SensCritique
Cover Les meilleurs albums de 2016

Les meilleurs albums de 2016 selon Keith Morrison

Cela m'impressionne d'entendre beaucoup de gens dire que 2016 était une mauvaise année pour la musique, car très honnêtement, pour moi ce fut une des meilleures depuis 2013 ! Bien sûr, cela dépend des genres. Je n'ai au final qu'écouter très peu d'albums de musique alternative, électronique ou de ...

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Liste de

43 albums

créee il y a plus de 8 ans · modifiée il y a environ 7 ans

Freetown Sound
7.1
1.

Freetown Sound (2016)

Sortie : 28 juin 2016 (France). Pop, Soul, Downtempo

Album de Blood Orange

Keith Morrison a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Dev Hynes nous offre avec "Freetown Sound" son meilleur travail : un album retro 80s aux influences diverses à la fois très personnel et engagé. Sur "Freetown Sound", l'artiste londonien propose à travers de nombreux extraits d'interviews et de films qui constituent des interludes très perspicaces et ses propres textes un portait. Celui d'un homme noir et gay vivant à New York même s'il n'est pas d'ici. Mais si la dimension politique de "Freetown Sound" est importante, ce sont avant tout ses chansons pop accrocheuses, entêtantes et magistralement produites qui priment ("Best To You", "Better Than Me"). Et en utilisant l'influence 80s et pop qu'il a développé à travers les précédents opus de Blood Orange, Dev Hynes donne un aspect très léger à des textes politiques et lourds de sens ("Hands Up", "Chance"). Le producteur peut aussi compter sur un grand nombre de collaborateurs et qui viennent faire des caméos surprenants mais enrichissants sur "Freetown Sound" sans que jamais Hynes ne s'y perde : on retrouve Carly Rae Jepsen, Debbie Harry, Empress Of, Kelsey Lu, Kindness ou Patrick Wimberly. Le leader de Blood Orange vient même offrir un beau retour à Nelly Furtado sur le troublant "Hadron Collider". Une belle liste de collaborateurs qui viennent simplement justifier les nombreuses influences musicales qui peuplent le disque, de la pop au hip-hop, en passant par le R&B ou le rock. "Freetown Sound" est une déclaration d'amour à la culture afro-américaine, au milieu underground et gay new-yorkais, à ses racines et aux origines de ses parents. Une thérapie personnelle mais un album qui résonne très fort.

(key tracks : "Augustine", "Best To You", "Thank You", "Hands Up", "E.V.P." ... dans le doute, écoutez tout l'album !)

A Seat at the Table
7.2
2.

A Seat at the Table (2016)

Sortie : 30 septembre 2016 (France). Soul, Electronic, Funk / Soul

Album de Solange

Keith Morrison a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

"A Seat at the Table" est grandiose ! Ce serait vraiment la meilleure façon de résumer en quelques mots cet album - mais ce ne serait pas lui faire justice. "A Seat at the Table" est grandiose parce-que la voix de Solange est d'une douceur incroyable mais pourtant a de la puissance. Grandiose aussi parce-que la production est tellement bien exécutée qu'elle nous laisse bouche bée et nous happe à chaque écoute de l'album. Grandiose parce-que c'est probablement le disque engagé le mieux écrit et le plus intelligemment construit de l'année. Grandiose parce-qu'il fait figure de témoignage d'une culture mais surtout de Solange elle-même. "A Seat at the Table" est tout simplement l'album de R&B le plus important, le plus fort et le plus beau qu'il nous a été donné de voir depuis de nombreuses années. C'est un portrait mais aussi l'apogée d'une évolution. C'est un projet fort par sa vulnérabilité. Tout cela semble exagéré ? Non, tout cela est exactement ce que "A Seat at the Table" est. Ecoutez-le et vous verrez ...

(key tracks : "Mad", "Cranes In The Sky", "F.U.B.U.")

★
7.6
3.

★ (2016)

Blackstar

Sortie : 8 janvier 2016 (France). Art Rock

Album de David Bowie

Keith Morrison a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Paraît-il vraiment surprenant que David Bowie ait orchestré sa mort ? Avec "★", sorti le jour de ses 69 ans et deux jours avant son décès, il offre un "swan song" déchirant mais ô combien grandiose ! "Lazarus" semble clairement être son adieu, troublant, mais partout sur l'album le chanteur avait déposé des indices, comme sur la piste-titre d'ouverture : "Something happened on the day he died / Spirit rose a metre and stepped aside / Somebody else took his place, and bravely cried". Ce qui est le plus fou sur ce "★" ce ne sont pas les nombreuses références à son oeuvre et sa carrière mais bel et bien le fait que David Bowie produit avec son opus final son meilleur disque depuis "Scary Monsters". "★" ré-invente réellement le style de l'artiste tout en restant fidèle à lui-même, insufflant ici une forte influence de jazz. Bref, "★" est un album fascinant à tous les niveaux, ce qui rend le départ de Bowie encore plus dur ...

(key tracks : "Lazarus", "Dollar Days", "★")

LEMONADE
6.6
4.

