SensCritique
Cover Les meilleurs albums de 2019

Les meilleurs albums de 2019 selon benton

Top souvent basé sur une première écoute.
Je vais essayer de réécouter au maximum, mais ce n'est pas évident de trouver suffisamment de temps à consacrer à chaque album tout en essayant de découvrir d'autre chose à côté. Je vais essayer de mettre des annotations pour préciser l'évolution ...

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41 albums

créee il y a plus de 5 ans · modifiée il y a presque 3 ans

Titanic Rising
7.4
1.

Titanic Rising (2019)

Sortie : 5 avril 2019 (France).

Album de Weyes Blood

benton a mis 9/10.

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Toutes les qualités de Titanic Rising éclatent à la première écoute, au premier rang desquelles cet univers sonore dinguissime, d'une beauté et d'une cohérence artistique inattaquables. On se replonge alors dans cet album comme en quête des détails qui nous permettraient de mieux en saisir les nuances, les subtilités, en saisir l'essence au final. Il faudra encore et encore s'immerger dans ce monde merveilleux, pour continuer à s'enivrer de ces couches d'arrangements majestueux, mais Titanic Rising est d'ores et déjà un grand album de pop baroque qui contient des morceaux mirifiques comme A Lot's Gonna Change, Something to Belive et surtout Movies (chanson de l'année facile pour l'instant). Par contre cet univers, rarement aussi bien chiadé, nécessite des conditions d'écoute optimales pour déployer tous ses trésors et ses paysages somptueux.

(Après plusieurs écoutes) Titanic Rising est le seul album de l'année que je me suis passé et repassé et que j'ai presque envie d'écouter tout le temps. C'est finalement rare les albums qui créent ce besoin. Je résiste presque pour éviter d'épuiser trop vite la magie des atmosphères de Titanic Rising, mais bon, je pense qu'on tient là mon album de l'année haut la main. Je serais étonné qu'il puisse être détrôné.

The Unseen in Between
7.3
2.

The Unseen in Between (2019)

Sortie : 18 janvier 2019 (France). Rock, Folk, Folk Rock

Album de Steve Gunn

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Il m'avait semblé que l'album décollait vraiment à partir de la cinquième piste - Luciano - et ça se confirme. En vérité les deux premiers titres illustrent déjà la signature Steve Gunn qui variera très peu au cours du disque, à savoir de longs morceaux folk-rock plutôt détendus qui progressent l'air de rien vers un bouillonnement sonore et des explosions de guitares électriques réjouissantes en forme d'épiphanie. La formule atteint vraiment sa plénitude à partir de Luciano donc, avec également New Familiar, Lightning Field et Paranoid. C'est vraiment un idéal de folk-rock électrique, classique dans sa forme, mais superbement exécuté et très bien produit. J'aime beaucoup ce genre d'album, à la fois réconfortant, écoutable en toute circonstance, avec ce supplément d'âme, ce son et cette écriture chaleureuse, qui rendent la musique accrocheuse et attachante.

(Après une 3ème écoute) Je pensais que cet album descendrait petit à petit dans mon top mais non, je continue à avoir un faible pour lui. Son classicisme folk rock n'en fait certainement pas l'album le plus renversant de l'année - ou le meilleur d'un point de vue formel - mais dans le genre on n'a pas fait mieux et c'est peut-être le seul album à installer une ambiance pareille, aussi tranquille que lumineuse. Le feeling laid-back est absolument incomparable et d'un réconfort total. C'est vraiment brillant. Les guitares - acoustiques ou électriques - sont merveilleuses, d'une limpidité folk proche de la caresse. Non vraiment, des albums aussi beaux et plaisants que The Unseen in Between, ben il n'y en a pas eu des masses cette année.

The Future's Still Ringing In My Ears
7.3
3.

The Future's Still Ringing In My Ears (2019)

Sortie : 17 mai 2019 (France).

Album de Sam Cohen

Annotation :

(Après une 2nde écoute) A ce jour la plus belle surprise de cette année 2019 ? Dans le sens où c'est le meilleur album méconnu que je puisse recommander. J'ai simplement du mal à savoir si cet album va bien vieillir, la faute à des idées de production qui oscillent entre l'étrange et le génie - disons que ça manque d'ampleur, c'est parfois étriqué, produit comme un disque tout venant, et en même temps c'est ce qui participe à la personnalité de l'album. Je pense en particulier au son des guitares étouffé et légèrement grinçant, saturé, alors que Sam Cohen se permet quelques interventions étonnantes, du genre que personne n'ose plus dans le domaine du rock indé et qui rappelle parfois Supergrass ou autre groupe mariant à merveille rock, mélodie et guitares.

