SensCritique

Les meilleurs films de David Cronenberg selon Eustacius Bingley

Un cinéaste fascinant, souvent frustrant, toujours dégueulasse.

Liste de

22 films

créee il y a plus d’un an · modifiée il y a 7 mois

M. Butterfly
6.9
1.

M. Butterfly (1993)

1 h 41 min. Sortie : 27 avril 1994 (France). Drame, Romance

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Conformément à mon impression que les meilleurs films de Cronenberg sont ceux que personne n'a vu. A toute l'ambiguïté suintante de ses films habituels, poussée peut-être encore plus loin, mais sans aucune provocation ni effets massifs, manifestant toutes les complexités et les perversités du désir, du genre, de l'identité, de la politique avec des acteurs (incroyables) et des mouvements de caméra. Chef-d'oeuvre.

Faux-semblants
7.3
2.

Faux-semblants (1988)

Dead Ringers

1 h 56 min. Sortie : 8 février 1989 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Une très, très grande oeuvre sur le désir, le double, les rapports de genre, la célébrité, la médecine, le pouvoir ... Un classique d'une richesse et d'une complexité folle. Le meilleur de ses grands films canoniques.

Cosmopolis
5.4
3.

Cosmopolis (2012)

1 h 49 min. Sortie : 25 mai 2012. Drame, Thriller

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pas un des films les plus appréciés de Cronenberg - ce n'est pas difficile de comprendre pourquoi, vu qu'il combine les parties les moins accessibles de son cinéma avec un auteur célèbrement abscons. Il y a certainement un danger jamais vraiment distant de tomber dans une espèce d'édifice intellectuel, intéressant en théorie mais pas forcément en tant que film, comme la plupart de ses films post-années 90. Mais, malgré toutes les errances conceptuelles du film (notamment cette dernière scène de dialogue absolument lunaire, tour à tour géniale et affreusement ratée), il y a un vrai sens de l'émotion à travers le récit.

Pattinson signe peut-être la meilleure performance de sa carrière et de l'oeuvre de Cronenberg à la fois: il joue un personnage glacial, lyophilisé, mais qui veut désespérément arriver à être humain, à être chair (anticipant par-là le texte transhumaniste de Crimes of the Future 2022) - il y a une tristesse et une mélancolie qui se dégage du film, et qui parfois transcende en des moments de poésie sans égale dans l'œuvre de Cronenberg, même et surtout dans ses scènes les plus anodines, comme cette procession funéraire pour un rappeur musulman, ou ce plan fixe sur le visage de Pattinson fixant désespérément les danseurs d'une boîte de nuit.

Dead Zone
7.1
4.

Dead Zone (1983)

The Dead Zone

1 h 43 min. Sortie : 7 mars 1984 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction, Thriller

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Cronenberg qui rencontre Stephen King, ça donne quelque chose d'assez étrange - une espèce de sensation d'être presque plus dans un film de John Carpenter, notamment à travers le propos politique beaucoup plus ouvert et assumé que dans la plupart de ses autres films (le drapeau américain qui tombe sur les cadavres, c'est pas subtil mais ça fait plaisir). Le rythme, épisodique, est anti-cinématique au possible, et Walken est toujours aussi décalé, mais il y a une constance, une précision et une fascination dans la manière dont Cronenberg déploie ses images, qui en fait vraiment un de ses meilleurs films - peut-être (avec La Mouche) son plus accessible, son plus divertissant.

La Mouche
7.5
5.

La Mouche (1986)

The Fly

1 h 36 min. Sortie : 21 janvier 1987 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pas son meilleur film, mais son plus emblématique - toutes ses obsessions sont distillées dans un format plus accessible, héritier du blockbuster de science-fiction des années 50, sans pour autant sacrifier à une complexité thématique beaucoup plus travaillée que dans certain de ses autres métrages. C'est un film assez dense en termes de personnages, d'interprétations possibles - on y a beaucoup vu une allégorie de la crise du SIDA, et même si ce n'est pas complètement faux, personnellement je trouve que c'est dans ce qu'il dit sur la masculinité, et les rapports des deux personnages masculins à l'héroïne (et ce que ces rapports impliquent et font faire aux personnages), qu'il trouve toute sa richesse.