LEMONADE (2016)

Sortie : 23 avril 2016 (France). Pop, Soul, Electronic

Album de Beyoncé

Keith Morrison a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

"Don't hurt yourself" clame Beyoncé à son mari infidèle sur "Lemonade", ou peut-être bien aux détracteurs qui ne pensaient pas qu'elle pourrait rebondir après le carton de "BEYONCE" - une façon de rappeler qui domine toujours le R&B et le monde de la musique mainstream en général. Mais "Lemonade" est bien plus qu'un délire égocentrique auquel Beyoncé nous a habitué ces dernières années, c'est avant tout le portrait d'une femme noire blessée par l'homme qu'elle aimait mais aussi la société - américaine - et qui cherche en elle la force de pardonner. Un nouvel album visuel, narratif ce coup-ci, qui aurait pu facilement se passer de son film tellement les chansons et les textes y sont forts. A tour de rôle la chanteuse se montre blessée ("Pray You Catch Me") énervée ("Don't Hurt Yourself"), vengeresse ("Hold Up") ou pleine d'espoir ("All Night"). "Lemonade" est à la fois un excellent album de pop urbaine qui contient des titres très accrocheurs et d'autres qui paraissent beaucoup plus intimes, plus vulnérables. La grande force du sixième opus de Beyoncé, c'est la façon dont l'artiste américaine s'est amusée à toucher à tous les genres - country, reggae, rock, hip-hop - et donc être là où on ne l'attendait pas grâce à des collaborations surprenantes et très bien choisies (Jack White, James Blake, Ezra Koening ...).

(key tracks : "All Night", "Don't Hurt Yourself", "Pray You Catch Me")

Blonde
7.4
5.

Blonde (2016)

Sortie : 20 août 2016 (France). Pop, Funk / Soul, Contemporary R&B

Album de Frank Ocean

Keith Morrison a mis 9/10.

Annotation :

Couronné comme étant l'espoir du R&B lors de la sortie de "channel ORANGE" en 2012, Frank Ocean aura mis du temps à offrir une suite à cet album. "Blonde" marque un départ du style R&B, soul et hip-hop "assez" classique (je dis "assez" car sa force était justement le côté innovant qu'il ajoutait au genre) du chanteur ainsi que du côté "story telling" de ses chansons. Les textes de Frank Ocean deviennent cryptiques mais beaucoup plus personnels. Ici, il ne créé pas des scénarios mais parle de lui, de la façon la plus étrange qu'il soit sur des productions soit expérimentales et complexes ou complètement acoustiques et épurées, créant des véritables coupures et une impression un peu chaotique comme pour mettre l'auditeur à l'épreuve. On retrouve malgré tout sur "Blonde" des morceaux de R&B plus léger ("Pink + White", "Ivy") ainsi que ce sentiment de nostalgie qui semble habiter l'oeuvre de Frank Ocean ("White Ferrari", "Skyline To"). "Blonde" est un patchwork d'idées, de sonorités, d'émotions, de souvenirs mais aussi de collaborations. C'est un album étrange, très différent du précédent mais tout aussi beau et captivant. Notre bande-son des quatre prochaines années ou du temps qu'il faudra à Christopher Breaux pour nous offrir un nouveau projet de qualité.

(key tracks : "White Ferrari", "Pink + White", "Solo")

We got it from Here… Thank You 4 Your service
7.7
6.

We got it from Here… Thank You 4 Your service (2016)

Sortie : 11 novembre 2016 (France). Hip Hop

Album de A Tribe Called Quest

Keith Morrison a mis 9/10.

Annotation :

Quand A Tribe Called Quest ont annoncé la sortie de leur sixième album, le sentiment général fut partagé entre euphorie et crainte. Le groupe de rap légendaire pouvait-il réussir à se réintroduire dans le hip-hop actuel sans perdre sa touche ? N'était-ce pas trop risqué de recréer l'alchimie entre les membres 18 ans après leur séparation ? Mais une fois que "We Got It From Here... Thank You 4 Your Service" est sorti, on s'en est tous voulu pour avoir douté des rappeurs new-yorkais et leur capacité à créer des albums mémorables, de qualité du début à la fin, sans temps mort et à la production originale et de haut niveau. Au final, "We Got It From Here" était un disque nécessaire, aussi bien pour le public hip-hop - et plus large (tout le monde est le bienvenu !) - que pour les membres du groupe eux-même qui viennent apporter leur point de vue sur un grand nombre de sujets dans le but d'inspirer et de motiver les gens - et surtout les minorités - à agir : les injustices que la communauté afro-américaine doit affronter, les discriminations religieuses, homophobes et mysogines, l'état de la culture et de la musique hip-hop, la "vie de stars" d'artistes venant de milieux défavorisés, les conspirations illuminatis ou le mauvais traitement réservé aux vétérans américains. Fidèles à leur son new-yorkais et leur "conscious rap" tout en innovant le hip-hop contemporain notamment grâce à plusieurs collaborations (Kendrick Lamar, Kanye West, Anderson .Paak ...), Q-Tip, Jarobi White et le défunt Phife Dawg signent un très grand album duquel ressort une force et une fierté qui vient s'ajouter à leur panthéon de classiques.

(key tracks : "Solid Wall Of Sound", "The Donald", "The Killing Season")

4 Your Eyez Only
7.1
7.

4 Your Eyez Only (2016)

Sortie : 9 décembre 2016 (France).

Album de J. Cole

Keith Morrison a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Revenant par surprise deux ans après le succès de "2014 Forrest Hills Drive", J. Cole a proposé un album dans la continuité du précédent mais pourtant bien différent. "4 Your Eyez Only" est une collection de chansons aux productions qui cherchent moins à être originales et à s'appuyer sur des beats accrocheurs pour mieux se concentrer sur le message de l'album. Le rappeur de Fayetteville nous raconte ici une histoire d'un personnage qu'il semble interpréter plus qu'être vraiment : un homme noir qui a vécu l'expérience du racisme ancré dans l'Amérique profonde et qui voit sa vie bouleversée avec la naissance de sa fille. Une lettre d'amour, d'espoir et de douleur comme seul le rappeur semble savoir les faire, mettant en avant les qualités indéniables de "storyteller" de J. Cole et le couronnant comme étant un des meilleurs paroliers de sa génération.

