SensCritique
Cover Les meilleurs albums de 2020

Liste de

25 albums

créee il y a plus de 4 ans · modifiée il y a presque 3 ans

Immensità (EP)
7.8
1.

Immensità (EP) (2019)

Sortie : 8 novembre 2019 (France).

EP de Andrea Laszlo De Simone

benton a mis 9/10.

Annotation :

Progressive Pop / Baroque Pop / Psychedelic Pop
(Après plusieurs écoutes) Ben, en fait, c'est cet album (ou plutôt cet EP, puisqu'il dure à peine 20 minutes) qui est le meilleur truc sorti en 2020 (techniquement en 2019). C'est venu de nulle part - j'ai découvert son existence grâce à un top annuel des Inrocks - mais c'est vraiment sublime et sans commune mesure avec tout ce que j'ai pu entendre depuis un bon moment. Je ne connaissais pas du tout Andrea Laszlo De Simone, c'est devenu secrètement mon nouveau héros musical de ces dernières années. Comment se fait-il qu'un mec pareil, et une musique pareille, ne soient pas plus reconnus, diffusés, adulés ? Ca reste un mystère pour moi. Chacun des quatre morceaux de cet EP seraient capables de me faire chialer, tant la beauté évanescente, quasi cinématographique, de cette pop baroque venue des cieux (Immensità, bon sang !) touche quelque chose d'essentiel, de pur et puissant, mêlant nostalgie, sensibilité, musicalité, orchestrations et arrangements avec une finesse rarement entendue. Andrea Laszlo De Simone est un génie, et il reste à savoir si cet EP est une fulgurance touchée par la grâce divine, comme une transcendace inattendue, ou bien la promesse d'un futur qui s'annonce tout aussi majestueux (il faudrait déjà que j'écoute Uomo donna, album sorti par Andrea Laszlo De Simone en 2017).

Have We Met
6.7
2.

Have We Met (2020)

Sortie : 31 janvier 2020 (France).

Album de Destroyer

Annotation :

Synthpop / Art Pop / Sophisti-Pop
(Après une 3ème écoute) Il n'y a pas à dire, la musique de Destroyer dégage toujours un charme, un magnétisme uniques. J'aurai toujours du mal à me détacher de l'aura de Destroyer's Rubies mais il faut que je me fasse une raison : Dan Bejar est passé à autre chose depuis belle lurette (il faut d'ailleurs que je m'intéresse un peu mieux à la discographie du groupe). L'essentiel est que le niveau reste toujours aussi brillant. Ce que j'aime particulièrement dans Have We Met c'est la classe intégrale que dégage la musique, ce feeling à la fois tendu, dense et délié, où les idées n'hésitent pas à s'étirer pour développer un univers sonore panoramique et hypnotique. Ça fait tellement de bien d'écouter une musique pareille, qui prend le temps, construit ses morceaux et ses ambiances par nuances.

L'approche me rappelle un peu celle de War on Drugs, dans un genre différent certes, mais avec cette même notion de grandeur, d'élans grandioses, plaqués sur une musique au fond ramassée et tendue. Tout est comme ça, ou presque, et ce qui pourrait paraître froid à cause d'une présence synthétique assez prononcée devient peu à peu bourré d'humanité, de sensibilité et de mélodies toujours aussi profondes et brillantes de la part de Destroyer. La production est à ce titre excellente, il faut monter le son pour profiter des basses et des twists discrets mais décisifs, des breaks sonores qui viennent alimenter la machine à chaque morceau et déploient toujours plus de motifs addictifs. J'aime bien aussi la manière dont se conclue l'album, avec des morceaux plus calmes, tel un coucher de soleil progressif.

(Après une 4ème écoute) La manière avec laquelle Dan Bejar tient ses morceaux, les étire, les gère, les déploie, me laisse admiratif. Ce n'est pas nouveau finalement, mais Have We Met est une démonstration en la matière, d'une épure qui touche au sublime, d'une netteté parfaite et touchante. Ce mec est un génie et ses univers sont d'une beauté sidérante.

(Après plusieurs écoutes) La netteté de cet album, la précision de ses idées et des ambiances continuent à me magnétiser. Je ne sais pas si c'est un grand album - ou même si Kaputt a déjà fait ça en mieux - mais Have We Met sonne comme un aboutissement, une maîtrise absolue de songwriting. J'attends encore l'album qui le détrônera cette année.

Song for Our Daughter
7
3.

