Une nuit en enfer remix !

Assez bizarre de voir l’adaptation d’un film qui se suffisait amplement à lui-même, devenir une série télévisée qui ne raconte pas la suite mais la même histoire étalée sur 10 épisodes. A voir comme la version très longue du film qui s’impose comme défi de combler 38 minutes par épisode en étirant au possible des scènes d’origine courte. Un épisode entier pour la scène du Benny’s store qui dure 9 min dans le film, un autre centré sur la virée en voiture qui occupait le générique, deux autres sur le motel, des flashbacks centrés sur la braquage de banque à Abilène, la vie des Texas Rangers Earl McGraw et Gonzalez, Robert Rodriguez a décidé de voir très large pour chaque étape traversée par les personnages en vue d’élaborer une mythologie originale qui risque de consumer pas mal de tête dans un tourbillon sanglant.

Ainsi dominent les culebras, ces serpents qui fixent leurs incisives sur le monde, poursuivent leur soif de sang pour le pouvoir difficile à partager entre eux à cause des rivalités et des coups bas et de la présence des frères Gecko dont Richard, taré comme il se doit, gagne de l’ampleur dans la lutte contre ses visions lui inspirant la réalisation de crimes dignes d’un tableau horrifique et des remords (ép.3 et le meurtre de l’employée de banque).

Outre l’avènement des serpents qui assure une pointe d’originalité, la série cuisine les relations fraternelles (les Gecko) et familiales (les Fuller) à l’huile bouillante avant d’être dressées sur un plateau cauchemardesque dont l’épisode 7 livre une boucherie dingue au Titty Twister. Cette extension du film gagne en drame ce qu’elle perd en fun même s'il agit par petites touches. Il y a un grand plaisir à retrouver Robert Patrick dans le rôle du pasteur qui lui confère beaucoup de fragilité dans sa foi abandonnée et Wilmer Valderrama, en méchant venimeux qui tortille mieux que personne sa tête après avoir aspiré sa victime.