(key tracks : "4 Your Eyez Only", "She's Mine, Pt. 1", "Neighbors")

22, a Million
6.7
8.

22, a Million (2016)

Sortie : 30 septembre 2016. Art Pop, Folktronica

Album de Bon Iver

Keith Morrison a mis 9/10.

Annotation :

Pour leur premier album depuis 2011, Bon Iver ont pris un tournant décisif. Connus pour leur folk douce et atmosphérique, Justin Vernon et ses compagnons ont décidé d'expérimenter sur "22, a Million" quitte à dérouter leur public. Le disque est truffé de détails et d'éléments électroniques donnant une impression d'étrangeté ("22 (Over Soon)", "21 MOON WATER") créant donc une véritable coupure avec leurs anciens morceaux. Le but ici n'est plus de créer des chansons mélancoliques et douces dans lesquelles l'auditeur pourrait noyer sa tristesse mais de s'exprimer à travers des orchestrations complexes et difficiles à approcher. Pourtant, l'essence même de Bon Iver est toujours présente : cette capacité à créer des ambiances à travers la voix et les textes de Vernon et chaque instrument, chaque son, chaque détail. "22, a Million" est un album très étrange aux premiers égards mais qui devient très vite grandiose. Le projet le plus risqué de Bon Iver à ce jour, mais peut-être bien aussi leur plus réussi !

(key tracks : "8 (Circle)", "33 "GOD"", "22 (OVER S∞∞N)")

Nightride
6.8
9.

Nightride (2016)

Sortie : 4 novembre 2016 (France).

Album de Tinashe

Keith Morrison a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Après les incessants reports de son second opus "Joyride" que son label semble chercher à transformer en disque de pop-R&B, Tinashe s'est retournée vers ce qu'elle fait de mieux - c'est-à-dire du R&B expérimental - pour la sortie surprise de "Nightride". On ne sait pas pour sûr s'il s'agit d'une mixtape ou d'un album mais le projet est clairement ce qu'elle a fourni de mieux jusqu'à présent. S'il y a peu de tubes potentiels au programme ("Company", l'excellent "Ride Of Your Life"), la chanteuse américaine se révèle plus hypnotisante et étrange que jamais sur des productions planantes comme "Spacetime" ou plus accrocheuses ("C'est la vie"). Plus que jamais, il y a du Janet ("Touch Pass") et du FKA twigs en Tinashe mais l'artiste est avant tout elle-même, revendiquant son unicité sur le mystérieux "Soul Glitch", sur une très douce et belle collaboration avec Dev Hynes ("Ghetto Boy") ou bien même lorsqu'elle travaille avec très demandé Metro Boomin'. "Nightride" c'est tout ce qu'on attendait de la chanteuse, un album fascinant du début à la fin et qui ne ressemble à aucun autre. Si le l'ambition de Tinashe est avant tout de conquérir le monde de la pop à grand coup de bops, il est rassurant de voir qu'elle ne perd pas son identité comme beaucoup d'autres dans le processus.

(key tracks : "Ghetto Boy", "Ride Of Your Life", "Soul Glitch")

Ology
6.9
10.

Ology (2016)

Sortie : 6 avril 2016 (France).

Album de Gallant

Keith Morrison a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le futur du R&B c'est Gallant et "Ology" en est la preuve parfaite ! De l'original mais efficace "Weight In Gold", à la production et performance vocale impeccable, au plus traditionnel mais encore plus saisissant "Bourbon" en passant par le mélodramatique "Chandra", l'artiste américain propose une collection de chansons qui ne comprend aucun temps mort. Gallant a la touche pop nécessaire pour faire de "Ology" un album accessible et accrocheur tout en gardant bien son essence de R&B que ce soit dans sa voix (impressionnante, très trèèèès impressionnante) que dans les moments plus en reculs de l'album ("Miyazaki", la superbe collaboration avec Jhené Aiko "Skipping Stones"). Une véritable révélation et un album qui mériterait beaucoup plus d'attention : les fans de R&B seront ravis, les fans de pop s'y retrouveront aussi ("Counting", "Episode") et pour les autres - à défaut d'aimer des chansons bien écrites, bien produites et bien interprétées - ne devraient pas passer à côté non plus.

(key tracks : "Bourbon", "Skipping Stones", "Episode")

The Divine Feminine
7.1
11.

The Divine Feminine (2016)

Sortie : 16 septembre 2016 (France).

Album de Mac Miller

Keith Morrison a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Il est impressionnant de constater l'évolution de Mac Miller depuis ses débuts de frat-rap avec le tube "Donald Trump" en 2011 à "The Divine Feminine", un album superbement produit s'aventurant plus vers le R&B, la soul et le hip-hop old school. Le quatrième album du rappeur de Pittsburg est un changement relatif vis-à-vis de ses précédents opus aussi bien dans le son que dans les thèmes évoqués. Si Miller a été très honnête quant à ses problèmes d'addiction sur "Watching Movies With The Sound Off", ici il parle de ses relations amoureuse, abandonnant son univers halluciné pour une ambiance beaucoup plus posée, atmosphérique et sensuel. "The Divine Feminine" renferme certains des meilleurs morceaux de l'année : le très "chill" "We" et surtout l'excellent et funky single "Dang!". Si les productions sont à la fois subtiles et accrocheuses et les collaborations bien choisies concluantes (Anderson .Paak, Bilal, Kendrick Lamar, CeeLo Green ou encore Ariana Grande), c'est avant tout la performance du rappeur qui fonctionne le mieux. Qui aurait cru qu'un jour Mac Miller propose un album si mélodique et surtout impressionne grâce à son flow original ? Je ne pense pas me tromper en disant pas grand monde, et pourtant ce serait une grosse erreur de passer à côté de "The Divine Feminine".