Song for Our Daughter (2020)

Sortie : 10 avril 2020 (France). Folk

Album de Laura Marling

Annotation :

Contemporary Folk / Chamber Folk
(Après une 4ème écoute) Cet album ressemble à un classique folk sorti des années 70. C'est fou. On dirait un trésor déterré de cette époque. Ce que j'aime tant ici, c'est que l'album s'affirme non pas à travers ses trois premiers morceaux fantastiques, percutants, directs, efficaces, sous forme de tubes folk ultimes. Non, l'essence du projet se situe juste après avec les titres suivants qui sont tous dans la même veine, très calmes et intimistes au possible, presque trop feutrés au premier abord, mais en vérité d'une puissance émotionnelle terrassante. Que Laura Marling arrive à tenir l'auditeur avec si peu de moyens - la musique est vraiment dépouillée, même si elle brille par la subtilité des arrangements, des choeurs discrets par ci, des cordes délicates et des guitares slide par là - est ce qui fait de Song for Our Daughter un grand album, une oeuvre forte d'une profondeur magnifique, et surtout un album qui déborde de sensibilité et d'humanité. J'ai longtemps eu du mal à percer l'être derrière la musique, avec Song for Our Daughter j'ai enfin l'impression de voir et d'entendre l'âme de Laura Marling.

Mystic Familiar
6.8
4.

Mystic Familiar (2020)

Sortie : 31 janvier 2020 (France). Experimental, Electronic

Album de Dan Deacon

benton a mis 8/10.

Annotation :

Neo-Psychedelia / Indietronica / Progressive Pop
(Après une 2nde écoute) Mystic Familiar est sans doute amené à s'imposer comme une nouvelle référence de musique pop psychédélique électronique dans mon panthéon personnel, à côté des albums de Caribou et surtout de The Age of Adz de Sufjan Stevens, car tout ici rappelle la folie électronique azimutée à la fois forcément déroutante - et possiblement irritante pour certains - mais qui déploie surtout des trésors de musicalité et une sensibilité incroyablement communicative et très touchante. Les paysages sonores sont magnifiques - et on sent le musicien, le mélodiste, l'artisan sonore derrière les machines, par cette manière d'agencer, d'arranger, de produire et de mettre en forme. J'adore la sensibilité que dégage cette musique.

Je trouve par ailleurs que l'album est construit intelligemment, débutant sur le magnifique Become A Mountain, tétanisant et poignant (direct dans la top list des meilleures chansons de l'année), pour s'enfoncer peu à peu dans le versant le plus excessif de la pop electro (les différentes versions de Arp qui gagnent à la réécoute) avant de revenir vers des plages plus calmes (Weeping Birch / Fell Into the Ocean / My Friend, excellents). Seul bémol : le final aurait pu être plus mémorable, j'attendais qu'il transcende l'ambition bigger than life de la musique de Dan Deacon. Ce n'est pas le cas. C'eût été la cerise sur un gâteau déjà très bon.

(Après plusieurs écoutes) Oubliez les derniers albums de Caribou et Sufjan Stevens. Cette année c'est Dan Deacon le sauveur de la pop électronique psychédélique, le créateur d'univers oniriques par la grâce de boucles sonores et d'arrangements enivrants. J'adore l'énergie échevelée, la fuite en avant irrésistible de l'album, qui déboule d'entrée et assène ses morceaux avec une joie rayonnante : de Become a Mountain à Arp II: Float Away c'est une douce folie communicative et vibrante (Become a Mountain sera à mon avis mon morceau de 2020, le seul à être chargé de signification à ce point-là). Mystic Familiar est certainement l'album le plus vivifiant de l'année.

Microphones In 2020
7.6
5.

Microphones In 2020 (2020)

Sortie : 7 août 2020 (France).

Album de The Microphones

benton a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Indie Folk / Avant-Folk / Progressive Folk
Voir la critique (pas eu le choix, le texte était trop long).

For Their Love
7.3
6.

For Their Love (2020)

Sortie : 24 avril 2020 (France).

Album de Other Lives

Annotation :

Chamber Pop / Indie Pop / Indie Rock
(Après une 2nde écoute) Je crois que Other Lives fait définitivement partie des groupes pop que je pourrais écouter sans fin, peu importe le temps et la saison, avec un plaisir évident et simple. La musique de ce groupe sonne vraiment comme une évidence pour moi, tout est fluide et coule naturellement, et en même temps c'est d'une grande classe, les arrangements sont hyper chiadés, les mélodies sont luxueuses, les ambiances émouvantes douces amères explosent dans tous les sens. Bref, on frise l'orgasme sonore en permanence mais c'est toujours fait avec modestie, et une certaine retenue intimiste. J'admire vraiment ce groupe pour cette capacité à créer une musique toujours aussi classe, de manière presque artisanale, mais avec un véritable sens pour l'écriture, et une vision pour élaborer des ambiances et les mettre en valeur par de subtils arrangements produits avec un amour évident de la pop panoramique. La musique de Other Lives est toujours baignée d'une grâce évanescente qui se révèle petit à petit l'air de rien avec une intelligence brillante.