Mais sinon, la constance dans la qualité mélodique de cet album est admirable. Il y a une qualité d'écriture étonnante et quasiment rien à jeter. Tu prends I Can't Lose (meilleur titre indie pop rock de l'année), Man on Fire, Dead Rider (qui ressemble à du Kevin Morby), Let the Sun Come Through (ces envolées), Waiting for My Baby (ces choeurs et ce final), ou Spinning Love (qui me rappelle un autre morceau mais je n'en retrouve pas le nom, et ça me hante, mais c'est magnifique), tu ne peux pas te tromper, je réécoute pour être sûr mais il faut se rendre à l'évidence : ce sont des tueries. Il y a un truc avec les lignes de basse, d'une rondeur et d'un moelleux incomparables, qui apportent une sensualité et un côté délié irrésistible à la plupart des morceaux. Bref, cet album est toujours un plaisir à écouter et rayon indie rock mélodique, accessible mais riche, émouvant et accrocheur, on n'a pas fait mieux cette année.

All Mirrors
7.3
4.

All Mirrors (2019)

Sortie : 4 octobre 2019 (France). Art Pop, Chamber Pop

Album de Angel Olsen

Annotation :

(Après plusieurs écoutes) Il y a vraiment d'excellentes choses dans cet album que les écoutes permettent de mieux révéler. Je pense notamment à Lark, dès l'introduction, qui propulse l'album au firmament de l'art pop la plus chiadée qui soit. En fait c'est en regardant le clip que la puissance de ce morceau m'a frappé (et le clip ressemble presque à du Terrence Malick). La musique d'Angel Olsen exerce sur moi une aura mystérieuse, voire ambivalente. Elle dégage par moment quelque chose de froid, clinique, très étudiée et ici plus que jamais : il faut entendre les parties de cordes pour comprendre ce que veut dire art pop chiadée.

C'est limite surfait, la musique est à la limite de se donner un genre, et elle peut facilement évoquer un tas de choses, d'influences diverses, la première étant bien sûr Kate Bush, mais aussi des intonations et des formules que semblent se partager un paquet d'artistes féminines actuelles qui vont de l'art pop, au folk, en passant par la synthpop. Bref, la musique d'Angel Olsen transpire la formule éprouvée, avec des effets qui se repèrent facilement d'une chanson à l'autre - presque des gimmicks - comme ces subites explosions dans la grandiloquence.

Mais Lark est peut-être le seul album de l'année à réussir la synthèse de tous ces mouvements et de toutes ces approches, pour en proposer une version ultime, produite au rasoir, d'une efficacité indéniable et d'une véritable beauté, car oui même si tout semble contrôlé, limite cérébral jusque dans les excès, les chansons arrivent à dégager quelque chose de fort, et l'album est suffisamment puissant pour se révéler sur la longueur et donner envie de s'y replonger.

Designer
7.3
5.

Designer (2019)

Sortie : 26 avril 2019 (France). Pop, Rock, Alternative Rock

Album de Aldous Harding

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Sans surprises, Designer est le genre d'album folk qui gagne à la réécoute, en révélant des subtilités que l'on pourrait trop vite louper au premier abord (voir aussi U.F.O.F.). La première partie de l'album est magistrale. Aldous Harding enchaîne les titres de haute volée : Fixture Picture, Designer, Zoo Eyes et The Barrel rentrent direct dans les meilleurs morceaux de 2019. On atteint là une formule idéale de folk énergique, et en même temps presque minimaliste, bourré d'idées et de mélodies géniales. Le problème, c'est que je ne pige pas pourquoi le soufflet retombe sur la seconde partie de l'album. Le contraste entre le début enlevé, en crescendo bien géré, et la redescente limite neurasthénique semble trop marqué pour être involontaire, mais si c'est ça l'idée, c'est dommage. Il faudra que je réécoute un peu mieux ces quatre derniers morceaux car cette rupture trop évidente me laisse dubitatif.

(Après plusieurs écoutes) Il y a bien un léger problème d'équilibre dans cet album. Les cinq premiers morceaux (avec un bémol sur Treasure) sont démentiels. La suite est plus feutrée. Mais avoir vu Aldous Harding en concert m'a fait voir ces titres sous un nouvel angle, j'ai ainsi (re)découvert le charme étrange de Damn (qui a un peu pompé Emily de John Cale) ou le rythme chaloupé irrésistible de Weight of the Planets. J'ai beaucoup écouté Designer depuis et l'ensemble me paraît beaucoup plus harmonieux. Cela restera quoi qu'il en soit un de mes albums marquants de 2019.

Mazy Fly
7.1
6.

Mazy Fly (2019)

Sortie : 22 février 2019 (France).

Album de Spellling

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Mazy Fly fera certainement partie des albums les plus personnels de l'année, ceux à l'identité la plus marquée. Bref, ceux à écouter au moins une fois, car le contenu, même s'il reste dans une zone electro intimiste plutôt connue, est inhabituel et étonnant en terme d'univers et d'interprétation. Spellling bâtit des atmosphères bancales, limite flippantes tant elles invoquent des sonorités ludiques mais déformées, il y a un côté totalement enfantin, merveilleux, mystérieux, mais aussi dérangeant car libre et incertain, hésitant, tel un conte pour enfant qui virerait au cauchemar. Il y a des morceaux fabuleux dans cette veine, comme Golden Numbers, Under the Sun et Secret Thread. La beauté étrange de Mazy Fly vaut vraiment le détour.

