Les meilleurs films de Bruno Dumont selon Yasujirô Rilke

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Du basculement profond de Dumont dans la comédie naît ce panorama nihiliste et hilarant d'une bourgeoisie folle et d'un prolétariat cannibale. Cette satire croque en filigrane un portrait contemporain de notre France fracturée.

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"France" dialogue avec 2 films de Dumont. "Jeanne" parce qu'à la grâce spirituelle résonne la crasse artificielle de France. "Ma Loute" parce qu'il s'agit là aussi de lutte des classes satirique. Le tout étant aussi drôle et très touchant.

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En se glissant dans les habits du space opera, opposant les 0 et les 1, le Bien et le Mal, les femmes et les hommes, l'hyper-spatial et le grégaire, Dumont expérimente la boursouflure du genre, avec un vertige assez fascinant.

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Tout le trajet du film, construit en grande partie sur les troubles du tournage (notamment le non-professionnalisme des acteurs), vise un projet apocryphe : celui de l’affranchissement d’un corps du culte spirituel.

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En abandonnant la comédie musicale hard metal de "Jeanette", Dumont revient à quelque chose de moins saugrenu. Mais la dialectique entre gravité et grâce, pesanteur et sublime tire tant sur la corde qu'à la fin, l'alchimie est rompue.

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Tout est réuni pour construire un objet singulier : adaptation d'une pièce de Péguy, musique black metal d'Igorrr, choré de Decouflé... Et le résultat est entre la gêne perpétuelle, le sentiment d'imposture et la sidération épiphanique.