(Après plusieurs écoutes - j'ai même l'album dans ma discographie) For Their Love s'écoute sans fin. C'est un idéal de pop racée. Je ne vais pas me répéter mais c'est même encore mieux que cela - toujours dans ce registre classique mais maîtrisé et traversé par une grâce qui mûrit peit à petit à chaque écoute. Les albums qui se trouvent au-dessus ont peut-être le génie en plus (ou essayent en tout cas) mais je pense qu'à la fin c'est toujours auprès d'Other Lives que je viendrai trouver le (ré)confort.

Shore
6.9
7.

Shore (2020)

Sortie : 22 septembre 2020 (France). Pop, Rock, Folk Rock

Album de Fleet Foxes

Annotation :

Indie Folk / Chamber Pop / Folk Rock / Folk Pop / Chamber Folk
(Après une 3ème écoute) Ce dernier album des Fleet Foxes est encore un bon cru, et si la construction et l'agencement des morceaux paraît au premier abord plus borderline que sur les précédents, la musique conserve la qualité que l'on connaît de la part du groupe et je pense que les écoutes vont permettre de mieux révéler les nuances de chacun des morceaux. En tout cas Shore se veut beaucoup plus accessible et c'est une bonne chose, tant la musique des Fleet Foxes a toujours eu ça en elle mais s'évertuait le plus souvent à prendre des détours et des chemins de traverse pour obliger l'auditeur à mériter ses fulgurances. L'évidence éclate ici dès le début et la grâce, les vocaux en suspension, les ambiances rayonnantes sont toujours là - sous une forme immédiate et communicative - avec le fantastique Sunblind qui fait directement partie des meilleurs morceaux du groupe. Puis il y a Can I Believe You, A Long Way Past The Past et Maestranza...

Si la structure de l'album me paraît plus éclatée que sur les précédents albums c'est car il est évident que le groupe a balancé les titres plus identifiables et accrocheurs dans la première partie, pour mieux repartir sur des chemins de traverse sur la seconde partie et renouer avec des compositions plus fluctuantes et progressives. Si l'articulation peut laisser à désirer à la première écoute, je pense que c'est peut-être ce qui va permettre à l'album de se révéler avec le temps, et justement de relancer la dynamique de l'ensemble. C'est d'ailleurs après le dispensable Young Man's Game (seul titre vraiment faible, trop calibré pour le coup) que le groupe redéploie sa magie folk sinueuse pour au final mieux relever le charme de ce qui a précédé.

En fait, le groupe souligne plus qu'auparavant les grandes lignes de sa musique. Ce qui peut paraître moins subtil, permet à mon avis de mieux cerner ce qui fait la force du groupe, ses qualités se révélant de manière plus évidente. Le chemin est relativement balisé, mieux délimité, mais non moins agréable à parcourir.

Island
6.4
8.

Island (2020)

Sortie : 22 mai 2020 (France).

Album de Owen Pallett

Annotation :

Chamber Folk / Art Pop / Chamber Pop / Modern Classical
(Après une 2nde écoute) En fait cet album est très beau : les ambiances bucoliques, le folk délicat couplé aux arrangements de cordes déploient des petits trésors de musicalité discrète. Il y a une fluidité très plaisante et réconfortante dans l'enchaînement des morceaux. J'ai parfois peur de m'ennuyer avec la musique de Owen Pallett, mais ici Il faut dépasser le côté feutré et presque trop contrôlé de la musique pour découvrir et apprécier les arrangements et la finesse des mélodies (ces arpèges). Au final l'album coule naturellement et dégage une aura proche de celle de Nick Drake - sorte de folk introspectif ici sublimé par des arrangements orchestraux subtils et touchants. Il y a peut-être même un peu de John Cale qui ressort du chant voilé d'Owen Pallett.

(Après plusieurs écoutes) Je ne pige pas pourquoi la moyenne de cet album est aussi basse. Perso, je ne cesse de revenir me blottir dans les atmosphères réconfortantes déployées par Owen Pallett avec une délicatesse incroyable. Paragon of Order, Perseverance Of the Saints, Polar Vortex, c'est juste sublime, touchant, d'une manière presque intime. Un des rares albums de 2020 qui continue à grandir dans mon estime et qui risque de me suivre encore un bout de temps car je ne connais finalement rien qui ressemble vraiment à Island.

Grande est la maison
7.4
9.

Grande est la maison (2020)

Sortie : 28 février 2020 (France).

Album de cabane

Annotation :

Chamber Folk / Folk Pop
(Après une 2nde écoute) A la première écoute j'avais surtout été subjugué par Sangokaku et les deux Take Me Home mais en fait l'intégralité de l'album est un délice de sérénité et de tranquillité zen aux légers accents de bossa nova, baigné de sonorités d'une délicatesse étincelante. C'est vraiment très beau, d'une grande pureté. Je me doutais que l'album avait le potentiel pour déclencher quelque chose - les morceaux ont un fort pouvoir de résonance si l'on est dans le bon état d'esprit, sur la même longueur d'onde que les vibrations paisibles de la musique. Le dernier tiers de l'album est toujours aussi tétanisant de douceur élégiaque, mais le début est tout aussi beau et bon, bourré d'arrangements qui viennent envelopper et bercer l'auditeur.

