01011001
7.7
01011001

Album de Ayreon (2008)

Un savant mélange des genres au service de la science-fiction.


CRITIQUE



Et si l’humanité n’était que l’œuvre d’une race bien supérieure ? C’est en tout cas l’histoire que se propose d’explorer Arjen Anthony Lucassen, multi-instrumentiste néerlandais et auteur du projet Ayreon, à travers ce concept-album intitulé 01011001 (signifiant Y après traduction du binaire). Il nous offre ainsi une expérience atypique, un récit de science-fiction musicale d’un tel équilibre qu’il restera à jamais gravé dans notre esprit.


Tout débute bien avant notre existence. Très loin de notre Terre, sur la planète Y, vit une race extra-terrestre, les « Forever ». Une race sur le déclin qui, ayant atteint l’apogée de son évolution, possède une technologie et un savoir tellement vastes qu’elle connait le secret de l’immortalité. Mais ce cadre d’apparence idyllique cache une bien triste réalité, la connaissance a un prix, et les Forever ont peu à peu perdu toute émotion. Ils décident alors de créer une nouvelle race à leur image, telle qu’ils étaient dans le passé, afin de retrouver par procuration leurs sentiments perdus. Le génome de cette nouvelle espèce est envoyé via une météorite sur une planète propice à son développement : la Terre. Ainsi naissent les humains. Observés et admirés par leurs géniteurs, les hommes évoluent, mais ne sont-ils pas condamnés à reproduire les mêmes erreurs ?


Chaque morceau de l’album nous narre ainsi une étape de l’histoire durant plus d’1h40 de musique d'excellente qualité. Car Ayreon, et plus particulièrement 01011001, est un savant mélange des genres qui fait cohabiter métal progressif, des sonorités plus electros, des thèmes médiévaux et symphoniques ou encore de belles mélodies à la flûte ou au violon, avec une cohésion réellement surprenante. Mais la véritable force de cet album réside sans conteste dans son casting hors du commun : pas moins de 17 chanteurs et chanteuses parmi les plus grands noms du métal progressif, qui se donnent la réplique, en solo ou en chœur, aboutissant à une perfection rarement atteinte dans le genre.


01011001 est intense, ambitieux, et indubitablement un petit chef d’œuvre. Il nous transporte dans son récit grâce à son instrumentalisation variée et une harmonie parfaite entre les voix. Une atmosphère chargée d’émotion à l’ambiance unique et envoutante. Car 01011001 n’est pas seulement un album qui s’écoute, mais qui se vit !





POUR APPROFONDIR



Cette seconde partie a pour but d’éclaircir l’histoire racontée dans 01011001 à travers une analyse bien plus détaillée de la musique et du scénario. Elle s’adresse donc à celles et ceux qui souhaiteraient étayer leur compréhension de l’album, débattre de sa signification, ou tout simplement ceux qui, comme moi, l’ont aimé.


Comme c’est toujours le cas avec le projet Ayreon, Arjen Anthony Lucassen signe avec 01011001 un nouveau concept-album, c'est-à-dire que chacun des morceaux sont liés les uns avec les autres autour d’un thème. Ici, il s’agira de l’histoire des Forever qui nous sera racontée à travers 1h42 d’une musique avec une forte influence de métal progressif, hybridée de sonorités électroniques. Bien évidemment, la variété reste au rendez-vous, et ce ne sera pas le casting qui va me contredire, puisque nous retrouvons 17 chanteurs et chanteuses, chacun interprétant le rôle d’un personnage d’un bout à l’autre de l’histoire. Après cette brève présentation, il est donc temps de plonger dans les profondeurs de la planète Y.