Crash
6.7
6.

Crash (1996)

1 h 40 min. Sortie : 17 juillet 1996. Drame, Thriller, Érotique

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 8/10.

Annotation :

Comme souvent chez Cronenberg, une distance très froide et des longueurs gênantes - mais qui servent ici le propos intrigant du film sur une société aliénée qui ne peut trouver sa libération qu'en détournant sexuellement les instruments du système de consommation, dans une espèce de performance forcément fatale. Le film est répétitif et assez difficile, mais a un vrai pouvoir, surtout grâce peut-être aux meilleurs acteurs que Cronenberg a su assembler: sans Elias Koteas et son charisme dérangeant, tout le métrage tomberait par terre.

eXistenZ
6.7
7.

eXistenZ (1999)

1 h 37 min. Sortie : 14 avril 1999. Épouvante-Horreur, Science-fiction, Thriller

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 8/10.

Annotation :

Un film extrêmement, voire même excessivement intellectuel - Cronenberg a toujours flirté avec la science-fiction, mais c'est le film où il l'embrasse pleinement, dans sa forme la plus "hard", la plus technique et touffue. Ca ne tient, au fond, que sur ses postulats intellectuels - heureusement, ils sont brillants. Il doit y avoir très peu de films d'anticipation qui ont prédit avec autant de justesse et de précision le futur, entre déréalisation du monde, une radicalisation de la jeunesse par des guerres culturelles nourries par le jeu vidéo (#gamergate ...), etc, etc.

Fast Company
4.7
8.

Fast Company (1979)

1 h 31 min. Sortie : 18 mai 1979 (Canada). Drame, Sport, Action

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Oui, David Cronenberg a fait un film de course de voitures feel-good, complètement 80s et plein de chansons pop au saxophone super datées.

... Est-ce que je peux justifier le fait que ce soit un de mes films préférés de son œuvre? Probablement pas. Mais ça l'est. Une chronique très tendre et très divertissante de la classe populaire canadienne, avec cet espèce d'amour des communautés paumées qu'on associe plutôt à George Romero. Et il y a quand même des choses qui rappellent ses autres films, plus noirs et cyniques - la satire des corporations, cette scène de cul à base d'huile de moteur ...

Vidéodrome
7.3
9.

Vidéodrome (1983)

Videodrome

1 h 29 min. Sortie : 16 mai 1984 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction, Thriller

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 7/10.

Annotation :

Probablement le premier vrai très bon film de Cronenberg - en soi, encore une fois, il n'a pas forcément toujours trop de choses à dire sur le medium de la télévision, mais il parvient à tirer la fascination érotique qu'elle exerce vers des territoires toujours plus intenses et captivants.

A History of Violence
7.4
10.

A History of Violence (2005)

1 h 35 min. Sortie : 2 novembre 2005 (France). Thriller, Film noir

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

A ce point de sa carrière, Cronenberg est arrivé à un niveau de maîtrise technique assez incroyable, mais le film, qui incarne pourtant à merveille toutes les problématiques complexes de l'Amérique post-9/11, ne parvient jamais à complètement fonctionner.

La première partie, cette tournée dans une ville et une vie américaine de carte postale, se révèle évidemment être une parodie - mais Cronenberg est trop visiblement cynique, joue trop vite ses cartes. Il y a quelque chose de faux, de plastique dans cette diégèse - un mépris du réalisateur qui rend la tragédie du film moins glaçante que bizarrement jubilatoire. Ce qui n'est pas un mal en soi, mais affaiblit ce film, dans le contexte qui est le sien - qui plus est compte tenu de certains passages assez inutiles et étrangement clichés (les bullies du lycée, ou tout le numéro de William Hurt en mafieux).

Reste des scènes incroyables, peut-être les meilleures de la filmographie du réal canadien, et une direction d'acteur folle. Ce qui n'est pas si mal.

Le Festin nu
7
11.

