Vernon Subutex voilà un drôle de nom, surtout pour un français. La première fois que j'ai entendu parler de lui je crois que c'était dans la bouche de Virginie Despentes qui le décrivait dans une interview, personnage central de son futur nouveau roman: sujet qui ne pouvez que me parler, Vernon est un peu le vestige d'une jeunesse rock n'roll révolue, dont les rêves ont laissé place aux désillusions de la vie d'adulte dans une époque tout autre... ça parle à beaucoup de monde, ça évoque tant de choses.
Une nostalgie, une esthétique, une révolte bref énormément de sujets dont la toile de fond musicale rend cette histoire parfaitement adapté à une retranscription cinématographique.
Et si on veut être fidèle à l'esprit de l'autrice, on sait que ça doit suinter les codes du punk et du rock l'underground au sens large.
Bien que fourni d'une bande originale plus qu'intéressante, et de personnages hauts en couleurs servis par des acteurs plus que persuasifs; ça ne suffit pas.
Visuellement, on est dans la série lambda là où l'esthétique aurait pu être bien plus poussée: on a une pellicule tout ce qu'il y a de plus standard et la colorimétrie qui va avec. Le montage banal, rien de fou, on ne joue pas avec le rythme, au contraire il y a une totale absence de rythme et c'est bien dommage. Un peu de dynamique par ci par là aurait renforcé des passages plus contemplatifs. Des plans plus abstraits pour des passages d'introspections ou fermer certaines scènes auraient permis de respecter le format de la série sans forcément rallonger certaines scènes inutilement, ça a été légèrement fait sous forme de mini clips pour laisser place à la musique mais on reste dans le format très carré de la série franco française, nul place à la folie, le chaos, la créativité.
Les 6 premiers épisodes nous présentent tour à tour l'un des vieux potes de Vernon, ça se répète, on est toujours dans la même construction, je ne sais pas si le livre en fait de même ou si on a créé de nouveaux personnages pour le format de la série, mais cela peut être décourageant.
dommage, il y avait matière à un bijou culte, on se retrouve avec un produit digéré, formaté pour une télé qui ne prend tellement pas de risque que ça en devient presque:
Hélène et les garçons vingt ans après, la déchéance.
Ok j'exagère, mais l'idée est là. On demandera à AB s'ils ne veulent pas rebooter les aventures d'Hélène dans un futur plus sale façon HBO.
Depuis j'ai lu les livres, c'est fidèle mais salement adapté à la sauce série française.