(key tracks : "Dang!", "We", "Skin")

My Woman
7.2
12.

My Woman (2016)

Sortie : 2 septembre 2016 (France).

Album de Angel Olsen

Keith Morrison a mis 8/10.

Annotation :

Chanteuse de folk, Angel Olsen a surpris son public avec "Intern", annonciateur d'un nouvel album, en adoptant un style beaucoup plus rock et énergique. "My Woman" va bien dans cette voie, avec cinq morceaux survoltés - dont l'excellent "Shut Up Kiss Me" - qui ne sont pas sans rappeler le rock de Courtney Barnett. Mais soudain arrive "Heart Shaped Face", un slow comme on en fait plus, et "My Woman" semble se rediriger vers les racines folks d'Angel Olsen ... mais pas vraiment en faite ! La seconde partie de l'album est donc composé de ballades, de morceaux beaucoup plus calmes où l'artiste américaine s'y dévoile vulnérable et véritablement fascinante, en contraste total avec le début de l'album. C'est cette partie qui permet de mettre Olsen vraiment en avant en tant qu'auteure et chanteuse : sa performance sur "Heart Shaped Face" à la voix déchirante et sensuelle est vraiment frappante, Olsen met en avant sa fragilité comme une force sur "Woman", le très personnel "Sister" compte aussi parmi les temps fort du disque grâce à son très beau texte. "My Woman" est donc un vinyl - on reconnait bien le concept de la "side A" et la "side B" - surprenant, qui propose deux facettes d'une artiste, d'une interprète et plus simplement d'une femme fascinante. Un album intemporel.

(key tracks : "Sister", "Heart Shaped Face", "Shut Up Kiss Me")

“Awaken, My Love!”
7.4
13.

“Awaken, My Love!” (2016)

Sortie : 2 décembre 2016 (France). Psychedelic Soul, Funk, Neo Soul

Album de Donald Glover (Childish Gambino)

Keith Morrison a mis 8/10.

Annotation :

Donald Glover aurait pu sortir "Awaken, My Love!" sous son vrai nom ou un énième pseudonyme tellement cet album est un tournant radical dans sa carrière musicale. Celui qu'on connaissait en tant que rappeur (en plus de sa carrière d'acteur-scénariste-producteur-réalisateur) se transforme ici en chanteur de funk à la voix tellement haut perchée - rappelant D'Angelo - qu'elle en semble trafiquée, participant grandement à l'atmosphère psychédélique de l'album. "Awaken, My Love!" est un vrai festin sonore tellement les productions sont soignées et complexes allant d'une funk à la James Brown sur "Me and Your Mama" à des chansons moins définissables, plus décalées ("California", "Boogieman"). Childish Gambino porte vraiment l'album grâce à ses expérimentations vocales mais aussi par le fait qu'il semble vraiment avoir mis tout ce qu'il avait dedans. En effet, le disque apparaît comme très personnel lorsqu'on s'intéresse quelques minutes sur ses textes.

(key tracks : "Redbone", "Have Some Love", "Terrified")

Malibu
7.3
14.

Malibu (2016)

Sortie : 15 janvier 2016 (France). Neo Soul

Album de Anderson Paak

Keith Morrison a mis 8/10.

Annotation :

Anderson .Paak déploie tout son talent après ses apparitions sur "Compton" et signe avec "Malibu" l'un des albums R&B les plus intéressants de 2016 et clairement l'un des meilleurs - pas un petit exploit car l'année en fut riche ! Le chanteur/rappeur californien mélange parfaitement des sonorités actuelles, notamment avec une grosse présence de hip-hop sur le disque, avec une influence 70s. Il est impossible de ne pas penser à Stevie Wonder quand on écoute "Malibu" et ses sonorités chaudes et colorées. La musicalité est très forte et cela apporte quelques chose de très rassurant et un aspect de classique au second opus d'Anderson .Paak. Là où tous les grands noms du R&B expérimentent avec la musique alternative, l'autotune et tout le tralala, le protégé de Dr Dre lui se contente de sonorités très traditionnelles, se basant sur des instruments, et cela rend "Malibu" très pur. Il est d'ailleurs assez intéressant de remarquer que les nombreux collaborateurs sur l'album (ScHoolboy Q, The Game, BJ The Chicago Kid, The Rapsody) y signent leur meilleur travail. Anderson .Paak en faite c'est peut-être le retour du R&B d'antan, de la soul, de cette musique qui fut un temps innovante et qui pourrait toujours l'être sans s'orienter vers les sonorités électroniques. Dans cette optique, "Malibu" est la preuve d'un talent, la preuve d'une vision et un disque véritablement plaisant.

(key tracks : "Parking Lot", "Celebrate", "Room In Here")

Darkness and Light
6.5
15.

Darkness and Light (2016)

Sortie : 2 décembre 2016 (France).

Album de John Legend

Keith Morrison a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Etrangement, l'une de mes plus grosses surprises de cette année ... Si je n'attendais plus autre chose que des chansons pop sans goût de la part de John Legend, l'artiste américain m'a une fois de plus surpris avec un album renouant avec ses racines R&B, soul et gospel. Rien que pour ses quatre premières pistes "Darkness and Light" compte parmi les meilleurs disques de 2016 : trois collaborations très bien choisies (Chance The Rapper, Brittany Howard et Miguel), des titres de R&B pur ("Overload" et "I Know Better") ou agrémenté de l'empreinte pop accrocheuse de John Legend post-"Wake Up" (l'excellent "Penthouse Floor"). Bien sûr, on retrouve sur "Darkness and Light" un successeur logique à "All Of Me" (le single "Love Me Now") mais la plupart des titres pop sont ou bien très bien produits ("What You Do To Me"), ou s'orientant tellement vers le R&B qu'on ne peut pas en vouloir à Legend de s'offrir une nouvelle collection de tubes et de ballades efficaces ("Surefire"). Une vraie surprise que je n'ai pas vue venir !