Le Festin nu (1991)

Naked Lunch

1 h 55 min. Sortie : 11 mars 1992 (France). Drame, Expérimental, Fantastique

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pourrait vraiment faire un dyptique avec Les Crimes du Futur de 2022 - un autre film sur la monstruosité des artistes et de leur processus de création, qui se double d'un biopic/étude stylistique de Burroughs. Le film est fascinant, et la fin, cynique à souhait, dit beaucoup sur le cinéma de Cronenberg - sans compter, bien sûr, tout les moments de body horror, qui sont sûrement parmi ses meilleurs, les plus délicieusement composés et répugnants. Pas sans longueurs (comme un certain nombre de ses films de deuxième moitié de carrière au demeurant) ni problèmes, mais provocant.

Scanners
6.7
12.

Scanners (1981)

1 h 43 min. Sortie : 8 avril 1981 (France). Fantastique, Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 7/10.

Annotation :

Cronenberg qui transforme en thriller dystopique toute l'angoisse politique et les mouvements extrémistes des années 70 - il a pas forcément toujours grand-chose à en dire, mais c'est mené tambour battant et son énergie brûlante est infectieuse.

Les Crimes du futur
5.8
13.

Les Crimes du futur (2022)

Crimes of the Future

1 h 47 min. Sortie : 25 mai 2022 (France). Science-fiction, Épouvante-Horreur, Drame

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 6/10.

Annotation :

Un film-manifeste qui se perd un peu dans le dédale de son scénario de film noir (qui est incompréhensible, mais c'est pas si rare que ça chez les films noirs - The Big Sleep est plus ou moins impossible à suivre). Il tient beaucoup sur les performances centrales, en particulier Mortensen comme double de Cronenberg - et semble raconter, presque une conversion tardive de son réalisateur à une position purement progressiste, débarrassé de son ambivalence, de son "objectivité" d'artiste pour finalement rejoindre les monstres et les transhumains qu'il n'avait fait que décrire jusqu'à présent. Plus intéressant que bien, mais fascinant.

Chromosome 3
6.8
14.

Chromosome 3 (1979)

The Brood

1 h 32 min. Sortie : 10 octobre 1979 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 6/10.

Annotation :

Les premières très grandes scènes de Cronenberg - moins dans l'horreur que dans ces moments de psychanalyse très intenses et dérangeants. En dehors de ça, un bon film d'horreur (son seul film d'horreur, selon l'homme lui-même), manquant un peu dans l'incarnation et suintant terriblement l'aigreur du trentenaire divorcé, mais plutôt intrigant.

Maps to the Stars
6.4
15.

Maps to the Stars (2014)

1 h 51 min. Sortie : 21 mai 2014 (France). Drame

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 6/10.

Annotation :

(à revoir)

L'aspect satire tire beaucoup vers le déjà-vu, mais lorsqu'il préfère partir dans une poésie macabre et étonnement innocente (la citation d'Eluard qui rythme le film), il y a de très, très belles choses. A son meilleur quand il est le moins cynique - comme souvent avec Cronenberg, d'ailleurs.

A Dangerous Method
5.9
16.

A Dangerous Method (2011)

1 h 39 min. Sortie : 21 décembre 2011 (France). Biopic, Drame, Romance

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 5/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

La première tentative de Cronenberg (avant Cosmopolis et Les Crimes du Futur version 2022, autrement plus développés) de faire un grand film théorique rétrospectif sur son oeuvre. En résulte un film assez fascinant et attachant, mais plutôt raté sur un certain nombre de points - si les conversations entre Freud et Jung, incarnés par de très grands acteurs, sont de grands moments de dialogue, le film en lui-même n'a pas vraiment de direction, de conclusion, de récit. Cronenberg rythme et monte le film comme si il était toujours dans les années 70, toujours à l'efficacité, mais on se retrouve avec un métrage qui cavale et qui ne laisse jamais vraiment aux relations le temps de se poser et de se développer - on sent presque, à certains moments, des scènes artificiellement excisées. Il manque, surtout, une vraie dimension stylistique au film, qui est peut-être le moins intéressant visuellement que Cronenberg est réalisé depuis les années 70: les plans en demi-bonnette, c'est sympathique, mais il faudrait un peu plus pour construire une narration (d'autant plus dommageable que la photo est somptueuse.)