U kin B the Sun
7.3
10.

U kin B the Sun (2020)

Sortie : 7 février 2020 (France).

Album de Frazey Ford

Annotation :

Country Soul
(Après une 2nde écoute) Cet album est vraiment beau, très classique, mais vraiment beau. La voix de Frazey Ford est fantastique, gorgée de feeling, vibrante, gracieuse et lumineuse. Elle fait clairement la moitié du boulot, et si l'album est si rayonnant, c'est grâce à elle. Après, les compositions ne sont pas en reste et mettent ce talent en évidence de manière admirable, sans en faire trop, en tapant dans un registre soul classique, mais efficace, carré, avec un métier évident et une production parfaite, sublime même tant tout sonne de manière admirable (cet orgue). L'exemple même de l'album maîtrisé, accessible - presque grand public dans son approche - mais doté d'une âme, qui transpire à travers l'interprétation touchante de Frazey Ford.

(Après une 4ème écoute) La grâce de cet album de soul rayonnante est dingue. Le feeling de la voix de Frazey Ford est incroyable. C'est à la fois groovant, soul, sensuel et vibrant, émouvant, réconfortant. C'est tout.

And It’s Still Alright
6.6
11.

And It’s Still Alright (2020)

Sortie : 14 février 2020 (France). Folk Rock

Album de Nathaniel Rateliff

Annotation :

Contemporary Folk / Blues
(Après une 3ème écoute) Cet album est une excellente surprise et le meilleur album folk de l'année pour l'instant (année qui est un peu avare pour le genre - edit : ok, Laura Marling a mis tout le monde d'accord). Je trouve que Nathaniel Rateliff arrive à trouver l'équilibre parfait entre folk accessible, par la production et les mélodies produites au rasoir et très fédératrices, et puissance des émotions, via une interprétation pleine de feeling et des compositions lumineuses. En fait, c'est le genre de musique qui pourrait presque passer à la radio, certains s'y sont même essayé, mais ici tout sonne plus authentique, plus pur, et surtout sur la longueur, l'album étant constant dans la qualité (peut-être un léger fléchissement sur les trois derniers titres). C'est vraiment, beau, simple, accessible, lumineux. Aucune raison de bouder son plaisir.

(Après plusieurs écoutes) Pas mieux, ou plutôt toujours aussi bien, accessible mais tellement direct et pur dans sa démarche que la musique révèle facilement toute sa beauté et son authenticité de manière très émouvante au final avec quelques titres vibrants et sublimes.

Italian Ice
7.1
12.

Italian Ice (2020)

Sortie : 29 mai 2020 (France).

Album de Nicole Atkins

Annotation :

Pop Soul

The Universal Want
6.8
13.

The Universal Want (2020)

Sortie : 11 septembre 2020 (France).

Album de Doves

Annotation :

Indie Rock / Neo-Psychedelia
(Après une 2nde écoute) Je ne connais pas vraiment la discographie de Doves - à part leur premier album sorti en 2000 - mais je trouve que le groupe a su conserver une énergie bien à lui - et singulière de fait - sur ce nouvel album. C'est à la fois du rock comme on pouvait en faire dans les années 1990-2000, avec par moment une saveur de rock britannique - en fait Doves c'est presque Coldplay en mieux, sans le sirupeux et avec de vraies guitares dedans - mais avec une approche particulière, très organique dans la composition, et qui ne cesse d'aller de l'avant, de bouger, de tourbillonner. En tout cas c'est l'impression que cette musique me fait et ça sort suffisamment du lot pour être remarqué. The Universal Want ne foudroie pas par son génie mais c'est un album cohérent et très solide qui réserve quelques belles surprises comme Broken Eyes ou Cycle of Hurt, et propose un rock à la fois bien produit, soucieux du détail, et généreux et spontané.

(Après plusieurs écoutes) J'ai un petit faible pour cet album même si ce n'est pas l'orgasme sonore et qu'il peut paraître un peu répétitif. Mais c'est le défaut des qualités de Doves, groupe capable de composer des titres mouvants presque impossibles à arrêter. Il y a une dynamique qui se met en place de laquelle les morceaux ont paradoxalement du mal à s'extraire, à moins de trouver des motifs géniaux comme sur Broken Eyes ou Cycle of Hurt (j'aime bien aussi Carousels en intro qui met d'emblée les choses au point). Du coup, on peut ressentir une redondance, mais dans l'ensemble si on se laisse porter, l'énergie du groupe est plutôt gratifiante. Il faut dire que plus personne n'utilise et ne fait sonner les guitares de cette manière. A la fois simple - dans le rendu rock limpide - et à la musicalité fourmillante. Donc on dit merci Doves.