(Après une 3ème écoute) Les atmosphères déployées par cet album sont vraiment magnifiques. Les morceaux sont autant de petits univers sonores déglingués, étranges, inquiétants mais terriblement envoûtants. Mazy Fly est un album de musique électronique vraiment peu commun. J'adore sa sensibilité, et la bizarrerie qu'il cultive, c'est à la fois freak et très beau, onirique et décalé. Il y a un côté puissant et organique dans les sonorités qui ne m'avait pas frappé lors des premières écoutes, mais en prêtant attention aux détails, les morceaux prennent une autre ampleur, c'est riche et bourré de personnalité. Under the Sun et Secret Thread sont vraiment des morceaux incroyables, même si les autres titres sont aussi excellents et gagnent à la réécoute (la reprise de Hard to Please par exemple).

Oh My God
7
7.

Oh My God (2019)

Sortie : 26 avril 2019 (France). Folk Rock

Album de Kevin Morby

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Cet album me frustre un peu je crois. Ce pourrait être un truc fantastique, un album génial, mais il semble se contenter de rester tranquille, pépère, sans forcément se transcender. Alors qu'il a presque tout pour lui, des inspirations sublimes, un héritage qui va piocher tout droit dans les génies du folk rock, avec une bonne touche de Bob Dylan mais aussi une pureté qui vient tutoyer les cimes de la musique rock, ce truc de songwriter que l'on a peu l'occasion de croiser. Il y a des chœurs divins perdus un peu partout, même les saxophones sont superbes, il y a du piano et de l'orgue délicats et lumineux dans tous les recoins, des arrangements parfois too much mais finalement toujours bien sentis. Et il y a une progression étonnante à partir de Hail Mary et son crescendo imparable, pour une seconde partie délicate, subtile et douce amère.

Mais si je pensais que tout cela allait éclater, se révéler, s'enrichir, au fur et à mesure des écoutes, en fait pas tellement et je pense que c'est à cause d'une production qui manque d'ampleur, et de la voix de Kevin Morby finalement assez plate et monocorde, alors que la composition et les arrangements sont de haut vol. Il y a tout de même quelques moments de flottement, des morceaux plus dispensables qui ramènent Oh My God sur le plancher des mortels, ce que l'on a presque du mal à croire en écoutant des titres comme Oh My God, No Halo, Seven Devils, Hail Mary, Piss River, I Want to Be Clean et Oh Behold.

Anak Ko
7.1
8.

Anak Ko (2019)

Sortie : 16 août 2019 (France).

Album de Jay Som

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Je pense qu'on a là un des meilleurs albums de rock indé de l'année - tendance dream pop. En fait Anak Ko est à la fois très familier, presque classique, mais indéfinissable. C'est peut-être cela, la personnalité. Car ici la musique déborde de personnalité, incarnée par Jay Som, aka Melina Duterte, qui fait tout, de l'écriture, au chant, en passant par les instruments et le mixage. Et si sa musique ressemble donc en apparence à n'importe quel indie rock qui flirte nonchalamment entre spontanéité semi amateur et rock un peu énervé, il y a une finesse, une sensibilité, qui illuminent chaque morceau par petites touches créatives qui n'ont parfois l'air de rien mais qui dressent un univers d'une beauté douce infinie, à l'image de ces notes de piano dans Nighttime Drive, ces sons cosmiques dans Devotion ou l'ambiance du morceau de Anak Ko digne du jeu vidéo Celeste. Je pense que cette intelligence, cette appropriation du son, fait clairement la différence avec le reste de la production habituelle. Anak Ko est plus intelligent et mieux produit que la moyenne - Jay Som sait tout bêtement comment mettre en valeur ses morceaux - ce qui lui permet de déployer un univers à la fois intime et rayonnant.

Pursuit of Momentary Happiness
7
9.

Pursuit of Momentary Happiness (2019)

Sortie : 8 février 2019 (France).

Album de Yak

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Cet album est encore plus étonnant à la réécoute, et c'est un des rares dans ce cas. Pursuit of Momentary Happiness est un excellent album de rock, le meilleur de l'année jusqu'à présent, et le seul vraiment briller dans ce registre à mon goût, le seul à apporter une énergie roots parfois proche du rock garage mais aussi le seul avec une approche du genre rafraîchissante et originale, une vraie vision, une intelligence dans l'écriture qui permet au groupe de balancer des morceaux rageurs et cathartiques tout en conservant une légèreté par la force de la production et la qualité des arrangements qui font parfois partir les morceaux dans un registre plus psychédélique, tortueux et mélodique. L'équilibre est parfait.