S'ajoute le fait que le réalisateur n'a jamais été particulièrement heureux avec tout le salmigondis de la psychologie freudienne, et en a tiré un de ses plus mauvais films ("Spider") - le discours reste toujours un peu générique, comme d'ailleurs le personnage de Sabina. Cronenberg a toujours été un directeur d'actrices aléatoire, capable du meilleur comme du pire, et Keira Knightley, qui se jette bravement dans un rôle difficile, se noie quand même un peu dans des fioritures empesées et artificielles (cet accent ...).

Les Promesses de l'ombre
7.4
17.

Les Promesses de l'ombre (2007)

Eastern Promises

1 h 40 min. Sortie : 7 novembre 2007 (France). Policier, Thriller

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 5/10.

Annotation :

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, c'est assez étrange de voir ce film débarquer dans la période la plus "film d'auteur" de Cronenberg, parce qu'au fond, c'est ce qu'il a fait de plus proche de ses années film d'exploitation dans les années 70. Une trame archétypale qui sert surtout d'excuse à des explosions de violence stylisées.

En soi, ce n'est pas un mal - ce qui est plus gênant, c'est cette espèce d'effort constant dans le film de se tirer lui-même par le haut, de se faire passer pour "respectable" aux yeux d'un public qui n'aime pas le cinéma d'exploitation mais aime bien être le bourgeois que l'on choque. Seulement, problématiser l'exploitation, ça va un peu plus loin que simplement coller une voix-off moralisante sur des images choquantes: lorsque Cronenberg filme une prostituée se faire violer, mettre un commentaire sur l'exploitation des jeunes russes par les trafiquants, ça ne change pas la nature (un peu gratuite) de la scène.

La représentation des femmes, en plus, soit mères soit bouts de viande (avec une Naomi Watts étonnamment fade, qui surjoue l'accent British RP à fond la caisse), est déroutante de la part d'un Cronenberg qui avait beaucoup enrichi ses rôles féminins à partir des années 90. Le lourd sous-texte homosexuel du film est certes intrigant, mais il reste finalement prisonnier de représentations très basiques: à ce compte-là, il ne fait pas mieux (ni pire, certes) qu'un honnête giallo ou film de mafieux bis italien des années 70, si ce n'est par la maîtrise technique du réal (qui elle-même, à part le grand moment du sauna, est plus à l'écart que dans ses deux-trois films précédents).

Spider
6.5
18.

Spider (2002)

1 h 38 min. Sortie : 13 novembre 2002 (France). Drame

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 5/10.

Annotation :

Cronenberg filme la vérité d'une Angleterre moderne maussade et traumatisée impeccablement bien, et sa mise en scène est d'une finesse et d'une précision sans failles (sans compter d'excellents interprètes), mais le film se révèle finalement être une espèce d'étude de cas freudienne excessivement stéréotypée et simpliste dans ses analyses et son propos - la maman et la putain (brune et blonde respectivement, pour des points clichés bonus), le complexe d'Oedipe, tous les classiques. Dommage.

Rage !
6.5
19.

Rage ! (1977)

Rabid

1 h 30 min. Sortie : 3 août 1977 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 5/10.

Annotation :

Une série B pas très notable ni très intéressante, mais avec de bons moments d'horreur.

Frissons
6.5
20.

Frissons (1975)

Shivers

1 h 28 min. Sortie : 4 août 1976 (France). Science-fiction, Épouvante-Horreur

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 4/10.

Annotation :

Très, très cheap, et l'attitude de Cronenberg face à la révolution sexuelle fait lever les sourcils gentiment.

Crimes of the Future
4.5
21.

Crimes of the Future (1970)

1 h 03 min. Science-fiction

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 3/10.

Annotation :

Même chose que Stéréo: intéressant en tant que manifeste, pas du tout en tant que film. A quelques saillies visuelles qui le mettent très légèrement au-dessus du précédent, on peut supposer?

Stereo
5.3
22.

Stereo (1969)

Stereo (Tile 3B of a CAEE Educational Mosaic)

1 h 05 min. Sortie : 23 juin 1969 (Canada). Science-fiction

Film de David Cronenberg

Eustacius Bingley a mis 3/10.

Annotation :

En tant que manifeste expérimental de son œuvre, c'est très intéressant, mais ça n'enlève pas le fait qu'on soit quand même devant un truc étudiant un peu chiant.

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