Les meilleurs films des années 2010 selon steka

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Joker est pour moi le film qui illustre le mieux notre temps, là maintenant. Certains parlent de "malaise" à son sujet mais je m'étonne que ce ne soit pas plutôt le fait d'avoir à vivre ce temps là qui soit identifié comme cause du malaise - et même comme cause d'un profond dégoût. Mais non, c'est le Joker qui n'est pas gentil, qui ne réagit pas comme il faut - c'est de sa faute tout ça !
Inadapté, il n'aurait donc qu'à s'adapter - mais à quoi ?
Quelle honorabilité ce temps là offre-t-il entre bassesse, mépris, bêtise abyssale, hypocrisie et égoïsme sordide. Quelle réalisation de soi qui ne soit de fait honteux renoncement ? Ah, le Joker est fou et cela tombe bien n'est-ce-pas ... Nous allons pouvoir continuer à afficher tranquillement nos belles rationalités d’ilotes et de larbins.
Mais il faut bien constater que certains verront toujours en un tel film ce qui n'y est pas tout en restant aveugle à ce qui y est; et qu'il n'y a pas de remède à cela. Et de ses détracteurs, nous ne saurons pas la part qu'il faut faire entre ce qu'ils ne comprennent pas et ce qu'ils ne veulent pas comprendre.

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Là nous sommes du coté de ceux qui s'amusent ou tout au moins s'acharnent à en donner l'apparence; et dans certains cas, peuvent même se payer le luxe de cultiver une nostalgie esthétisante. Pourtant, l'on sent que le temps presse et qu'il y a comme un malaise là aussi; et que c'est bien l'ombre de la mort qui survole les ruines.

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Ici, les choses sont déjà dites et la corruption suinte de partout, au cœur même de l'intime et des paysages.

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Oui, il n'y a pas si longtemps l'espoir d'autre chose était bien présent; certains n'hésitaient pas à y consacrer leur vie et tous leurs efforts. Voilà qui ne leur a jamais été pardonné.

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N'en déplaise à certains, je trouve ce film tout à fait cohérent en ce qu'il présente; une sorte d'anthropologie du libéralisme finissant en ses conséquences prévisibles. Un petit voyage du coté des écrits de Pierre Clastres pouvant permettre d'élucider certains aspects qui resteraient sinon obscures. Voilà en tous les cas une communauté bien vivante et de ce fait en mesure de faire face à l'ignominie qui vient. Je n'en dirais pas autant de la foule des dividus qui constitue nos sociétés décomposées.

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Quitte à être une famille, autant en faire quelque chose de plaisant, à faire corps comme l'on dit. J'avoue que ceux-là me plaisent beaucoup plus que ceux du très surestimé "Parasite".

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L'on peut être seul aussi et savoir pourtant vivre au milieu des autres; avec une sorte d'élégance du désespoir.

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Évidement, il est très gênant de regarder ce qui se passe en Chine - puisqu'une grande part de cette espèce de confort de pacotille dont nous disposons en occident provient de l'exploitation sans limite de centaines de millions de prolos chinois pour le plus grand profit du capitalisme mondialisé. Pourtant, certains poussent l'hypocrisie jusqu'à prétendre que régnerait en ce pays une sorte de communisme, on croit rêver ...

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Disons-le franchement, humour et légèreté n'ont rien à voir avec l'arrogance des riches; il s'agit juste d'un plaisant retour aux fondamentaux. Le fait que beaucoup s'en soient sentis comme humiliés en dit simplement long sur les sortes de vies que nous réserve notre néo-société.

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Le personnage interprété par Viggo Mortensen illustre très bien un usage raisonné de la violence qui s'est hélas perdu pour le plus grand nombre; qui préfère raser les murs.