Fishing for Fishies
7
10.

Fishing for Fishies (2019)

Sortie : 26 avril 2019 (France).

Album de King Gizzard & The Lizard Wizard

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Je découvre King Gizzard & The Lizard Wizard avec cet album et même s'il semble plutôt mineur dans la discographie pléthorique du groupe, je le trouve plutôt très bon. Je ne saurais le juger vis à vis des autres albums du groupe mais il y a dans Fishing for Fishies une énergie diablement jouissive, un boogie irrésistible qui irradie chaque morceau, à commencer par le démentiel titre d'ouverture. Cette musique pue le plaisir, la simplicité, l'intégrité et l'énergie positive, mais sans que jamais cela n'empiète sur l'originalité et la créativité qui fourmillent dans les arrangements et les diverses idées qui donnent une richesse étonnante aux morceaux. J'aime bien la démarche du groupe consistant à proposer une musique en apparence simple, voire très monolithique et monomaniaque dans son déroulement et son interprétation - presque un truc bas du front - mais relevé par une maîtrise sans faille et une réelle intelligence dans la composition pour faire émerger les morceaux des méandres du boogie rock psychédélique dans lesquels se seraient vautrés la plupart des groupes.

Comforter
11.

Comforter (2019)

Sortie : 30 août 2019 (France).

Album de Bodywash

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Cette année 2019 passée à écouter des centaines d'albums plus ou moins bons aura au moins permis de me rendre compte que certains albums et certains groupes restent méconnus pour des raisons tout à fait obscures. Pourquoi Comforter de Bodywash n'a pas fait plus de vagues que cela ? Pourquoi personne ne s'est attardé sur ce qui est sans doute un des meilleurs albums de dream pop / shoegaze de l'année, ressuscitant un esprit lumineux proche de My Bloody Valentine en plus léger mais avec ce même trait pour cisailler l'air de trouvailles sonores simples et tranchantes ? Tout est beau, fluide, efficace et touchant. Non, ce n'est pas révolutionnaire, encore une fois, mais on pourrait aussi dire cela d'autres albums bien plus réputés. Même un petit succès d'estime suffirait, mais des albums comme Comforter passent tellement bas sous les radars qu'ils n'auront jamais la chance de sortir de la masse. Dommage, c'est juste brillant. Après Comforter est le premier album de Bodywash. Espérons que l'avenir confirmera le talent du groupe et qu'il sera reconnu à sa juste valeur.

Eraserland
7.1
12.

Eraserland (2019)

Sortie : 22 mars 2019 (France).

Album de Strand of Oaks

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Eraserland est une belle surprise, notamment par sa capacité à être accessible, plutôt facile d'accès, et en même temps très puissant. Ses sonorités relativement accueillantes et ses mélodies évidentes et légèrement affectées donnent une impression superficielle en surface, mais la musique révèle en fait pas mal de profondeur et une vraie sensibilité pour la musique folk rock. La corde sensible vibre à plusieurs reprises, et la beauté conquérante à la War on Drugs fait des merveilles, alliant subtilement mélodies mid-tempo à la fois lumineuses et mélancoliques et instrumentation bien arrangée, entre piano brillant et déflagrations cathartiques de guitares électriques. Il y a un petit coup de mou vers le milieu avec trois titres qui penchent vers le côté plus convenu du groupe, mais le quatuor Keys, Visions, Eraserland et Forever Chords valide largement l'affaire.

Ode to Joy
6.8
13.

Ode to Joy (2019)

Sortie : 4 octobre 2019 (France).

Album de Wilco

Annotation :

(Après plusieurs écoutes) Je n'arrive toujours pas à cerner complètement ce nouvel album de Wilco malgré plusieurs écoutes. La qualité est au rendez-vous, la démarche plus profonde que sur les deux derniers disques du groupe, mais tout n'est pas aussi enthousiasmant que ce que j'ai pu ressentir lors de la seconde ou troisième écoute. Il va falloir que je laisse mûrir longtemps Ode to Joy pour en cerner les faiblesses, plus que les qualités qui me paraissent évidente ici : le retour à une musique plus douce amère, brinquebalante et lumineuse, qui a fait les plus belles heures du groupe. Un mélange unique de luminosité chaleureuse et de mélancolie émouvante, un spleen discret et touchant. Mais il y a malgré tout un truc qui me dérange sans arriver à mettre le doigt dessus. Peut-être le manque relatif de moments forts, ce qui fait que les écoutes ne révèlent rien de plus que ce à quoi l'on s'attendait passée deux ou trois écoutes. Il y a encore une routine tranquille - une économie et un minimalisme qui tournent parfois à vide surtout sur les morceaux les plus longs - même si tout est bourré de charme. Je pense honnêtement qu'avec le temps, une fois justement acceptée la tranquillité de l'album, l'ensemble va se mettre en place et révéler toute la beauté de Ode To Joy. On viendra alors se nicher dans les petits trésors de douceur de White Wooden Cross, Love Is Everywhere et An Empty Corner.