(key tracks : "Penthouse Floor", "Right by You (For Luna)", "Overload")

Still Brazy
7.2
16.

Still Brazy (2016)

Sortie : 17 juin 2016 (France).

Album de YG

Keith Morrison a mis 8/10.

Annotation :

Depuis quelques années, les sonorités "old school" d'un hip-hop classique ont repris leur avantage sur la trap très populaire. A la surprise générale, YG a décidé en 2016 de s'inscrire dans ce mouvement en balançant les prods de DJ Mustard à la poubelle pour remettre au goût du jour un style un peu oublié : le G-Funk. "Still Brazy" s'inspire d'un peu toutes les figures du genre (Nate Dogg, Warren G) mais surtout de Dr Dre aussi bien sur le fond que la forme (des interludes, de très nombreuses collaborations, un projet plus ou moins engagé qui prend des airs de machine à tubes). Mais le résultat est là : le rappeur de Compton a réussi son pari avec un album accrocheur et percutant qui a un goût de "classique" (bien sûr, seulement l'avenir nous prouvera cela). Proposant un cocktail original pour les radios urbaines (le très addictif "Why You Always Hatin'?") et morceaux engagés ("Who Shot Me ?", "Police Get Away wit Murder"), YG signe un "Still Brazy" beaucoup plus mémorable et avec plus de caractère que son premier opus, "My Krazy Life", avec des productions moins accessibles mais soignées. Et même si le rappeur manque parfois de profondeur dans ses textes, je vous défie de trouver un son aussi jouissif que "FDT" !

(key tracks : "Still Brazy", "Don't Come To L.A.", "FDT")

AIM
6.2
17.

AIM (2016)

Sortie : 9 septembre 2016 (France).

Album de M.I.A.

Keith Morrison a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Pour son "dernier album", M.I.A. a décidé de rendre hommage à sa propre carrière sur un disque clairement plus enjoué et pop qu'à son accoutumée. Toujours très politique dans son discours, la rappeuse aborde des thèmes qui ont fait sa renommée tels que les réfugiés et l'immigration sur des titres comme "Borders" et "Ali R U Ok ?". Si "AIM" peut apparaître comme un album de hip-pop sans grande ambition, il gagne en profondeur grâce aux nombreux clin d'oeil que M.I.A. fait à ses anciens travaux. Une conclusion euphorique en quelques sortes de 10 ans d'une carrière controversée et d'albums mémorables mis en musique par des producteurs qui semblent vraiment prendre leur pied comme Skrillex, Blaqstarr, The Partysquad et l'inoubliable collaborateur de M.I.A., Diplo.

(key tracks : "Borders", "Ali R U Ok ?", "Bird Song")

Mind of Mine
6.7
18.

Mind of Mine (2016)

Sortie : 25 mars 2016 (France). Pop, Funk / Soul, Contemporary R&B

Album de ZAYN

Keith Morrison a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

ZAYN a passé haut la main l'épreuve du premier album solo avec "Mind of Mine", un disque personnel et revendiquant un style musical lui ressemblant. Sur les couches de R&B atmosphérique de Malay ou électronique de XYZ, l'artiste anglais impressionne par sa maturité assez bien musicale que vocale. Ce dernier point est sûrement le plus fort de "Mind of Mine", ZAYN produisant des performances variées et surprenantes, prouvant sa très grande variété d'influences allant du R&B à la pop, en passant par la musique électronique et les ghazals. Tour à tour, Malik propose des chansons accrocheuses et accessibles ("Pillow Talk", "She") ainsi que des titres plus expérimentaux ("Lucozade") créant un album surprenant d'une forte cohérence. "Mind of Mine" est surtout un travail très intime et honnête, comme le prouve son clin d'oeil à ses racines pakistanaises ("Interlude : Flower") ou les textes très personnels ("Rear View").

(key tracks : "Drunk", "It's You", "Rear View")

99.9%
7
19.

99.9% (2016)

Sortie : 6 mai 2016 (France).

Album de Kaytranada

Keith Morrison a mis 8/10.

Annotation :

Après de nombreux remixes, plusieurs mixtapes, quelques EPs et avoir adopté la casquette de producteur pour plusieurs artistes (Freddie Gibbs, Mick Jenkins, Talib Kweli), le phénomène de la musique électronique Kaytranada s'est enfin décidé à enregistrer un album qu'il souhaitait personnel, et quel album ! Si à la vue des nombreuses collaborations de l'album on peut se demander où est le côté intime de "99.9%" (les seuls morceaux solos étant complètement instrumentaux) ce n'est peut-être pas dans le contenu lyrique qu'il faut le chercher mais plutôt dans la musique en elle-même car s'il y a bien quelque chose qui défini Kaytranada, c'est l'impossibilité de lui définir un style. Artiste de musique électronique/DJ, le canadien prouve sur son premier opus de l'ambiguïté et de la vastitude de ses influences musicales : sa musique respire le R&B, on sent un petit peu de hip-hop par moment mais aussi de la dance 80s. Et c'est ce mélange d'influences qui donne un album indéfinissable mais ô combien réjouissant et accrocheur, contenant de véritables pépites pop. Kaytranada mène d'une main de maître les nombreuses collaborations de l'album grâce à son empreinte unique et chaque artiste va venir apporter sa propre touche et sa propre histoire sur un beau patchwork d'influences. On notera notamment les apparitions de Vic Mensa (tout aussi efficace pré-Kanye), de la chanteuse de The Internet SYD, de BadBadNotGood, du toujours surprenant Anderson .Paak et plus étonnement, de Craig David - chanteur clairement oublié mais qui signe l'un des titres pop les plus jouissifs de l'année sur "Got It Good". Et pourtant, c'est quand Kaytranada se passe d'invité que sa musique est la plus saisissante !

