SensCritique
Cover Les meilleurs albums d'Iggy Pop

Les meilleurs albums d'Iggy Pop selon CorentinWalou

Du correct au fabuleux, de l'anecdotique à l'important, tous les albums écoutables d'Iggy.
(en attendant que je remette l'oreille sur Zombie Birdhouse)

Liste de

16 albums

créee il y a environ 7 ans · modifiée il y a environ 7 ans

Fun House
8
1.

Fun House (1970)

Sortie : 7 juillet 1970 (France). Rock, Punk, Experimental

Album de The Stooges

CorentinWalou a mis 10/10.

Annotation :

Album parfait et abrasif, il aurait pu sortir hier et être tout de même en avance sur son temps.

A retenir :
- tout

The Stooges
7.8
2.

The Stooges (1969)

Sortie : 5 août 1969 (France). Garage Rock, Rock, Punk

Album de The Stooges

CorentinWalou a mis 10/10.

Annotation :

Premier album d'Iggy (et de la bande), oeuvre étrange d'un groupe d'avant-garde qui essaye de sonner comme les Doors avec la maîtrise technique d'un tambour de machine à laver. Malgré la jeunesse du groupe et la langueur de l'enregistrement, tout ou presque est déjà là.

A retenir :
- tout sauf à la rigueur We Will Fall et Ann

Lust for Life
7.7
3.

Lust for Life (1977)

Sortie : 29 août 1977 (France). Art Rock

Album de Iggy Pop

CorentinWalou a mis 10/10.

Annotation :

Après avoir fait d'Iggy sa marionnette sur l'album The Idiot, Bowie laisse davantage de latitude à l'Américain. Ca ne l'empêche pas de signer (ou co-signer) sept des neuf titres (Tonight, grand morceau bowien), mais l'album prend malgré tout une option résolument rock, moins cérébrale, plus décomplexée. Si on a toujours affaire à une machine froidement implacable, il y a désormais de l'huile dans les rouages.

A retenir :
- Une face A parfaite, avec Sixteen ou les tubes Lust for Life et The Passenger
- Une face B qui ne démérite pas non plus mais brille surtout pour Fall in Love With Me et Success

The Idiot
7.8
4.

The Idiot (1977)

Sortie : 18 mars 1977 (France). Rock, New Wave, Alternative Rock

Album de Iggy Pop

CorentinWalou a mis 9/10.

Annotation :

On pourrait dire rapidement qu'il s'agit d'un album de Bowie chanté par Iggy Pop, conçu aux premiers jours de leur parenthèse européenne. Cathédrale gothique et glacée, pop mécanique et défoncée, The Idiot laisse pourtant la singularité d'Iggy s'exprimer sur des titres comme Mass Production ou Baby, tandis que Dum Dum Boys ne parle que des Stooges.

A retenir :
- Tout est recommandable, Tiny Girls peut-être en retrait

New Values
7.1
5.

New Values (1979)

Sortie : 20 avril 1979 (France). Garage Rock, Rock, Classic Rock

Album de Iggy Pop

CorentinWalou a mis 8/10.

Annotation :

Injustement méconnu, New Values est le premier véritable album qu'Iggy, depuis Funhouse, réalise sans Bowie. Mais il le sait : il n'est jamais aussi bon que bien entouré. Deux Stooges tardifs sont donc appelés en renfort : le clavier Scott Thurston qui co-signe la majeure partie de la face B, et James Williamson, éminence grise d'Iggy Pop avant que Bowie n'occupe ce rôle, et ici producteur.

Petit miracle : sur Don't Look Down, il reprend la guitare qu'il avait délaissé à la fin des Stooges. Ils signent là un des meilleurs morceaux de la carrière d'Iggy.

A retenir :
- Tell Me a Story, morceau d'ouverture libérateur et libéré, où Pop chante comme jamais auparavant
- le petit tube I'm Bored
- Five Foot One et ses magazines suédois
- le post-stoogien New Values
- On a en revanche le droit d'être un peu gêné devant African Man, sorte de Tintin au Congo avec davantage de guitares.

Raw Power
7.9
6.

Raw Power (1973)

Sortie : 7 février 1973 (France). Rock, Punk, Garage Rock

Album de Iggy and The Stooges

CorentinWalou a mis 8/10.