→ Disque I – Y


1 • L’eau. Plonger est le mot adéquat, car c’est littéralement ce que nous faisons en écoutant la première piste de ce CD intitulé « Y ». Nous voguons à travers les flots puis un son étrange nous parvient. Et un second. Un son métallique. Il s’amplifie rapidement, c’est une machine que l’on entend, qui est bientôt suivie d’un riff bien lourd et sombre de guitare électrique. Le ton est donné, cet album sera sombre, et on se souvient aussitôt du titre de ce premier morceaux : « The Age of Shadows ».
Des voix nous parviennent alors, celles d’entités pensantes, désabusées. Pleines de regrets, elles nous expliquent qu’aveuglées par leur fierté et leur soif de connaissance, elles ont bâtis une société qui répondrait à tous leurs besoins. Une société régit par ces machines tellement nombreuses qu’elles masquent la lumière du soleil, une société d’apparence utopique, car il n’y a plus d’agression, plus d’obsession, plus de mort, mais dont le prix est terrible, car il n’y a plus non plus de sentiment. Ces voix sont celles des Forever, « eternal prisoners in time », immortels, et piégés dans une vie qui n’a plus de sens.
L’Age des Ombres a commencé.


2 • Après l’orage retombe le calme. En cela, Comatose remplit parfaitement son rôle. Si on reste dans une mélodie assez sombre, la violence est partie, nous prouvant d’emblée que 01011001 saura garder cette diversité qui caractérise Ayreon. Nous suivons donc un dialogue entre deux Forever, Anneke van Giersbergen (ex-The Gathering) et Jørn Lande (ex-Masterplan, ARK), un duo qui fonctionne à merveille soulignons-le. La première soutient qu’il n’y a plus besoin d’émotion, plus besoin de ressentir toutes ces souffrances, tentant ainsi de raisonner Jørn, qui n’accepte pas sa condition, qui regrette de ne plus pouvoir se sentir libre, qui regrette cet état de torpeur dans laquelle les Forever sont plongés. Il émane de Jørn, et par extension de Comatose, une sorte de nostalgie.
Les Forever ont-ils une raison de vivre ?


3 • Ensuite arrive Liquid Eternity. Musicalement, cette piste m’a laissé de marbre à la première écoute, pourtant, c’est l’exemple typique du morceau qui prend tout son sens avec le texte et il figure parmi les plus intéressant de Y ! La nostalgie de l’ancien temps (avant les machines) semble gagner d’autres Forever, Jonas Renkse (Katatonia) et Daniel Gildenlöw (Pain of Salvation) en sont les premiers exemples, se remémorant leur monde libre et infini, désormais limité et ombragé.
C’est Bob Catley (Magnum) qui leur répond, leur rappelant que cet ancien monde qu’ils regrettent était également un monde de peur et d’inquiétude, remplacé par la paix et la prospérité. Il est rapidement épaulé par Tom Englund (Evergrey), plus incisif : « Would you prefer the pain and suffering we had ? » On en vient à se demander si leur nouveau monde aseptisé n’est pas un mal nécessaire pour vivre sans danger. Un moment de flottement instauré par la musique nous envahi. C’est Jørn Lande, l’incarnation du regret qui fait alors un retour fracassant, épique, avec un « I'm losing my reason to live » tonitruant. Les Forever semblent divisés.


4 • La quatrième piste, Connect the Dots, me laisse plus dubitatif. Déjà parce qu’elle est moins inspirée que les autres, ensuite car elle coupe littéralement l’histoire. En effet, il n’est plus question ici de l’histoire des Forever, mais d’un humain, Ty Tabor (King's X) représentant la classe moyenne de notre société actuelle. Ty Tabor, nous raconte sa vie faite de routine dans un monde qui commence à s’industrialiser. On comprend alors le choix narratif de placer cette piste si tôt dans l’album (bien que les humains n’existent pas encore à ce moment de l’histoire) : l’évolution de notre monde actuel est un reflet de ce qu’a été celle de la planète Y qui abrite les Forever désormais au sommet de leur technologie. En d’autres termes, nous reproduisons les mêmes erreurs.
Au final, si Connect the Dots n’est pas la meilleure musique de l’album, elle a le mérite de livrer un message intéressant. Les hommes évoluent, vivent égoïstement le présent sans se soucier de leur futur, tout comme l’ont fait les Forever avant eux.


