Les livres qui ont fait votre enfance selon Benedicte Leconte

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Un livre intemporel, effrayant, basé à la fois sur l'absurde et sur l'ambiguïté d'une société conformiste. Meursault meurt parce qu'il ne prétend pas" ressentir" (de fait il ne ressent rien profondément jusqu'au moment où il va perdre la vie) et parce qu'il agît en fonction de son manque de son absence de sentiments. Cependant il éprouve de "l'empathie" à l'égard d'un ami et d'un voisin, le vieux au chien, et il participe à la vie de l'immeuble. On peut néanmoins dire qu'il accède au statut de "vivant" au moment de sa mort dans un monologue intérieur qui est un sursaut du désir de vivre.

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Livre culte d'une époque aux USA

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Un plaidoyer contre une humanité en guerre, roman poignant mais frais dans lequel une souris et un chat peuvent vous arracher des larmes.
Quant au piano-bar, Boris Vian l'avait bel et bien construit..
Quel homme/auteur irremplaçable qui mourut d'une crise cardiaque pendant la première du film "J'irai cracher sur vos tombes", alors qu'il venait de dire "C'est ça l'Amérique?", tellement cette œuvre à la happy end dérisoire avait été travestie.

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Combien revitalisant...!

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Il est presque dommage que ce roman soit tombé sous la guillotine du symbole banalisé. Nous sommes tous en puissance des Dr Jekyll et Mr Hyde. Bipolaires, levez-vous! Et tout le monde se lève..Nous transportons tranquillement dans notre âme des couteaux bien aiguisés que nous rangeons le jour..

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C'est le seul des romans que j'ai relu plusieurs fois à l'âge adulte.
J'aurais voulu la voir épouser Mr Rochester avant que Mr Mason s'en mêle, ou encore l'épouser moi-même; :)

Je recommande ici la lecture de "La prisonnière des Sargasses" de Jean Rhys qui élabore le personnage de la folle avant qu'elle ne le devienne, à l'époque de son enfance à la Jamaïque.

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Je cachais la jaquette du livre de poche qui représentait une énorme bête à la carapace noire et épaisse. A l'idée qu'elle courait le long des murs et au plafond, mon sang se figeait. Grégoire Samsa avait toute ma sympathie et le père toute ma haine.

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"1984" est un livre-culte s'il en est, et Big Brother le symbole de notre société. Orwell avait interverti le deux derniers chiffres de sa date de parution (1948) pensant avoir repoussé à l'extrême les limites de l'anticipation. Un romancier de l'anticipation repoussant à 2051 l'époque de son roman devrait donc (de l'avis d'Orwell s'il était encore de ce monde) situer son œuvre à 2080 pour le moins.
L'épouse d'Orwell a tenu à attendre 1984 avant de vendre les droits d'auteur à un cinéaste. Émouvante pensée.
Cependant, toute fidèle que soit cette adaptation, on peut penser que "Brazil" a plus d'efficacité.

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Le seul roman de Zola qui me semble digne d'être relu... :)

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Un roman poignant dans lequel un être est torturé par ses semblables qu'il effraye par sa "différence". Il ne peut attendre d'eux aucun salut, aucune aide. Ce symbole de l'isolement, de la solitude, du rejet sera toujours d'actualité. On n'a peut-être pas accordé assez d'importance à cette œuvre que l'on classe habituellement dans les histoires "à faire peur" et dont on a fait une très bonne adaptation cinématographique.
Une histoire pour les enfants?