HiRUDiN
6.8
14.

HiRUDiN (2020)

Sortie : 1 mai 2020 (France).

Album de Austra

Annotation :

Art Pop / Indietronica / Synthpop
(Après une 2nde écoute) Même dans ses moments les plus irritants (Risk It par exemple) cet album d'Austra est touché par une grâce étrange et déroutante. Je pense que ce mystère se niche dans la voix de Katie Stelmanis qui, à l'image de sa musique, flirte sans cesse entre la préciosité art pop et la luminosité rayonnante d'un charme et d'une profondeur attachante et réconfortante (Anywayz est littéralement porté par cette voix assez unique). Donc, même dans ses pires moments je ne peux m'empêcher d'éprouver une sympathie irrésistible pour cette musique qui représente en fait l'idéal que devraient rechercher tous les artistes versés dans l'art pop synthétique. Peut-être pas formellement, mais dans cette idée de créer un univers sonore esthétiquement marqué par la synthpop (voire la dance-pop : I Am Not Waiting) mais bourré de sensibilité et d'humanité dans l'interprétation (et dont les sublimes How Did You Know? et It’s Amazing seraient les étendards). La musique dégage quelque chose de vivant et presque spontané (Mountain Baby me fait fondre à chaque fois), la production possède un souffle loin des formules prémâchées et déshumanisées que l'on croise souvent ailleurs.

(Après une 4ème écoute) Il m'est difficile de tout aimer dans cet album mais les hauts sont tellement hauts et brillants qu'il m'est aussi difficile d'y résister et de ne pas être continuellement attiré par la gracieuse folie de Anywayz, How Did You Know?, It's Amazing, et même celle de Risk It, sans oublier l'étrangement mélancolique Mountain Baby. HiRUDIN traîne toujours dans mon champ de vision 2020, donc c'est suffisamment singulier pour être top. En fait c'est à la fois un projet qui peut paraître modeste - et qui est loin de s'étaler ou d'en faire des caisses contrairement à beaucoup d'autres - mais qui est tout simplement le meilleur album d'art pop synthétique de l'année. Le plus humain en tout cas.

All Thoughts Fly
7.2
15.

All Thoughts Fly (2020)

Sortie : 25 septembre 2020 (France).

Album de Anna von Hausswolff

Annotation :

Drone / Minimalism / Dark Ambient
(Après une 3ème écoute) Le fait que l'album soit instrumental semble perturber certaines personnes. Je ne suis pas plus familier que cela avec la musique de Anna von Hausswolff (j'ai juste écouté et bien aimé The Ceremony) donc ça ne me gène pas. Je prends l'album tel qu'il est : un excellent album d'ambient sombre, à l'ambiance fantastique (dans tous les sens du terme, surtout littéraire) et légèrement surréaliste (cette pochette) très cohérent et dense dans sa manière de faire évoluer son atmosphère par petites touches subtiles, tout en restant dans cet univers étrange, un peu flippant, mais envoutant et magnétique. Un des meilleurs albums ambient de l'année, clairement.

What's New, Tomboy?
7.2
16.

What's New, Tomboy? (2020)

Sortie : 1 mai 2020 (France).

Album de Damien Jurado

Annotation :

Indie Folk
(Après une 2nde écoute) J'apprécie toujours autant cet album qui fait preuve d'un feeling et d'une sensibilité qui à mon avis étaient absents de l'album sorti par Damien Jurado l'année dernière. Difficile d'expliquer le changement, à part dire que les morceaux sont ici plus inspirés, plus classiques aussi peut-être dans ce qu'ils essaient de transmettre mais qui du coup touchent aussi plus juste. C'est du folk calme et délicat qui ne cherche pas à être davantage mais qui fait déjà beaucoup avec quelques mélodies à la fois efficaces et touchantes. Après réécoute je crois savoir aussi ce qui fait que cet album et cette musique me semblent étrangement réconfortants et familiers : on a l'impression par moment d'entendre le Beck de Sea Changes, on retrouve la même luminosité tranquille (The End of the Road par exemple), même si le registre encore plus intimiste se rapproche aussi d'un folk à la Eels. Bref, des références qui me font très plaisir.

(Après une 4ème écoute) J'aime beaucoup l'ambiance très minimaliste, intimiste et cotonneuse de cet album. C'est simple, sobre, mais arrangé avec goût et subtilité (cet orgue discret qui se ballade au gré des morceaux). C'est très laid-back, reposant, et beau d'une manière originale, tout dans la retenue et la finesse. Un véritable havre de paix.

If I Am Only My Thoughts
6.5
17.