5 • Retour à l’histoire des Forever avec la cinquième et peut être meilleure piste de l’album : Beneath the Waves. Tout d’abord, on retrouve les sonorités aqueuses de ce monde sous-marin, rapidement supplémentées par un arpège de guitare clair, reposant, une nouvelle fois teinté d’une certaine mélancolie. Mélancolie partagée par tous les Forever désormais, car tous semblent s’être rallier à l’avis de Jørn, se remémorant la lointaine époque de leur monde sans frontière : « Beneath the waves we were invincible ». Une musique qui monte en puissance lorsque tous prennent conscience que leur futur est sombre et insensé, il est temps d’agir ! Beneath the Waves est une véritable pépite de la musique progressive, avec comme point culminant un duo de Jørn Lande (encore une fois épatant soit dit en passant) et de Floor Jansen (ex-After Forever, Star One, Nightwish).
Le morceau se conclut alors sur la cacophonie assourdissante des machines, qui semblent nous encercler de toute part, comme pour rappeler aux Forever la réalité qu’ils ont créé. « It’s time to act ».


6 • Les Forever avancent désormais tous avec un but commun : trouver le moyen de revivre leur passé. Et pour la première fois depuis le début de 01011001, nous quittons les mélodies sombres, teintées de mélancolie. Newborn Race commence sur un rythme de guitare acoustique aux influences folk, suivi d’un chant beaucoup plus gai. Un morceau plein d’espoir qui tranche avec le précédent, à l’image de la résolution nouvelle des Forever qui cherchent une solution. Hansi Kürsch (Blind Guardian, Demons & Wizards) propose alors de créer une nouvelle race, basée sur leur ADN, afin de retrouver à travers elle leurs sentiments perdus. La décision est prise d’envoyer ce génome sur une autre planète via une météorite. Si certains se posent des questions d’ordre éthique concernant leur droit de créer la vie et de jouer les dieux, d’autres insistent sur le fait qu’ils n’ont pas le choix. Ils ne peuvent échouer, leurs immenses connaissances leur conférant un contrôle absolu, il est l’heure : « Seed the world with a newborn race ».


7 • Vient ensuite un morceau plus court, pas le plus intéressant, mais néanmoins entrainant, avec un riff somme toute assez épique. Les Forever ont créé une vie microscopique qu’ils feront voyager sur une comète, voguant à travers l’espace à la recherche d’une planète propice à leur développement. Ils souhaitent alors bonne chance à ces minuscules organismes porteurs de leurs espoirs et de leurs rêves.


8 • Y, le premier CD se clôt alors sur Web of Lies, morceau le plus calme de 01011001. Mélange de flûte et de guitare acoustique, il nous permet de souffler, nous mettant en condition pour attaquer le second CD. Nous quittons de nouveau les Forever pour retrouver les humains (même s’ils n’existent toujours pas encore chronologiquement, comme dans Connect the Dots). Il est question ici d’une conversation internet entre Simone Simons (Epica) et Phideaux Xavier. Simone contacte Phideaux pour le rencontrer, lui criant son amour. Lorsque Phideaux lui répond par l’affirmative quelques semaines plus tard, Simone est déjà allée voir ailleurs. Web of Lies met en avant la futilité de ces échanges par écrans interposés, qui n’ont rien de réel, et la décadence progressive de la race humaine peu à peu prisonnière de sa technologie, renvoyant une nouvelle fois au passé des Forever.


→ Disque II – Earth


Après l’écoute de ce premier CD de 01011001, on ne peut que constater que ce nouveau Ayreon tient ses promesses. La musique est pertinente, alterne entre des moments calmes et d’autres plus brutaux tout en nous racontant l’histoire des Forever, une histoire qui prendra tout son sens à la fin de Earth, la deuxième partie du double album.


9 • Et autant dire que ce dernier commence fort également, sur une piste de plus de 10 minutes aux sonorités très électroniques. Plutôt calme au début, elle prend rapidement en intensité, comme pour nous plonger dans l’urgence de la situation : l’astéroïde envoyé à la fin de Y par les Forever passe près d’une planète dont les conditions semblent propices à la vie. Seulement celle-ci est déjà habitée par de grands reptiles, une forme inférieure d’intelligence.
Obnubilés par leur désir de voir leur création grandir, les Forever font s’écraser la météorite contenant le génome de leur nouvelle race sur la Terre, ce qui entraine « The Fifth Extinction », celle des dinosaures. Ce passage est matérialisé par une instrumentalisation furieuse, lourde, imageant le chaos qui prendra place sur Terre. Retombe ensuite le calme signant la fin d’un âge, et le début d’un autre avec l’avènement d’une nouvelle vie envoyée par les Forever. The Fifth Extinction se terminera sur ces mots de Daniel Gildenlöw : « We are alive. »