Two Hands
7.3
14.

Two Hands (2019)

Sortie : 11 octobre 2019 (France). Indie Folk, Folk Rock

Album de Big Thief

Annotation :

(Après plusieurs écoutes) On ne peut pas mettre U.F.O.F. dans un top de l'année sans y accoler Two Hands, le second album sorti par Big Thief cette année. Two Hands est peut-être même meilleur que son aîné, grâce à ses morceaux plus légers et lumineux, et une atmosphère un peu plus accessible. Et puis il y a Not qui est un morceau fabuleux, nerveux, contagieux dans sa rage - même si Cattails est pas mal sur U.F.O.F. également.

Emily Alone
7.3
15.

Emily Alone (2019)

Sortie : 26 juillet 2019. Indie Folk

Album de Florist

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Si la première écoute n'a pas été frappante - presque une évidence étant donné le caractère dépouillé de la musique - Emily Alone s'impose en fait comme un des plus beaux albums folk de l'année, version intimisme minimaliste. Ce n'est pas forcément évident de rentrer dans l'univers austère de Florist mais une fois le pas franchi la musique crée une bulle terriblement délicate et sensible, hors du temps.

Why Hasn't Everything Already Disappeared?
6.7
16.

Why Hasn't Everything Already Disappeared? (2019)

Sortie : 18 janvier 2019 (France). Rock, Art Rock

Album de Deerhunter

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Même si cet album est très court (36 minutes), il confirme son potentiel pop. Je ne suis pas sûr qu'on atteigne encore ce niveau en 2019, c'est dire. Je l'espère évidemment, cela voudrait dire que l'indie pop, celle que j'aime, c'est à dire brillante, originale, bourrée d'idées et de twists sonores tout en restant évidente spontanée et mélodique, a encore de beaux jours devant elle, alors qu'elle se fait malheureusement si rare, phagocytée par une synthpop envahissante. Ici tout est plus simple, et Deerhunter délivre de superbes pop songs. Il y a bien des passages à vide, des trucs vaguement expérimentaux sans intérêt (Détournement ?), mais il y a surtout des sommets vraiment grisants et attachants comme Death in Midsummer, What Happens to People? et Nocturne, où la maîtrise du groupe pour les atmosphères étranges et hypnotiques fait des merveilles. Dans l'ensemble l'album dégage un truc, un univers sonore bien particulier, étrange et mystérieux - je pense que c'est le côté un peu blasé et déprimant des thématiques qui rejaillit forcément sur la musique.

(Après une 3ème écoute) Je sais que cet album est loin d'être parfait, et qu'il y a des passages un peu moins inspirés qui font se demander si le groupe sait vraiment ce qu'il cherche à faire mais Deerhunter possède un truc toujours palpable ici, une alchimie indie pop lumineuse, légère et sombre à la fois, comme mélancolique derrière les éclats mélodiques merveilleux. Malgré l'impression de rapiécé que peut donner l'enchaînement de certains morceaux, il se dégage étrangement une certaine cohérence de l'album, un univers sonore singulier qui donne du relief à l'ensemble.

U.F.O.F.
7.3
17.

U.F.O.F. (2019)

Sortie : 3 mai 2019 (France). Indie Folk

Album de Big Thief

Annotation :

(Après une 2nde écoute) A la première écoute j'avais trouvé cela bien mais pas génial, mais U.F.O.F. est un album qui mérite un plus d'attention, une écoute attentive pour apprécier ses subtilités douces et folk qui font partie de ce que le genre a produit de meilleur cette année. Il y a une sensibilité très délicate et touchante dans cette musique, qui n'hésite toutefois pas à balancer quelques transgressions auditives à base de guitares plus percutantes. On a envie de replonger dans l'album pour en découvrir toutes les subtilités, tous les petits trésors d'atmosphère.

(Après d'autres écoutes) En fait U.F.O.F. propose un folk d'une sensibilité et d'une douceur incroyables. Je n'ai pas réalisé immédiatement à quel point la musique est délicate et subtile. Il n'y a pas tant de passages plus transgressifs, à part au début, et encore, même si la rupture surprend forcément quand elle arrive. On pourrait presque avoir le sentiment que l'ensemble est trop feutré, à peine murmuré, mais ça arrive à rester fort et bourré de personnalité. Et puis il y a Cattails qui résume à merveille l'essence de cette musique délicate et cathartique.

Placeholder
6.9
18.

Placeholder (2019)

Sortie : 1 mars 2019 (France).