If I Am Only My Thoughts (2020)

Sortie : 31 janvier 2020 (France).

Album de Loving

Annotation :

Indie Pop / Psychedelic Pop
(Après une 2nde écoute) Cet album confirme tout le bien que je pense de lui. La musique est d'une délicatesse incroyable. Mais là où chez d'autres cette approche hyper modeste et discrète pourrait s'avérer ennuyeuse ou impersonnelle, chez Loving c'est tout un art, un mode d'expression, fait de subtils arrangements, d'atmosphères caressantes, de détails minutieux et lumineux. Impossible de ne pas fondre en écoutant If I Am Only My Thoughts ou Simple Moon. C'est un modèle de pop légèrement psychédélique qui touche en plein cœur.

(Après une 3ème écoute) Cela fait un moment que je n'avais plus écouté cet album. J'avoue que l'année avançant et les sorties se succédant (même si 2020 n'est pas fifou pour les raisons que l'on sait), cet album de Loving s'est un peu éclipsé, comme un crush de début d'année que l'on ne chouchoute plus, auquel on ne prête plus assez attention. De plus, la modestie du projet et de la musique de Loving ne viennent pas aguicher l'auditeur dilettante attiré par des lumières plus éclatantes. Bref, c'est vrai que If I Am Only My Thoughts est court, modeste, et semble par moment inachevé (surtout vers la fin) mais en fait dès Visions, le premier morceau, le charme opère à nouveau, et cette pop folk délicieusement surannée et psychédélique envahit l'air avec un charme à peu près inégalé cette année. La douceur et la délicatesse sont d'un réconfort absolu, et les morceaux If I Am Only My Thoughts et Simple Moon sont toujours de fantastiques moments. Le groupe est sans doute capable de faire encore mieux et plus abouti, mais c'est déjà bourré de finesse.

Windswept Adan
7.6
18.

Windswept Adan (2020)

Sortie : 2 décembre 2020 (France). Chamber Folk

Album de Ichiko Aoba

Annotation :

Chamber Folk / Ambient / New Age / Nature Recordings
(Après une 2nde écoute) Cet album ne me touche pas autant que je le voudrais peut-être - et paradoxalement - par son excès de sensibilité, mais c'est aussi un album qui mérite du temps et il y a indéniablement quelque chose d'attirant dans ces atmosphères folk hyper délicates soutenues par des arrangements d'une finesse incroyable qui évoquent forcément ce que la musique japonaise peut livrer de meilleur à la croisée des chemins d'une musique folk aux influences traditionnelles mais accessible par la beauté sereine et cristalline qu'elle dégage. En cela, il y a une énergie touchante qui peut rappeler les films de Miyazaki ou certaines bande son de jeux vidéo qui font appel aux même univers et aux même ambiances pastorales aux orchestrations soignées (là tout de suite, Okami me vient en tête). J'aime bien Windswept Adan pour toutes ces raisons, et le fait qu'il n'y a rien d'autre sorti en 2020 qui ressemble à cela.

Healing Is a Miracle
7.3
19.

Healing Is a Miracle (2020)

Sortie : 10 juillet 2020 (France).

Album de Julianna Barwick

Annotation :

Ambient / New Age / Ambient Pop / Choral
(Après une 2nde écoute) Même si l'album est court et que je trouve que c'est une de ses qualités, je crois que j'aurais même arrêté l'album après le morceau Safe. Les trois derniers titres me semblent plus dispensables et moins s'inscrire dans la démarche sonore du projet et la progression subtile - presque ineffable mais bien palpable et de fait sublime - qui mène de l'introduction divine Inspirit jusqu'à Safe qui semble conclure une sorte de grande pièce musicale baignée d'une lumière divine qui constitue certainement un des plus beaux moments ambient de cette année.

(Après une 3ème écoute) C'est toujours très beau, avec des instants en suspension de pure magie quasi spirituelle avec ces voix presque à capella, mais passée la surprise - l'illumination épiphanique - l'aspect new age peut sembler trop omniprésent et pesant, les variations étant finalement peu nombreuses d'un titre à l'autre. Ce n'est pas vraiment l'album que l'on écoute - et surtout apprécie - en toutes circonstances, mais si on est bien disposé, ouvert, l'album peut être une expérience transcendante vraiment planante.

What’s Tonight to Eternity
7.2
20.

What’s Tonight to Eternity (2020)

Sortie : 14 février 2020 (France).

