre plutôt sur le jeu du chat et de la soirée avec Maxwell. Si cela marche encore quelques temps, dès la saison 4 on a un sentiment de profonde répétition. On va avoir la sensation que la série ne cesse, alors, de se répéter. On a également l'impression que l'écriture fuse moins qu'au début et que l'humour perd de sa puissance.
Même le personnage de Niles perd en force, lui qui, pourtant est responsable d'au moins la moitié du succès de la série tant son humour est une puissance incroyable. La bonne phrase, la bonne diction, la bonne façon d'être là. Il se ramollit cependant durant la dernière saison.
La série reste surprenante par sa qualité au début. L'humour, omniprésent, arrive vite à convaincre et on entre rapidement dans l'univers. La grande présence de guest-star ravira les fans des années 90 même si certaines ont depuis disparu dans l'anonymat. Ce qui manque à la série c'est son manque d'audace et son refus de se réinventer. Restant tout le long sur la même lancée avec des sujets très proches et un jeu continuel de séduction, on regrettera l'aspect totalement incohérent de la situation.
Il ne faut pas s'étonner si tant de gens adorent Niles : au-delà de son personnage si génial, c'était surtout celui qui a presque parfaitement évolué, là où les autres sont devenus, au fur et à mesure, des vestiges de ce qu'ils étaient censés incarner.