Les meilleurs films de 2021 selon Nathan_E-B

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Guillaume Nicloux signe sans trop d'effort un documentaire stupéfiant de A à Z. Pas besoin en effet de grand metteur en scène pour être captivé par ces personnages qui crèvent l'écran d'irréalité, mix improbable entre l'univers de Scorsese et celui de la Vérité si je mens. Comment de petits truands sans grande envergure se retrouvent à manipuler des sommes milliardaires dans une pure indécence et par le tour de passe-passe ahurissant de simplicité. Une histoire phénoménale.

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L'Évènement, une histoire agrippante, faite de cet étrange mélange de froideur et de douceur, qui aborde la question complexe et politique de l'avortement dans son aspect technique le plus rébarbatif, confirme qu'Audrey Diwan est une excellente réalisatrice.
Comme son titre l'indique, la grossesse ne sera vue que sous l'œil médical: pas question pour Anne d'envisager une personnalité derrière cette menace, de mettre un visage ou une émotion sur ce corps étranger qui grandit en elle: cet "évènement" n'est qu'une malencontreuse conséquence biologique, ne signifie rien d'autre pour elle -et ce sont là ses propres mots- qu'une "maladie", "de celle qui transforment les femmes en mères au foyer".
Ainsi, qu'on partage ou non cette conception, L'Évènement dispose du rare mérite d'avancer tête découverte, de répondre clairement, sans la moindre ambigüité ni hausser la voix, et en connaissance de cause à la question qu'il suscite.

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Joachim Trier est malin. Évidemment que Renate Reinsve capterait toute l'attention du public, qu'elle les distraierait, radieuse comme elle l'est. Évidemment que tous nos regards se tourneraient vers elle, ses sourires et ses larmes et ses seins et ses boucles auburnes. Mais Trier floue, ruse, commet un prestige, lui qui n'est obsédé que par la place de la Mort dans la vie s'amuse, joue la comédie romantique, mais qu'on ne s'y trompe pas: la menace du bonheur n'est qu'un subterfuge. Axel est le vrai protagoniste de Julie en 12 chapitres, l'homme trahi, brave, et promis à une mort certaine. 9 ans après, la dépression du dernier jour d'août plane toujours sur Oslo...

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Dans la collection "portraits de femmes", After Love propose une histoire racontée avec une simplicité sophistiquée, économe de mots et de plans, réfléchie mais empathique avant tout. Une belle opportunité pour Joanna Scanlen, qui se fait le vaisseau d'un esprit intelligent, celui d'Aleem Khan, qu'on espère désormais revoir bientôt...
Et, en parlant de mise en scène, ce plan inaugural d'une folle simplicité me fait terriblement penser à ce cauchemar dans "Deux" de Meneghetti...

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Je n'étais pas prêt à m'enjailler ainsi devant un récent Disney - qui ont eu tendance à maltraiter leurs meilleurs personnages par leurs origin-stories, mais le fait est là: l'écurie a assemblé toute les bonnes pièces et produit un film décapant et jouissif. La fourberie corsetée de Tony McNamara trouve un parfait écrin, le garçon derrière La Favorite se trouvant être excité par les manigances de dames anglaises en robes à froufrous (ça tombe bien, moi aussi). Les deux Emma (plus comédiennes qu'actrices) s'y donnent à coeur joie et ça fait plaisir à voir.
Notez que, de manière tout à fait appropriée, ils se sont lâchés sur les costumes: ceux de Jenny Beavan sont parmi les plus fabuleux qu'il m'ait été donné de voir...

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Minari est une jolie histoire, avec de jolies images, et des jolis costumes, et une jolie musique. Peut-être est-il aussi un peu quelconque et vide? Oui, seulement les jolies choses durent si peu de temps qu'il faut en profiter tant qu'elles sont là, avant de les oublier.

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Aline de Valérie Lemercier est comme une petite fille déguisée en son idole: touchante et incapable de tenir la pose trop longtemps...

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Ironiquement, Stephen Karam s'est tellement creusé la tête à faire oublier que ce film serait l'adaptation d'une pièce de théâtre (la sienne), que c'est sa mise en scène qui devient la seule chose à sauver de ce film, avec (le rôle de) Richard Jenkins. Dommage que sa pièce soit si pourrie...