Annotation :

Vénéré par tous les gens de goût, Raw Power, qui marque la fin des Stooges et le début de près de quinze ans de collaboration entre Iggy Pop et Bowie, demeure à mon sens un peu en retrait.

Agressif et fatigant, il manque sur beaucoup de ses morceaux de la morgue et de l'insolence des premiers essais. Mais restons sérieux : un album avec Search & Destroy et sept plages de bruit blanc resterait un chef d'oeuvre.

A retenir :
- la bombe atomique Seach & Destroy
- la proposition d'un son stoogien passé à la moulinette de Williamson marche quand même très très bien sur I Need Somebody, Gimme Danger ou Raw Power

Post Pop Depression
7.1
7.

Post Pop Depression (2016)

Sortie : 22 janvier 2016 (France). Rock

Album de Iggy Pop

CorentinWalou a mis 8/10.

Annotation :

On a lu partout que c'était le meilleur Iggy depuis les années 70. C'est probablement vrai. Post Pop Depression sonne comme un album de Josh Homme (de Queens of the Stone Age, vieux fan venu ici en renfort), certes, mais de la même façon que The Idiot ou Lust For Life sonnaient souvent comme des albums de Bowie.

Pas de tube absolu en vue (calmons-nous, le mec a 68 ans) mais d'excellentes chansons et quelques moments de misanthropie hystérique qui sied à merveille au héros houellebecquien qu'il est devenu quand, après le reflux de l'hédonisme, ne reste que le nihilisme. Le final est superbe.

A retenir :
- Les jolis Break into your Heart et Gardenia
- La tentative disco Sunday
- Un American Valhalla aux allures d'adieux polis
- Paraguay et son final en forme de fuck total

Kill City
6.9
8.

Kill City (1977)

Sortie : novembre 1977 (France). Rock, Hard Rock, Punk

Album de Iggy Pop et James Williamson

CorentinWalou a mis 7/10.

Annotation :

Après avoir lâché les Stooges pour de bon (ou du moins, pour trente ans), Iggy a enregistré avec son hémisphère droit du moment, James Williamson, cette compilation de démo qui aurait dû être son premier album solo.

Ca aurait pu être, avec les sessions aux Olympic Studios de 1972, le grand album perdu des Stooges - ou de ce qu'il en reste alors. Miracle : ce truc un peu rugueux est pourtant sorti quelques années plus tard, et comme on pouvait s'y attendre, c'est effectivement le chaînon manquant entre Raw Power et New Values que le monde attendait - à défaut de le mériter.

A retenir :
- la face A quasiment parfaite, que la face B tend un peu à répéter

Telluric Chaos (Live)
8.2
9.

Telluric Chaos (Live) (2005)

Sortie : 2005 (France).

Live de Iggy and The Stooges

CorentinWalou a mis 8/10.

Annotation :

Un live qui pourrait facilement concourir dans la catégorie du disque le plus improbable de l'histoire.

Trente ans après leur séparation, et alors que rien ne laissait imaginer qu'Iggy, devenu icone, renoue avec ses vieux potes d'avant la gloire, les Stooges reviennent et font un concert, pourquoi pas, au Japon. Eux qui, à l'époque, n'avaient quitté leur Amérique (voire leur Michigan) natal qu'à l'occasion d'un unique concert londonien.

Objet improbable, ce disque live n'en demeure pas moins excellent, et reste peut-être encore aujourd'hui le meilleur, si ce n'est le seul, témoignage valable des Stooges en concert.

A retenir :
- tout, par cœur, surtout si, par le malheur de quelque étrange concours de circonstance, on n'a pas eu l'occasion de voir les Stooges en concert

Préliminaires
6.5
10.

Préliminaires (2009)

Sortie : 2 juin 2009 (France). Rock, Jazz, Acoustic

Album de Iggy Pop

CorentinWalou a mis 7/10.

Annotation :

Sans qu'on sache très bien pourquoi, la France aime Iggy.

Par calcul ou par amour, Iggy le lui rend bien : il y a presque autant joué qu'au Royaume-Uni, et beaucoup plus que dans n'importe quel autre pays du monde (en dehors bien sûr des Etats-Unis).