(key tracks : "Together", "You're The One", "Breakdance Lesson N. 1")

Coloring Book
6.8
20.

Coloring Book (2016)

Sortie : 13 mai 2016 (France).

Mixtape Street de Chance the Rapper

Keith Morrison a mis 8/10.

Annotation :

Après s'être fait connaître avec sa mixtape "Acid Rap", Chance The Rapper revient à l'assaut du rap game trois ans plus tard avec "Coloring Book". Si le rappeur a toujours un style à lui et un flow particulier, sa troisième mixtape marque un départ considérable de son côté psychédélique notamment dû à sa récente collaboration avec Donnie Trumpet qui est ici présent. Là où "Acid Rap" se concentrait beaucoup sur les textes de Chance The Rapper, "Coloring Book" se concentre beaucoup plus sur les productions, collaborations - à foison - et la musicalité, manière de souligner le côté beaucoup plus joviale de la mixtape et de la vie du rappeur débarrassé de ses addictions célébrant ici la vie, sa fille, Dieu et taclant l'industrie musicale. La musicalité est donc beaucoup plus présente sur "Coloring Book" qui s'inspire beaucoup du gospel ("Blessings", "All We Got") tout en réussissant à toucher à des styles plus pop ("All Night"), plus alternatifs ("Summer Friends" qui rappelle presque du Bon Iver - merci Francis & The Lights) ou plus urbains ("Mixtape"). Chance The Rapper semble avoir appelé tout son carnet d'adresse qui va de Justin Bieber à Kirk Franklin, en passant par Young Thug, Raury, Lil Wayne et Anderson .Paak. Chaque collaborateur ici ajoute sa petite touche sur une mixtape qui est avant tout celle de Chancelor Bennett, très en forme et nous entraînant dans son énergie et son fun continuel. Un rappeur pas comme les autres !

(key tracks : "Same Drugs", "All Night", "No Problem")

The Altar
6.8
21.

The Altar (2016)

Sortie : 30 septembre 2016 (France). Downtempo, Dark Ambient, Electronic

Album de BANKS

Keith Morrison a mis 8/10.

Annotation :

Fascinante sur son premier album "Goddess", Banks en restait assez insaisissable et n'avait produit que trop peu de titres vraiment mémorables ... Mais avec son second opus, la chanteuse californienne se révèle comme une force de la dark pop actuelle. Sur "The Altar", Banks s'ouvre davantage, produisant des textes très bien écrits - ce qui manque un peu dans le paysage pop - et un disque intime et puissant. Si les productions peuvent sembler trop répétitives et manquant de piment aux premiers abords, elles se révèlent très vites comme percutantes. Qu'elle plonge dans le mélodrame ("Weaker Girl", "To The Hilt") ou qu'elle soit confiante et survoltée ("Trainwreck", "Fuck With Myself"), Banks semble se donner corps et âme sur un des disques pop les plus frappants de 2016 sans jamais perdre ce côté mystérieux et brumeux et sa touche alt-R&B qui avaient fait d'elle une artiste hypnotisante. Plus simplement, "The Altar" est l'un des albums les mieux produits et les mieux écrits de l'année. S'il ne vous a pas plu à la première écoute, accrochez-vous, vous ne serez pas déçus !

(key tracks : "Fuck With Myself", "27 Hours", "Poltergeist")

Eldorado
22.

Eldorado (2016)

Sortie : 27 mai 2016 (France).

Album de Ro James

Keith Morrison a mis 8/10.

Annotation :

Ro James n'a beau pas jouir d'une très grande attention pour le moment, "ELDORADO" est cependant la preuve que le chanteur est doté d'un très grand potentiel et devrait exploser sous peu, lorsqu'il aura bien trouvé son identité musicale. Car oui, le problème de "ELDORADO" c'est un peu ça : cette impression d'écouter du Miguel ou du Bryson Tiller, du bon R&B quoi mais un peu déjà vu. En faite cette impression concerne surtout la première partie de l'album qui contient à peu près tous les titres les plus radiophoniques et assez basiques ("Already Knew That", "Burn Slow") même si "Permission" est vraiment très réussi dans le genre. C'est plutôt à partir de l'électronique "GA$" que les choses prennent une tournure plus intéressante révélant des influences variées qui pourraient amener Ro James à se distinguer d'autres artistes R&B. On sent une influence rock, sur "Holy Water", "New Religion" - un autre morceau aux airs de tube - ou le Prince-esque "A.D.I.D.A.S. (Day I)", qui bien sûr rappelle Miguel mais qui - si elle était mieux exploitée comme sur "Last Cigarette" - pourrait véritablement révéler d'une identité artistique plus forte. Quoiqu'il en soit, "ELDORADO" excelle dans son domaine : c'est un album de R&B rempli de titres accrocheurs et de ballades sensuelles, mais aussi un premier opus qui introduit le talent et l'énorme potentiel de l'artiste. Ne quittons pas Ro James des yeux, il devrait nous surprendre !

(key tracks : "GA$", "New Religion", "Permission")

Big Baby D.R.A.M.
6.9
23.

Big Baby D.R.A.M. (2016)

Sortie : 21 octobre 2016 (France).