Album de Cindy Lee

Annotation :

Hypnagogic Pop / Noise Pop / Dream Pop / Lo-Fi Indie
(Après une 3ème écoute) Cet album est un pur OVNI sonore donc un objet qui tire son originalité beaucoup plus sur la forme que sur le fond - un peu comme l'album de Spellling l'année dernière dans un autre registre. Sauf qu'ici la forme - la production éraillée, erratique, crépitante, voire noise, digne d'une cassette sur laquelle on aurait enregistré quinze fois et qu'on aurait laissée croupir pendant 30 ans - a une profonde influence sur le fond et la perception que l'on a de la musique - une sorte de pop baroque aux inspirations 60's. On redécouvre l'aura de ce genre à travers un univers tiraillé entre la beauté de mélodies d'un âge d'or fantasmé et la folie sonore et esthétique qui tout en déconstruisant les codes du genre arrive à les sublimer, comme si toute cette musique venait de très loin, à la fois pure dans la brutalité de ses formes et intemporelle par la grâce de ses mélodies. Il y a certes de purs moments bruitistes (I Want You Suffer et Speaking from Above) et un titre (Lucifer Sam) qui dénote par son style plus électro, mais j'aime chercher l'originalité, la richesse et la beauté de l'album dans des titres comme The Limit, Just for Loving You I Pay the Price, Heavy Metal et le sublime One Second to Toe the Line (du rhythm and blues comme on n'en a jamais entendu).

(Après une 4ème écoute) Je crois que j'aime plus cet album pour les quelques morceaux suscités que pour les parties plus bruitistes. Du coup, ça fait juste une petite moitié d'album. Mais le truc ici c'est que je trouve la production - son originalité détraquée - toujours aussi puissante et forte. L'album dégage un magnétisme qui m'impressionne et me rend admiratif, même au milieu du bordel sonore de I Want You Suffer et Speaking from Above. Je pense même qu'il faut absolument écouter cet album dans de bonnes conditions et du bon matos pour paradoxalement rendre justice à l'apparente bouillie sonore qui déborde de partout.

See You Tomorrow
7.1
21.

See You Tomorrow (2020)

Sortie : 17 janvier 2020 (France).

Album de The Innocence Mission

Annotation :

Indie Folk / Chamber Folk
(Après plusieurs écoutes) La musique de The Innocence Mission a définitivement quelque chose de réconfortant. Elle semblera mièvre aux âmes les moins sensibles - s'il y a bien un groupe qui mérite le qualificatif de chamber folk ou chamber pop c'est bien le duo formé par Karen et Don Peris tant la sensibilité, la modestie, la discrétion et la retenue frôlent la pathologie. Mais quand ça touche la grâce, c'est vraiment ce que l'on peut faire de mieux dans le genre, avec une sorte de luminosité suspendue dans le temps qui transporte ailleurs. See You Tomorrow n'est pas du niveau de Befriended (album avec lequel j'ai découvert le groupe, et le seul que je connaisse jusque-là) - il n'y a pas de tueries folk comme Tomorrow on the Runway et l'album tombe parfois dans un faux rythme, avec des morceaux aux dynamiques calmes et similaires, sans fulgurances - mais l'ensemble reste de qualité, avec quelques jolis moments comme On Your Side ou This Boat.

(Encore après) J'ai failli enlever cet album du top car de l'eau a coulé sous les ponts depuis janvier et que je ne sais pas si See You Tomorrow mérite une attention particulière. Il faudrait que j'écoute toute la discographie de The Innocence Mission pour le savoir. Mais en fait il suffit de relancer l'album pour se reprendre de plein fouet la délicatesse de cette musique, la voix fêlée de Karen Peris, et ces ambiances émouvantes et mélancoliques. Je craignais de retrouver du pathos mais c'est juste de la grâce, même quand les morceaux n'ont rien de particulièrement brillant ou original. Donc ça reste ici.

Saint Cloud
6.6
22.

Saint Cloud (2020)

Sortie : 27 mars 2020 (France).

Album de Waxahatchee

Annotation :

Alt-Country / Indie Pop / Americana
(Après une 2nde écoute) Dans un monde idéal, Saint Cloud serait l'exemple à suivre, le mètre étalon en matière de country pop. Certes ici on est tout de même loin de l'aspect commercial et trop clinquant de la country quand celle-ci copule sans vergogne avec la pop, on est plus proche de l'americana et d'un esprit indé qui du coup fait forcément la différence. Mais l'évidence, la facilité avec laquelle Waxahatchee enchaîne les mélodies légères et entraînantes, rayonnantes et communicatives, avec cet esprit légèrement rupestre qui sent les paysages ensoleillés et chauds de l'Amérique profonde, n'est jamais trop éloigné du plaisir coupable intégral que l'on ressent à l'écoute d'un album country pop aguicheur (l'an dernier, l'album de Miranda Lambert m'avait fait cet effet). Difficile toutefois de bouder devant cette démonstration pleine d'allant, d'énergie positive, et je ne peux m'empêcher de revenir vers cet album réconfortant qui plane et coule naturellement et de manière évidente, tout en conservant ce petit feeling vibrant et cette qualité d'écriture qui finalement force le respect, car écrire une musique aussi limpide - malgré ses atours classiques - est loin d'être donné à tout le monde.