Album de Hand Habits

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Placeholder fait partie de la cohorte des bons albums de dream pop - aérienne mais moins évanescente, plus naturelle, que d'autres - sortis depuis le début de l'année. Une seconde écoute ne révèle rien de plus, je m'attendais peut-être à être plus frappé, mais en fait ça confirme juste la qualité de l'ensemble, et surtout la cohérence et l'homogénéité des ambiances et des morceaux, le tout baignant dans une beauté délicate et paisible qui fait vraiment du bien. La surprise peut-être c'est de voir que l'album tient bien la durée, voire se bonifie vers la fin avec de biens jolis morceaux qui confirment que placeholder se tient une petite coudée au-dessus de la masse du genre.

About the Light
6.5
19.

About the Light (2019)

Sortie : 18 janvier 2019 (France).

Album de Steve Mason

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Cet album est toujours aussi bon, même si je mettrais un petit bémol qui demanderait confirmation à plus long terme. En fait je ne peux qu'aimer About the Light pour des morceaux comme Rocket, Fox ont the Rooftop et Don't Know Where, qui offrent tout ce que j'aime dans le rock le plus pur : une énergie spontanée, des mélodies simples et efficaces qui finissent par tutoyer les étoiles propulsée par une musique à la fois roots et conquérante. Steve Mason maîtrise cette recette à la perfection. Si tous les morceaux ne sont pas de ce niveau - mais le reste est loin d'être médiocre - c'est largement rattrapé par ce que j'aime aussi beaucoup dans cet album : cette énergie de pub rock, frontale, qui flirte parfois avec le punk (d'où ma réticence sur certains morceaux) mais qui fleure surtout le bon rock UK pur jus et qui balaye d'un revers de main les quelques lacunes ici ou là.

Simpatico
20.

Simpatico (2019)

Sortie : 15 février 2019 (France).

Album de Golden Daze

Annotation :

(Après une 2nde écoute) La première écoute m'avait paru plus concluante que la seconde. Il faut dire qu'il sort tellement d'albums dream pop - et encore plus au fur et à mesure des semaines (logique !) - qu'il n'est pas forcément facile d'en sortir un du lot. Simpatico fait malgré tout partie du haut du panier à mon humble avis. En fait j'aime beaucoup l'ambiance de cet album, ça reste assez simple et bucolique, à l'image de cette pochette qui m'évoque tout de suite des choses, des lieux, des moments agréables. La beauté banale, joliment sublimée par un temps neigeux. Et la musique correspond exactement à cela. Ce n'est pas de la dream pop cérébrale ou complexe, c'est juste pur et délicat, à mi chemin entre du Beach House première période et des ambiances plus panoramiques grâce au son large des guitares slide qui apportent la touche de personnalité et d'originalité à la musique de Golden Daze et offrent quelques morceaux touchés par la grâce (Amber, Wayward Tide, Simpatico). J'aurais juste aimé avoir plus de moments comme ça.

(Après d'autres écoutes) Simpatico fait bel et bien partie des meilleurs albums de dream pop sortis cette année. C'est peut-être même le meilleur. Si certains morceaux sortent du lot à la première écoute, en fait l'atmosphère générale est tellement belle et réussie que les autres titres finissent par s'épanouir et briller comme le reste. Je ne sais même pas comment j'ai pu mettre Wayward Tide ou Simpatico en avant, et passer sous silence Blue Bell, Lynard Bassman, ou bien encore les excellents Within et Sentimental Mind, avec une cohérence sonore parfaite, un son panoramique, doux et lumineux sans nulle autre pareille.

(Encore après) Malgré les écoutes j'ai toujours un peu de mal à cerner Simpatico, l'album de Golden Daze : tantôt j'y vois un excellent album dream pop, tantôt un disque ennuyeux à être trop discret et délicat. Mais je pense surtout que c'est le genre d'album qui a besoin de temps et d'espace pour respirer et peut paraître un peu étriqué quand on l'écoute dans de mauvaises conditions. Il ne faut pas venir ici pour découvrir des trésors mais juste pour prendre le temps de laisser l'atmosphère des morceaux se développer.

IGOR
7.7
21.

IGOR (2019)

Sortie : 17 mai 2019 (France). Neo Soul, Experimental Hip Hop

Album de Tyler, the Creator

Annotation :

(Après une 2nde écoute) IGOR est pour l'instant le meilleur album de hip hop de l'année. Je ne sais pas si ce jugement a de la valeur venant d'une personne qui écoute peu de hip hop et qui apprécie encore moins d'albums du genre. J'ai toujours à l'esprit un certain idéal de hip hop fantasmé et très peu d'albums trouvent grâce à mes yeux. IGOR fait partie de ces raretés, notamment grâce à son univers sonore très élaboré, ultra chiadé qui se rapproche parfois plus de la soul que du pur hip hop. Et il y a une richesse sonore, une épaisseur organique, que bien peu d'albums - quel que soit le genre - réussissent à effleurer cette année (je vois bien Weyes Blood, mais sinon rien). C'est cette recherche, cette richesse mélodique et sonore qui me plaît tant dans la musique de Tyler, the Creator, et on tutoie des choses assez uniques sur The Boy is a Gun et surtout sur Gone, Gone / Thank You et Are We Still Friends ?