Album de DRAM

Keith Morrison a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Donnant tord à ceux qui ne voyaient en lui que l'interprète d'un tube SoundCloud, D.R.A.M. nous a offert l'un des albums de hip-hop les plus surprenants et les plus plaisants de l'année. Surfant sur la tendance du rappeur fun (comme Chance The Rapper ou Aminé), l'artiste propose une ribambelle de tubes - potentiels - déjantés ("Broccoli", "Cash Machine"), tournant en ridicule les clichés du rap. "Big Baby D.R.A.M." c'est avant tout un album très actuel, proposant une analyse amusante des relations à l'ère des réseaux sociaux, rempli de morceaux soul/R&B cools et savoureux et de collaborations très réussies ("WiFi" avec l'incroyable Erykah Badu, "Password" avec Donnie Trumpet). On félicitera d'ailleurs D.R.A.M. pour avoir réussi à rendre des rappeurs agaçants euphorisants - je vous laisse deviner lesquels !

(key tracks : "WiFi", "Broccoli", "Monticello Ave")

&
6.5
24.

& (2016)

Sortie : 14 octobre 2016 (France).

Album de Julien Doré

Keith Morrison a mis 8/10.

Annotation :

Après le carton surprise de "Løve", Julien Doré a décidé de gagner en simplicité et de proposer un album beaucoup plus épuré au niveau des productions, mettant en valeur la poésie de ses paroles. Preuve ultime de cette envie de "faire simple", le single "Le lac" porté par un riff de guitare hyper radiophonique et c'est à peu près tout. Sans être le meilleur titre de "&", il démontre très bien la capacité de Julien Doré à créer une ambiance envoutante avec le strict minimum. Les textes du chanteur français sont toujours aussi soignés et rarement dénués de son originalité et de son humour ("Coco Câline", "Moonlight Serenade", le texte en italien de "Romy"). Pourtant ce sont dans les moments plus mélancoliques et moins enjoués de "&" que Julien Doré frappe fort, que ce soit avec le morceau piano voix "De mes sombres archives", le texte bouleversant de "Mon écho" ou l'époustouflant "Sublime & Silence" - un morceau qui porte trop bien son titre. "&" est un album planant et rêveur porté par la plume de Julien Doré et produit tout en retenu. Un disque assez surprenant, tout en étant dans la continuité de "Løve", mais surtout plus fort. Encore plus fort.

(key tracks : "Sublime & Silence", "Moonlight Serenade", "De mes sombres archives")

Yes Lawd!
7.2
25.

Yes Lawd! (2016)

Sortie : 21 octobre 2016 (France).

Album de NxWorries

Keith Morrison a mis 8/10.

Annotation :

Peu importe le nombre d'écoutes, "Yes Lawd!" ressemblera toujours à une mixtape. Les pistes s'enchaînent rapidement, toutes quasiment composées d'un beat, de quelques éléments soul et Anderson .Paak qui rappe ou chante - dans les deux cas, il donne l'impression de freestyler - sauf sur quelques excellentes pistes instrumentales ("Can't Stop"). Et c'est ce que côté très simple qui fait de "Yes Lawd!" un album intéressant, parce-que su 19 morceaux il ne laisse jamais place à l'ennui, il s'enchaîne parfaitement révélant parfois des influences plus soul ("What More Can I Say"), plus R&B ("Kutless") ou plus groovy ("Scared Money"). Knxwledge démontre qu'il est vraiment un producteur tout terrain et qui mixe parfaitement son style avec celui de .Paak, mettant en valeur le talent de chacun. En ressort un disque intemporel aux airs de classiques du hip-hop et une performance de la part de .Paak encore plus impressionnante que sur son album solo, "Malibu". Ici l'artiste californien semble beaucoup plus libre dans son flow, beaucoup plus souple sur des productions qui le met encore plus en avant. Pas surprenant que Anderson .Paak considère "Yes Lawd!" comme son meilleur opus à ce jour !

(key tracks : "Scared Money", "Kutless", "Lyk Dis")

Atrocity Exhibition
7.5
26.

Atrocity Exhibition (2016)

Sortie : septembre 2016 (France).

Album de Danny Brown

Keith Morrison a mis 7/10.

Annotation :

Les beats puissants de "Old" auront suffit pour confirmer Danny Brown comme une grande menace sur le rap game avec sa voix et son flow uniques et parfois déconcertants. Sur "Atrocity Exhibition", le rappeur de Detroit va encore plus loin avec un album sombre, psychédélique et masochiste. Alors qu'on se le dise, ce disque est un gros bordel - dans le sens chaotique du terme - encore plus que le précédent ! Danny Brown ne fait pas de la musique pour tout le monde, il ne joue pas le rôle d'un artiste torturé pour le style et même si ses morceaux peuvent parfois être étonnement accrocheurs ("Ain't It Funny", "Dance In The Water"), c'est souvent pour masquer un second degré moins réjouissant. "Atrocity Exhibition" est clairement un trip. Du "planant" - entendre ici défoncé - "Downward Spiral" au minimaliste "Hell For It", Danny Brown nous emmène dans un véritable grand huit marquant. Clairement l'un des albums les plus hantant et expérimentaux de 2016. Je ne serais même pas surpris qu'il reçoive plus d'attention dans quelques années tellement Danny Brown donne l'impression d'être en avance sur son temps ... La preuve, il m'aura fallu plusieurs mois pour comprendre l'album - que je n'ai sûrement que compris en partie.

(key tracks :"Ain't It Funny", "From The Ground", "Pneumonia")

Everything You've Come to Expect
6.5
27.