10 • Nous voilà rentrés dans une nouvelle ère, celle de l’Humanité. Les Forever façonnent les hommes à leur image, ils éveillent leurs esprits, colorent leurs pensées, afin qu’ils puissent vivre le rêve qu’ils ont eux-mêmes vécu auparavant, ce rêve éveillé qu’est la vie remplie d’émotions. Anneke et Jonas nous livrent avec Waking Dreams un duo aérien, léger, une lueur positive au sein de cet album qui s’avérait jusque là assez pessimiste. Encore une fois, la musique retranscrit à merveille l’idée qu’elle veut transmettre, l’espoir des Forever avec la naissance des Humains. Parsemé de quelques solos de guitare et de synthé, Waking Dreams ne se veut pas aussi ambitieux que d’autres morceaux, il se veut simple et beau, et il y parvient.


11 • Bond dans le futur. La race humaine a fait un bout de chemin pour en arriver à une époque très proche de la nôtre. Avec The Truth is in Here, on est dans l’exemple type de ce que Ayreon a à offrir en termes de variété musicale. Dès le départ, c’est un air celtique sur fond de guitare électrique qui nous est lancé en plein visage, et ce sont deux nouveaux protagonistes humains qui vont se donner la réplique pour un autre duo : Liselotte Hegt (Dial) est l’infirmière qui s’occupe de Arjen Lucassen lui-même (le créateur de Ayreon), un malade mental. Arjen, appelé Mr.L dans la chanson, fait des rêves étranges dans lesquels des gens lui parlent, il a des visions du futur, il ne cesse de scander que la vérité est là-bas, faisant naitre la pitié et l’incompréhension de sa protectrice.
Peu à peu, la folie d’Arjen s’accentue, amplifiée par son chant plus aigu, on ressent la détresse de ce personnage dont les visions ne veulent cesser, il vit sous les eaux, dans un pays d’ombre où les machines émergent des profondeurs. On le comprend alors, ce n’est pas le futur que Arjen voit, mais le monde des Forever, et ce sont eux qui lui parlent, qui tentent de l’avertir. « They live inside my head, Feeling everything I feel inside ».
The Truth is in Here, mais qui voudrait croire un fou ?


12 • Nous revenons du point de vue des Forever avec le douzième morceau de 01011001, celui que je place largement en tête aux côtés de Beneath the Waves : Unnatural Selection. Une piste de 7 minutes qui dégage une véritable puissance, terriblement charismatique, et dont la construction est juste parfaite !
Les Forever ne semblent pas tomber d’accord sur les méthodes à adopter, Tom voit les humains mourir aux quatre coins du globe, incapables de combattre la maladie, impuissants face aux fléaux de la nature. Selon lui, les Forever doivent intervenir pour les aider, pour accroitre leurs connaissances et leurs technologies. Ce n’est pas l’avis de Steve qui rappelle aux autres comment eux-mêmes ont perdu leurs âmes dans leur monde de machine. Un riff bien lourd de guitare et de percussions nous explose littéralement à la face avant que le débat ne reprenne. Arrivent alors Jørn et Bob avec un chant épique, majestueux, ils sont fascinés par la race humaine, à travers laquelle ils retrouvent enfin leurs sentiments perdus. Ils ressentent leur peine, mais aussi leur amour, ils goutent leur liberté, se remémorent une époque révolue.
Vient alors ce passage percutant dans lequel on entend des phrases de discours d’hommes politiques célèbres (tels que JFK, Gore ou Roosevelt), significatives de la décadence dans laquelle sombre l’humanité. Les Forever sont en face d’une triste réalité, tout ce qu’ils ont donné à l’humanité lui aura servis à bâtir des frontières, créer des bombes, détruire la liberté et engendrer des guerres. Un passage de calme perce ce chaos, Jonas incite les autres à trouver un moyen de changer les choses, « I say stop this decay ».
Jørn et Bob reprennent leur chant fasciné, achevant Unnatural Selection de la plus belle manière.


