Les meilleurs albums de Swans selon Rainure

Annotation :

Mieux vaut entendre ça que d'être aveugle.

https://www.youtube.com/watch?v=o50nwZOcQnk

Annotation :

C'est d'une élégance et d'une noirceur, d'une violence et d'une ambiance... C'est suintant et détonnant. Gira a la Musique dans une main comme une grenade sur le point d'éclater, et la lance au hasard, dans la foule, comme Ferré avait la poésie. Gira est maffré, barré, rempli d'une fureur qui se contient juste le temps qu'il faut, pour qu'on vienne remuer, hypnotisés, la tête, sourde alors à toute supplication. Et pourtant... Et pourtant...

Il nous aime, Gira, il nous fait du bien quelque part... Il remue les convenances, la poussière, et aime même parfois le silence. Regarde, écoute... Avant le déchirement cinglant vient la douceur, parfois. Mais la bête triomphera quand même, en prenant son temps : notre temps, et notre rend-cœur avec ça.

https://www.youtube.com/watch?v=hGIE7WaTuMg

Annotation :

Side-project.
Folk sous tension portée par des rites étranges comme Gira sait faire. Sublime, sublime, sublime...

https://www.youtube.com/watch?v=EVFBTqGRjOE

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C'est potentiellement mon Swans préféré : juste équilibre entre doucereuse folie superficielle, pistes monstrueuses (goliathéennes même) de construction fantasque, et étrangement presque serein, derrière la cruauté des cordes, les percussions puissantes et gargouillements fiévreux. C'est parfois doux (Blood Promise, et Killing for company, à se couper les veines) et ça assène sans relâche ses coups autrement (Celebrity Lifestyle).

https://www.youtube.com/watch?v=bBJA4fx-BXo

Annotation :

Sale pleurnichard. Je te réécouterai sans doute.

Réécouté depuis, inouï de violence.

Annotation :

Swans relâche un peu la bride ; si on entend encore les restes de la période No Wave, ces blocs mastodontes et effrayants, apportant géhenne, le plus impressionnant reste la capacité à opposer à ces blocs un contrecoup goût orange-amère, pas tout à fait sucré : Gira ne fait plus que hurler (et quand il le fait encore, qu'est-ce que ça frappe, sur Beautiful Child, la batterie en barre à mine, et les voix sopranos derrière en supplications inquiètes...), non il parle et calme aussi, lui ou Jarboe (le beau piano apaisé de Blackmail), malgré des textes sombres, désespérés, pas bien rassurants, sur des belles plages acoustiques (le genre de haut-bois pincé de Trust Me, et la sécheresse de la guitare à en frissonner, avant que tout soit contrebalancé par la surcharge d'instruments bruyants, lourds et monotones).
Toute une atmosphère de fin d'un monde, qui s'achève sur la merveilleuse piste éponyme, tendue et malsaine, la batterie comme une boîte à rythme, le synthé glacé, le tout répété ad nauseam...

https://www.youtube.com/watch?v=kjjgmj9w890

Annotation :

Album à tiroirs. Tiroirs remplis de hurlements urgents, de Gira maugréant d'un mouvement sourd.

Le bruit est sourd. Sourd aux supplications que pourraient demander l'auditeur. Pas le temps de respirer, du mois pas tout de suite, les "ballades" sont éraillées et enraillées. Mal enregistrées, dégoulinantes de stupre et dégueulasses. Ca sent l'asphalte, la hargne rejaillissant, polychrone, s'adaptant à merveille aux souhaits d'un chaman, dont le charisme suinte à travers chaque souffle et murmure incandescent.

Annotation :

Changement crucial pour Swans, qui abandonne un peu sa brutalité massive pour prendre le temps d'un peu de "tendresse" Néofolk et de voix féminine douce, derrière les hurlements de Gira, bien moins rauques que pour Filth. Plus contemplatif et étrangement lumineux en fait.
Puis... https://www.youtube.com/watch?v=Wx6otT4ryBQ

Annotation :

L'impression d'une collection de très (très) belles chansons plutôt que d'une entité tendue d'un bout à un autre, Swans est plus éclairé, lumineux que jamais ici, dans la suite du Glowing Man, moins de bruits, de violence, pour quelque chose tourné vers les cieux - notamment sur les deux morceaux avec The Necks, merveilleux tous les deux.
A vrai dire, c'est aussi une des premières fois que j'ai l'impression que le groupe se répète un peu aussi ; Sunfucker qui aurait pu être sur The Seer, parfois des impressions de choses entre The Great Annihilator et White Ligth, les choses acoustiques sont très mises en valeur, ce qui rapprocherait finalement le tout d'une sortie des Angels of Light, enfin, enfin, bref, un joli melting-pot, mais qui ne me donne finalement jamais l'envie d'y retourner incessamment comme je pouvais l'avoir pour d'autres de leurs albums.

The Nub : https://www.youtube.com/watch?v=dTPttIjG_uY
Sunfucker : https://www.youtube.com/watch?v=jtDGcaVwB5o

Annotation :

Je commence à l'assimiler, Swans gagne un côté profondément optimiste que je leur ignorai, Gira n'hurle plus trop, des instruments "doux" prennent le relai régulièrement (le toucher de piano superbe d'un bout à l'autre de l'album, les passages acoustiques plus nombreux, la voix de la femme de Gira) ; quelques déflagrations bien senties (Clouds of forgetting, après trois minutes, Frankie M la superbe et l'immense Glowing Man) pour finir de manière tout à fait apaisée, comme en témoigne le nom de la piste-clôture. Le tout a vocation à gagner largement en ampleur en live, déjà qu'en studio ce sont 2 heures maîtrisées et absolument pas repoussantes (j'ai tendance à décrocher des doubles-albums d'habitude).

On regrettera peut-être une perte de mordant, de tranchant acerbe et définitif que pouvaient proposer de temps en temps les deux albums précédents. Qu'importe, le chant du cygne n'en est qu'embelli ici.

Annotation :

Violent, acerbe et tapageur : Swans ne faisait pas dans la dentelle à l'époque, aucun répit n'est laissé à l'auditeur, on lui confie du bruit et un mal de crâne.

Annotation :

Aliénant, fatigant, complètement tordu et brutal, je me fais du mal à écouter un tel album parfois ; c'est une violence nécessaire et sordide, de lourdeur, de hurlements fous ("No one rapes you like a cop with his club !"), crade, crade et pénible mais cathartique.