Atlanta Millionaires Club
6.9
22.

Atlanta Millionaires Club (2019)

Sortie : 24 mai 2019 (France).

Album de Faye Webster

Annotation :

(Après une 2nde écoute) J'aime toujours autant la sensibilité de cet album qui revisite la country et l'americana pépouze sur des airs traînants et délicats ou le piano et les guitares slide ont la part belle. Tout n'est peut-être pas parfait (les deux derniers titres sont très dispensables, mais sans eux le disque serait encore plus court), mais l'atmosphère est très attachante, à la fois chaleureuse, gorgée de feeling, douce et sensible, mais avec un groove qui n'y paraît pas mais qui est indéniable (Room Temperature et Pigeon sont de vraies réussites dans le genre).

Night of the Worm Moon
6.4
23.

Night of the Worm Moon (2019)

Sortie : 5 avril 2019 (France).

Album de Shana Cleveland

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Nouveau nom à rajouter à la liste des femmes qui portent bien haut les couleurs d'un folk bourré d'humanité, de sensibilité, de poésie délicate. Il y a chez Shana Cleveland un minimalisme, une pureté, une spiritualité presque palpable. L'écho d'une fausse douceur à la Cat Power se fait entendre, mais avec une production lumineuse et des ambiances à la fois paisibles et panoramiques, notamment grâce à de délicieuses guitares slide.

New Rain Duets
7.2
24.

New Rain Duets (2019)

Sortie : 22 mars 2019 (France).

Album de Mary Lattimore et Mac McCaughan

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Le mysticisme ambient et électroacoustique de cet album continue à me fasciner, à me passionner, à me magnétiser. C'est quasiment un seul morceau de 40 minutes tant les variations sont infimes mais ça reste totalement unique dans le paysage sonore de cette année (même si l'album Nighttime Birds and Morning Stars de Sarah Louise s'en rapproche). La harpe délicate de Mary Lattimore et les bruits d'ambiance créent un univers apaisant, étrangement beau, d'une beauté pastorale et bucolique derrière une esthétique minimaliste voire expérimentale. Cette musique offre des moments en suspension qui nous invitent presque à la méditation, à prendre le temps de reconsidérer - justement - notre propre rapport au temps et à la nature.

Arrivals & Departures
7.6
25.

Arrivals & Departures (2019)

Sortie : 12 avril 2019 (France).

Album de The Leisure Society

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Arrivals and Departures est l'exemple parfait du disque indie pop idéal. Limite trop parfait. Chaque chanson s'écoute avec un délice égal, les mélodies délicates et truffées d'arrangements intelligents s'écoulant avec une évidence réjouissante. On pense aussi bien à Sufjan Stevens qu'à Andrew Bird, avec une inspiration folk qui vient le plus souvent teinter l'énergie plus pop de l'ensemble. C'est vraiment très bien fait.

Le seul défaut de l'album est peut-être de rester dans une certaine zone de confort. Rien ne dépasse, il n'y a pas de grosse rupture, et on frôlerait presque la jolie indolence si le tout n'était pas aussi bien fignolé et produit à la perfection, la musique sonnant vraiment bien, entre les guitares, le piano, les violons et la voix du chanteur. C'est la facilité et l'évidence des mélodies qui frappent le plus.

A noter un découpage étrange en deux disques pour une total de 56 minutes. La première partie me semble un peu au-dessus en terme de qualité. La seconde est plus saccadée alors que The Leisure Society brille surtout par la beauté évidente de ses mélodies.

Effluxion
6.6
26.

Effluxion (2019)

Sortie : 22 février 2019 (France).

Album de Telekinesis

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Il y a vraiment chez Telekinesis une fibre pop qui évoque carrément un mélange entre Elliott Smith et Supergrass (voir le morceau Cut the Quick). Le début d'Effluxion enchaîne ainsi les excellents titres (Effluxion et Like Nothing sont très bons aussi), surfant sur une savante alchimie maîtrisée à la perfection, où les rythmes entraînants fusionnent aux mélodies percutantes avec un bonheur simple et immédiat, et juste ce qu'il faut de sensibilité pour faire de la bonne pop. Dommage que la suite de l'album - pourtant très court (30 minutes) - faiblit et s'enferme dans un style pop rock plus uniforme, avec des titres qui n'arrivent pas à retrouver cet équilibre entre énergie et légèreté.

All Tree
7.1
27.

All Tree (2019)

Sortie : 15 février 2019 (France).