Il y a enregistré ce que certains considèrent comme son meilleur album (The Idiot), chante le générique des Zinzins de l'Espace, apparaît dans un film avec Alain Chabat ou dans des pubs Leboncoin, est en résidence quasi-permanente sur les plateaux de Canal+ et à la une de Rock & Folk, et fait une voix chez Marjane Satrapi pour Persépolis. Ce sera d'ailleurs elle qui réalisera, en retour, l'illustration de ce joli Préliminaires.

Outre son titre, cet album introspectif fait la preuve de sa francophilie avec, en ouverture et en fermeture, une double-reprise phonétique des Feuilles Mortes, et nous réserve aussi le duo franco-américain Je sais que tu sais, ainsi que l'adaptation d'un texte de Michel Houellebecq, A Machine for Loving.

Tout l'album est d'ailleurs traversé par de grands thèmes houellebecquiens : la décrépitude, la mort, le cynisme en amour, les plages espagnoles, et les chiens.

L'exercice est casse-gueule, parfois un peau cheap, mais étonnamment, l'entreprise, grâce peut-être à la modestie qui avait manqué dix ans plus tôt à Avenue B, tient plutôt debout.

Il retentera d'ailleurs le coup trois ans plus tard avec Après, un album de reprises un peu jazzy où il croone 50% du temps en français. Inécoutable.

A retenir :
- la balade crépusculaire I Want to Go to the Beach
- le jazzy King of the Dogs
- le fantomatique He's Dead, She's Alive
- tout un tas de petites chansons mélancoliques

Soldier
6.4
11.

Soldier (1980)

Sortie : février 1980 (France). Rock, New Wave, Punk

Album de Iggy Pop

CorentinWalou a mis 7/10.

Annotation :

Les années 80 vont être rudes pour Iggy.

La page Stooges est tournée, semble-t-il pour de bon. Bowie, bientôt, sera une super star. Iggy lui, va encore devoir ramer pour obtenir son statut d'icône intouchable. D'ici là, il est nu.

Alors il tente des trucs, le long d'albums souvent indigents, mal produits et bas du front, mais qui réservent souvent une poignée de bonnes chansons.

Soldier en est le parfait exemple.

Sur la pochette, il a l'air mourant. Bien sûr le rigolo en rajoute, comme si tout ça était une farce, mais on se doute que le type est lessivé. C'est Bowie qui, cette décennie encore, lui maintiendra la tête hors de l'eau, à distance souvent, en reprenant quelques-uns de ses titres pour lui permettre de toucher des royalties ou en lui refilant quelques chansons qui ne l'intéressent pas (l'album Blah-Blah-Blah).

Sur Soldier, tout de même, il trouve le temps de s'inviter en studio pour graver les chœurs de Play It Safe.

A retenir :
- Ambition, morceau poignant, et un des derniers grands titres d'Iggy
- le très débile Dog Food où Iggy endosse sans complexe son costume de parrain du punk
- Play It Safe, où, pour la dernière fois, on entend sur un même morceau les voix d'Iggy et de Bowie qui passait par là

The Weirdness
5.4
12.

The Weirdness (2007)

Sortie : 6 mars 2007 (France). Pop rock

Album de The Stooges

CorentinWalou a mis 6/10.

Annotation :

Album honni (même le suivant, l'ultime et très quelconque Ready to Die, sera mieux accueilli, c'est dire), le quatrième Stooges est un petit miracle boîteux. Un disque uchronique qui n'aurait jamais dû sortir : qui sont ces papys (58 ans de moyenne d'âge), qui tentent de donner une suite à un disque-monument, Raw Power, qui cristallisait tout ce que la jeunesse avait de révolté, d'énervé, d'urgent ?

Une entreprise qui, dans le meilleur des cas, était condamnée à échouer, certes, mais d'une façon intéressante, étonnante, bizarre. Une étrangeté. The Weirdness.

N'en déplaise aux gardiens du temple stoogien, il se passe des choses intéressantes ici. Le final de ATM. Le brinquebalant Mexican Guy. Le crépusculaire O Solo Mio (sur la version vinyle uniquement). My Idea of Fun, pierre angulaire des Stooges nouveau en scène (et personne n'a jamais contesté que sur scène, à défaut de l'être en studio, les vieux Stooges étaient toujours des dieux). Et surtout, le totalement stoogien I'm Fried, dans lequel Iggy confesse la vieillesse sans pour autant accepter la reddition. Une conclusion parfaite à la carrière discographique de la bande dans un monde où Ready to Die n'aurait pas existé.

