Les meilleurs films espagnols selon takeshi29

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Revu pour la énième fois et définitivement mon Almodovar préféré. Probablement parce que c'est son film le plus personnel, parce qu'il y met toutes ses tripes. Tout y est bouleversant, des actrices à la BO en passant par cette façon flamboyante d'assumer totalement le mélo. Des hectolitres de larmes, plus à chaque visionnage, ce qui signifie que soit le film vieillit très bien soit c'est moi qui vieillis très mal. (Note de 9 inchangée)

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Il était hors de question que je reste sur un (relatif) échec ("Antonieta") avec un réalisateur que j'aime beaucoup, alors je suis allé fouiner du côté de ce qu'il avait fait juste après le formidable "Maman a cent ans".

Et quelle claque, quelle émotion difficilement explicable ! Saura parle ici de l'après Franco à travers sa jeunesse désœuvrée et prête à tout pour ne plus habiter au bord de la voie ferrée. Violents, sans aucune notion de morale, ces gamins volent, tuent sans se poser de question. Mais ils le font en s'embrassant, en buvant, en écoutant de la variété qui rythme de manière bouleversante chaque scène marquante du récit.

Le portrait que le réalisateur espagnol dresse de la dénommée Angela est d'une beauté et d'un désespoir mêlés infinis, jusqu'à la chute, jusqu'à un plan de dos que je ne suis pas prêt d'oublier. Et ceux qui savent de quoi je parle devraient avoir des frissons en écoutant ceci : https://youtu.be/Zh6JNfrwTMs

(J'ai appris que ces jeunes étaient incarnés par des acteurs non professionnels, et que leur vie étaient très proche de ce qui est montré dans le film, ce qui rajoute encore à ce qu'il y a d'inexplicable dans la magie de ce "Vivre vite". Trop vite...)

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Un film d'une puissance incroyable, aussi bien sur le fond que sur la forme. Certains films vous remuent pour un bon petit moment et ces 7 minutes remplissent ce rôle à merveille...

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Une pure merveille quasi-naturaliste en mode Deleuze, sorte de "Ponette" ibérique où de la pudeur jaillit l'émotion.

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Avec "Cría Cuervos" Carlos Saura signe une œuvre autobiographique pudique et forte sur le deuil, un film quasi-bergmanien à hauteur d’enfant.

Ou quand la vie d’une petite fille de 9 ans bascule en même temps que celle de son pays...

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De Carlos Saura à Victor Erice il n'y a qu'un pas puisque ceux qui ont été bouleversés par les yeux ronds de la petite Ana Torrent dans cet "Esprit de la ruche" le furent tout autant trois ans plus tard avec le magnifique "Cría cuervos".

Erice signe là un conte macabre aussi émouvant que fascinant, une exploration de l'imaginaire enfantin traversée de plans superbes ou de visions inquiétantes. Guillermo del Toro a certainement vu et revu ce film, et peut-être lui aussi un jour convoquera-t-il la magie du cinéma en faisant revivre Frankenstein.

(Le cinéma est décidément l'univers de tous les possibles, Ana Torrent et Victor Erice n'avaient plus collaboré depuis 1973, cinquante ans plus tard Cannes va à nouveau les accueillir tous les deux : https://www.senscritique.com/film/fermer_les_yeux/55674653)

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Celui-ci non plus n’a pas pris une ride, probablement parce qu’il est grand dans sa simplicité et sa modestie, deux qualificatifs rarement accolés à Almodóvar . Ça transpire l’amour, l’altérité, ça raconte avec délicatesse le deuil. Et Pedro qui porte si haut ses actrices.

Note de 8 inchangée

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Rajoute quelques frites à cette bien bonne paella...

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17 ans plus tard "Parle avec elle" est encore plus fort, émouvant, époustouflant dans sa démesure romanesque et son sens du mélodrame. On y retrouve certes le Almodóvar provocateur mais surtout celui qui fait couler les larmes. Et ce casting moins prévisible qu'à l'habitude et incroyablement intense !!!!

Alors c'est un +1

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Et la Palme du film le plus couillu de l'année revient à...

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En revanche ici note inchangée de 8 et confirmation que cette “Mauvaise éducation” reste l’un de mes Almodóvar préférés. Labyrinthique, malin, sombre et cruel, jusqu’à cette séquence pré-générique de fin virtuose, et qui surtout déchire le cœur.

Seul bémol : Gael Garcia Bernal très en retrait par rapport au reste du casting