Album de Hexvessel

Annotation :

(Après une 2nde écoute) All Tree fait sans doute partie des albums les plus purs que j'ai écoutés cette année. Pur dans le sens où les morceaux de cet album dégagent une ampleur étonnante, mais toujours avec une douceur conquérante vraiment touchante, c'est du folk épique, presque du dark folk, mais les ambiances sont plus accueillantes, justement grâce à la production ample qui déploie ses atmosphères, les fait respirer, occuper l'espace comme rarement. Il y a une poignée de morceaux qui marient à merveille la douceur du folk ésotérique et la puissance du rock progressif à l'image de Son of Sky, Changeling, Ancient Astronaut ou Birthmark. A d'autres moments la musique se fait purement folk et délicate, bucolique et mystique, mais toujours avec une délicatesse, une fluidité étonnante dans les compositions et l'interprétation, une force tranquille qui illumine l'album.

Cows on Hourglass Pond
7.1
28.

Cows on Hourglass Pond (2019)

Sortie : 22 mars 2019 (France).

Album de Avey Tare

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Je ne sais toujours pas si j'apprécie la musique d'Animal Collective, mais je trouve que sur cet album Avey Tare trouve un équilibre intéressant, sans doute plus consensuel mais néanmoins intéressant entre le psychédélisme abstrait, légèrement expérimental, noyé dans les nappes de brouillards, et accessibilité plus mélodique et lumineuse. Du coup, l'album fonctionne par la grâce de ses atmosphères délicieusement psychées et enivrantes, et même si tout n'est pas réussi (quelques morceaux renouent avec un côté moins facile, et plus redondant dans la bizarrerie), l'ensemble reste homogène et élabore un univers envoutant et planant sans équivalent.

American Football
6.9
29.

American Football (2019)

Sortie : 22 mars 2019 (France). Midwest Emo, Dream Pop

Album de American Football

Annotation :

(Après une 2nde écoute) J'aime beaucoup ce nouvel album d'American Football et je suis étonné qu'il n'ait pas un peu plus de reconnaissance. Ce n'est pas un truc aussi énorme que le dernier Weyes Blood, mais je trouve que c'est un album à la fois incroyablement audacieux, étonnant, et très beau et accessible. Disons que je n'imaginais pas le groupe partir dans une telle direction et l'assumer jusqu'au bout - même si au fond je connais très peu American Football. La musique est vraiment très douce et très belle, très pure, d'un calme éthéré imperturbable, esquissant des ambiances cristallines et émouvantes avec une jolie économie de moyens et quelques idées mélodiques qui émerveillent. Le plus étonnant reste la capacité du groupe à tenir et à ne pas lâcher son concept, déclinant l'atmosphère neigeuse, paisible et lumineuse tout au long des huit morceaux, affirmant ainsi une vision artistique cohérente, habitée, débordante de personnalité.

(Après d'autres écoutes) Je trouve cet album toujours aussi étonnant, singulier et beau dans sa démarche. Il lui manque peut-être juste un supplément d'âme, une sorte de chaleur ou de conviction pour transcender les atmosphères si délicatement tissées. On frôle parfois le sirupeux, sous l'exigence transparaît par moment la facilité de mélodies platoniques.

Remind Me Tomorrow
6.9
30.

Remind Me Tomorrow (2019)

Sortie : 18 janvier 2019 (France). Indie Pop, Synth-pop

Album de Sharon Van Etten

Annotation :

(Après une 2nde écoute) Pour l'instant j'idéalise un peu cet album je crois. Mais je ne sais pas, la musique de Sharon Van Etten dégage une énergie vraiment attachante, très magnétique, qui a tendance à occulter ses faiblesses. Et puis il y a No One’s Easy to Love qui est une chanson fabuleuse, et Hands qui est presque aussi fantastique. Ces deux titres sont en bonne position pour figurer au top des meilleures chansons de l'année tant elles dégagent une force émotionnelle dont seule Sharon Van Etten a le secret. C'est puissant, fort, viscéral, avec le son electro si particulier de l'album. Le souci c'est qu'à côté c'est un peu le désert, rien d'autre n'atteint ce niveau - et en même temps n'est-ce pas normal après avoir tutoyé de telles cimes ? J'aime bien le premier et le dernier titre, dans une veine plus calme qui étrangement donnent une structure symétrique à l'album : I Told You Everything et No One's Easy To Love sont le miroir quasi parfait de Stay et Hands. Au milieu, Comeback Kid et Seventeen semblent se répondre et le reste est plutôt anecdotique.

(Après une 3ème écoute) Il y a quelques moments de faiblesse dans cet album (Memorial Day surtout, mais Comeback Kid et Seventeen sont aussi loin d'être les meilleurs morceaux à mon goût). L'électronique n'est pas toujours utilisée au mieux mais il y a une énergie qui relance et relève constamment la sauce, une puissance cathartique et une vraie qualité d'interprétation qui maintiennent accroché à l'album. Et les titres plus calmes (I Told You Everything, Jupiter 4, Malibu, Stay) gagnent à la réécoute. Il faut peut-être oublier l'enrobage synthétique pour mieux renouer avec la force bien réelle, simple et brute, du songwriting de Sharon Van Etten.

benton

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