(Après une 3ème écoute) Je suis toujours super appâté et conquis par l'enchaînement des quatre (voire cinq) premiers titres qui sont des tubes pop americana d'une efficacité émouvante. La suite a peut-être tendance à ronronner - sans doute ce qui m'empêche à chaque fois de propulser Saint Cloud dans mon top de l'année - mais c'est un album vraiment chaleureux et rayonnant. PS : Bon en fait c'est top car j'ai beau y réfléchir, à chaque fois que je voix cette magnifique pochette je me dis que Saint Cloud reste quand même un petit truc marquant en cette année 2020.

Circles
7.4
23.

Circles (2020)

Sortie : 17 janvier 2020 (France).

Album de Mac Miller

Annotation :

Neo-Soul / Pop Rap
(Après une 2nde écoute) Tout n'est pas parfait - enfin, on parle d'un album posthume, donc les quelques moments faibles sont sans doute plus légitimes qu'ailleurs - mais je me suis pris à réécouter certains titres indépendamment en regardant des vidéos sur Youtube et franchement, je ne connaissais pas Mac Miller, mais la musique prend vraiment aux tripes. Il y a un truc déchirant, résigné, fataliste, et en même temps une mélancolie positive, une énergie forte qui s'en dégage. Le titre Good News, par exemple, ne m'avait pas marqué à la première écoute, alors que son faux rythme, son instrumentation minimaliste et discrète, l'interprétation déprimée et lassée, le feeling qui s'en dégage - loin finalement de tout les canons du genre - est incroyablement poignant et émouvant. La musique brille quand elle va sur ce terrain sinueux où rien n'est évident et flashy, où malgré le groove indéniable de l'ensemble tout semble sortir avec difficulté, comme un poids à exorciser. Et puis, oui, sans vouloir être réducteur, il y a ce feeling Eels étrange qui évoque quelque chose d'immédiatement familier. Bref, certes, quelques titres sont passables mais la manière dont Circles, Good News, Everybody, That's On Me et Complicated arrivent à me hanter me suffit largement.

(Après une 4ème écoute) J'ai toujours une petite tendresse pour cet album qui est sans doute le truc qui se rapproche le plus à mon goût du r&b contemporain tout en étant écoutable. Tout cela grâce à une interprétation touchante, avec un feeling dépressif et traînant qui touche juste, et à une poignée de morceaux déjà cités qui dégagent un truc viscéral. Le reste me paraît plus dispensable.

Deleter
6.9
24.

Deleter (2020)

Sortie : 17 janvier 2020 (France).

Album de Holy Fuck

Annotation :

Indietronica / Neo-Psychedelia
(Après une 3ème écoute) J'ai failli passer à côté de cet album. Je n'ai pas pris conscience à la première écoute de la qualité de la musique. Et en fait à chaque fois que je retombe dessus - presque par hasard ou en y revenant sans conviction particulière - je suis frappé par la puissance de certains morceaux qui réunissent tout ce que j'aime dans la musique électronique. Une énergie unique, pulsative, qui se rapproche ici de l'alternative dance, autour de laquelle se déploient des arrangements et des idées sonores plus mélodiques et évanescentes particulièrement réussies qui construisent au final un univers hypnotique et immersif. Il y a aussi une jolie progression des morceaux, des crescendos très maîtrisés. La production est dingue également. Bref, si Caribou avait sorti un album pareil, tout le monde crierait au génie. Dommage que les trois derniers titres soient un léger ton en-dessous.

(Après une 4ème écoute) L'enchaînement Free Gloss / Moment défrise les cages à miel et c'est sans doute ce qui s'est fait de mieux cette année en terme de musique électronique / alternative dance, ça défonce, c'est intense et en même temps très accrocheur et addictif. Tout n'est pas à ce niveau mais l'ensemble mérite tout de même le détour.

Shortly After Takeoff
7.2
25.

Shortly After Takeoff (2020)

Sortie : 24 avril 2020 (France).

Album de BC Camplight

Annotation :

Art Pop / Psychedelic Pop / Chamber Pop
(Après une 2nde écoute) Décidément un très bon album de pop super classieux et très mélodique, sans doute ce qui s'est fait de mieux pour l'instant en 2020 en matière de mélodies pop d'ailleurs. Même si c'est souvent détourné et perverti par des idées sonores plus déroutantes, des structures moins convenues, un esprit décalé qui me rappellent définitivement le groupe Ween, jusque dans l'interprétation de Brian Christinzio. Dans ce registre tout n'est pas forcément réussi, mais il y a toujours quelque chose d'intéressant à aller grappiller peu importe le morceau, et c'est rafraîchissant d'écouter des artistes qui osent même si c'est dans un cadre de pop classique à la base. Du tout bon.

benton

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