De toute façon, Iggy avait prévenu dès le morceau d'intro, le bien nommé Trollin' : "rock critics wouldn't like this at all". Tant pis pour eux.

A retenir :
- tout ce qu'on vient de dire, essayez de suivre SVP

Avenue B
6.6
13.

Avenue B (1999)

Sortie : 1999 (France). Alternative Rock, Rock

Album de Iggy Pop

CorentinWalou a mis 6/10.

Annotation :

Iggy fait régulièrement le coup de l'album introspectif.

Le bizarre et attachant Zombi Birdhouse dans les années 80, Brick by Brick, l'album de la reconstruction (très daté aujourd'hui) en 90, le diptyque plus ou moins heureux Préliminaires/Après autour de 2010, et, récemment, celui qui est censé être son dernier album, Post Pop Depression.

Avenue B est de la même veine. Jusqu'à la caricature. Iggy déclame, raconte des histoires d'amour tristes, laisse planer des nappes de synthé censées faire oublier son passé de hurleur sur guitares... C'est trop long et souvent chiant mais il y a quelques chansons à sauver, comme souvent chez le Iggy nineties.

A retenir :
- Nazi Girlfriend et Miss Argentina, matrices de tout l'album à suivre, à déguster tant que la crise de foie ne guette pas encore
- le vieux rock Shakin' All Over et le vénéneux Corruption

Beat ’Em Up
6.1
14.

Beat ’Em Up (2001)

Sortie : 1 juin 2001 (France). Alternative Rock, Rock, Hard Rock

Album de Iggy Pop

CorentinWalou a mis 6/10.

Annotation :

Hypothèse : et si je mettais Beat 'em Up juste pour vous faire chier ?

Il y a un peu de ça. L'album fait mauvais genre : des compositions très bourrines jouées scolairement par une bande de chevelus nu-metal. C'est clair : Iggy Pop vaut mieux que ça.

A l'époque, on sentait qu'Iggy se perdait, et désavouer ce disque semblait la seule option possible pour ceux qui continuaient de chérir ses productions canoniques. Aujourd'hui, on sait que c'était davantage une récréation (qui débordera quand même un peu sur Skull Ring deux ans plus tard, dont le seul intérêt sera de l'avoir fait renouer avec les Stooges), et pris comme telle, il y a moyen ici de rigoler.

A retenir :
- Cathartiques, Mask, Beat'em up, ou Drink New Blood
- Martiale en diable, L.O.S.T.
- Grotesque, le libérateur Howl
- Délicieusement ringarde, la balade métal Talking Snake
- Très idiot, l'histoire du gros con The Jerk

American Caesar
7.3
15.

American Caesar (1993)

Sortie : 7 septembre 1993 (France). Rock, Alternative Rock

Album de Iggy Pop

CorentinWalou a mis 6/10.

Annotation :

Comme d'habitude chez le Iggy des années 90, tout cela est trop long, trop ampoulé, sans forcément le souffle nécessaire pour tenir la distance et, accessoirement, ses engagements.

En fait, c'est un album qui vaut surtout pour sa pochette et son titre. Il semble enfin y revêtir pleinement son habit d'idole, de césar américain, personnification de la culture pop US dans ce qu'elle a d'à la fois superbe et dégradant. C'est la statue du commandeur, personnage sculptural et canonisé de son vivant, qui n'a plus rien à prouver - et tant pis s'il n'a jamais prouvé grand-chose.

A retenir :
- Quelques trucs rigolos comme Wild America, Sickness, Plastic and Concrete et la reprise de Louie Louie qu'on attendait depuis 35 ans
- Plus introspectifs, Jealousy, Fuckin' Alone ou le délicieusement chelou Caesar

Naughty Little Doggie
6.6
16.

Naughty Little Doggie (1996)

Sortie : 1996 (France). Alternative Rock, Rock, Punk

Album de Iggy Pop

CorentinWalou a mis 5/10.

Annotation :

More of the same. Sorte de suite insouciante à American Caesar, calibré pour la FM (un seul de ces morceaux est-il un jour passé à la radio ?), franchement dispensable mais encore écoutable, c'est le dernier album d'Iggy qu'on ira déterrer avant de s'apercevoir qu'on a creusé trop loin.

A retenir :
- I Wanna Live, To Belong, et, euh, bon.

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