Everything You've Come to Expect (2016)

Sortie : 1 avril 2016 (France). Chamber Pop, Indie Rock

Album de The Last Shadow Puppets

Keith Morrison a mis 7/10.

Annotation :

Alex Turner et Miles Kane se réunissent pour ce second opus de The Last Shadow Puppets. Sur "Everything You've Come to Expect", le duo se revendique davantage comme deux rockstars que des artistes expérimentant avec le rock mélodramatique à l'influence 60s. Si la touche de violons est toujours là pour créer une ambiance intemporelle, leur second opus propose des chansons et des mélodies beaucoup plus accrocheuses et accessibles ("Miracle Aliner") agrémentées ici et là d'éléments rappelants la pop-rock des 70s. Si l'époque est différente, la musique de Turner et Kane ne perd pas pour autant de son charme. Oscillant parfois entre rock-psychédélique ("Everything You've Come to Expect") et ballades de crooner ("The Dream Synopsis"), Alex Turner continue de fasciner et apparaît beaucoup plus enjoué et passionné que sur le dernier album des Arctic Monkeys. De "Everything You've Come to Expect" ressort surtout l'impression que le duo s'est vraiment amusé à composer ces treize nouveaux morceaux, dont la plupart sont de véritables surprises pop-rocks pas forcément des plus mémorables mais dotées d'un charme efficace.

(key tracks : "Miracle Aliner", "The Dream Synopsis", "The Bourne Identity")

Starboy
6.5
28.

Starboy (2016)

Sortie : 24 novembre 2016 (France).

Album de Abel Tesfaye (The Weeknd)

Keith Morrison a mis 7/10.

Annotation :

Après son passage à la pop sur le décevant "Beauty Behind The Madness", The Weeknd propose son travail le plus complet avec "Starboy". Sur pas moins de 18 pistes, Abel Tesfaye semble revenir vers ses racines d'alt-R&B sans oublier sa virée mainstream de 2015. L'ombre de Michael Jackson plane toujours sur les titres les plus pop de l'album ("I Feel It Coming", "A Lonely Night") mais l'artiste renoue bien avec ses influences urbaines et son style cinématographique. The Weeknd signe certains des morceaux les plus accrocheurs de l'année ("Secrets", "Party Monster"), tout en gardant son côté mystérieux et son étiquette de chanteur de R&B ("Die for You", True Colors"). Projet dense qui aurait mérité d'être un peu allégé, "Starboy" entraîne l'auditeur dans une histoire - comme sur l'excellent "Kiss Land" - et contient également un bon couplet de Kendrick Lamar et l'apparition d'une Lana Del Rey aussi sensuelle et mystérieuse que le starboy.

(key tracks : "Secrets", "Die for You", "Stargirl Interlude")

Dangerous Woman
6.8
29.

Dangerous Woman (2016)

Sortie : 1 avril 2016 (France).

Album de Ariana Grande

Keith Morrison a mis 7/10.

Annotation :

Si 2016 n'a pas été une très bonne année pour la musique mainstream, quelques artistes très populaires ont réussi à se démarquer de cette cacophonie radiophonique avec de bons albums. L'une d'entre eux est l'ex-star Nickelodeon Ariana Grande qui a voulu prouver sa maturité sur "Dangerous Woman", un album de pop urbaine sexy aux productions redoutablement efficaces. Bien sûr on trouve ici et là des titres faibles dédiés à la radio ("Greedy", "Side to Side"), mais dans l'ensemble la chanteuse américaine a su produire de très bons morceaux pop aux influences de R&B, et avec parfois quelques effets d'EDM et de hip-hop, prouvant qu'elle se destine à une carrière à la Rihanna ou à la Beyoncé. La voix de Grande est encore plus impressionnante que sur ses précédents opus car elle semble savoir l'utiliser, poussant des vocalismes très souvent mais sachant s'adapter aux différents styles musicaux qui influencent l'album. "Dangerous Woman" est un très bon disque de pop et ce à quoi la musique mainstream devrait ressembler aujourd'hui.

(key tracks : "Dangerous Woman", "Leave Me Lonely", "Everyday")

The Life of Pablo
7.1
30.

The Life of Pablo (2016)

Sortie : 14 février 2016 (France). Hip Hop, Pop Rap

Album de Kanye West

Keith Morrison a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Le pire album de Kanye West - ou du moins, le moins réussi - est un bordel sonore jouant sur toutes les tendances hip-hop actuelles et beaucoup trop de "collaborations" (comprendre ici l'apparition d'un artiste pendant 10 secondes) sans succès. Mais si "The Life of Pablo" contient de très mauvais titres ("Highlights", "Facts"), il comprend aussi certains des meilleurs morceaux de la carrière de Yeezy. Il y a la chanson de gospel qu'est "Ultralight Beam", une très belle introduction à un album décevant et qui contient l'un des meilleurs couplets de l'année - celui de Chance The Rapper bien évidemment ! "Wolves", une gigantesque collaboration (Sia, Vic Mensa, Frank Ocean ...) qui apparaît comme une version plus sombre de "Ultralight Beam", rappelant presque les meilleurs morceaux de "808s & Heartbreak". Le bon titre pop très controversé "Famous", notamment pour entendre Rihanna chanter du Nina Simone. Et "Real Friends", qui rappelle les chansons les plus intimes du rappeur ("Blame Game"). C'est grâce à ces quatre pistes vraiment vraiment très bonnes - et quelques unes autres qui s'écoutent avec plaisir - que "The Life of Pablo" peut être considéré comme un des meilleurs albums 2016 même si on est très loin de la qualité à laquelle Kanye West nous avait habituée.

(key tracks : "Ultralight Beam", "Wolves", "Famous")

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