13 • Nous approchons de la fin et passons à la treizième piste : River of Time. Une piste cohérente et maîtrisée puisque le rythme est calqué sur le tic-tac d’une horloge symbolisant le temps, suivi par un jeu de guitare aux influences très moyenâgeuses, rappelant l’écoulement de l’eau d’une rivière. Les Forever pensent qu’il est encore possible de sauver la race humaine. Pour cela, il faudra leur envoyer des visions des guerres à venir afin de renverser leur déclin. Il faudra les guider sur la rivière du temps, altérer leur passé pour créer un nouveau futur qui durerait.


14 • Nous repartons pour une dernière fois du côté des humains avec E=mc² dont les protagonistes sont deux scientifiques du 21ème siècle (en l’an 2084 pour être exact) : Wudstik et Marjan Welman (Elister). Ceux-ci reçoivent les messages d’avertissements des Forever et comprennent que leur race cours à sa perte. Ils décident alors d’envoyer des messages dans le passé grâce à leur technologie toujours plus évoluée, la solution étant de briser l’équation E=mc² (l’équivalence masse-énergie à la base des réactions nucléaires). Mais après deux essais, le monde ne semble pas changer, c’est un échec…
Un échec ? En fait, pas vraiment. Car il y a 2 moments dans le passé où des humains ont reçu des messages étranges. Le premier est Ayreon, un ménestrel du VIème siècle dans The Final Experiment (le premier album de Ayreon car le nom du ménestrel sera réutilisé plus tard pour désigner le projet) qui se verra maudit, rendu muet par un magicien et incapable de diffuser son message. Le second, vous le connaissez. Ce n’est autre que Mr. L (The Truth is in Here) enfermé dans un asile, considéré comme malade mental par ses pairs. Finalement, les messages d’avertissements auront bien été envoyés dans le passé mais jamais pris au sérieux, car c’est le propre de l’homme de ne croire que ce qu’il voit.


15 • The Sixth Extinction clôturera cet album en beauté. La sixième extinction, celle de l’Humanité. Démarrant sur une instrumentale assez lourde, la musique se calme, pour un chant désemparé des Forever qui observent la guerre imminente qui va déchirer leur création. La musique prend alors en intensité, les Forever voient les hommes s’entre-détruire par la puissance de leurs armes, par ce monde radioactif qu’ils ont créé. Lorsque la tempête est passée, la musique devient silencieuse. L’an 2085 signe la fin de la race humaine. Un échec.
Mais les Forever ont appris. À travers l’histoire de l’Humanité, ils ont regagné leur volonté de combattre, Steve chantera ces magnifiques paroles : « The meaning of life is to give life meaning » et dans un ultime défi qu’ils se lancent pour retrouver les sentiments que leur société leur a volés, c’est finalement Jørn qui hurlera à tous : « Stop the machines, prepare to die! »
Le tout dernier humain vivant est un colon de la planète Mars, dont l’histoire nous sera contée dans le double-album The Universal Migrator sorti en 2000. Concernant les Forever, ils finiront par s’unir dans un chant d’une puissance phénoménale pour prier l’Âme Migratrice (la première conscience de l’univers) de redonner sens à leurs vies. Toutes ces voix réunies pour conclure 01011001 nous transportent, nous transcendent et l’on prit alors avec les Forever, pour leur souhaiter bonne chance, en espérant que leur destin à eux ne s’achève jamais.
On les quitte, puis on entend finalement les machines s’arrêter… définitivement.
Splendide !


Ainsi s’achève notre voyage sur la planète Y. Un voyage qui marque l’esprit car il nous aura beaucoup transmis. Des émotions, une foule d’émotions même, mais aussi une histoire, un message. Un message puissant à travers le récit d’une dystopie, le récit des Forever qui peut être nous observent en ce moment même.
01011001 est un album qui nous prouve une nouvelle fois tout le génie d’Arjen Anthony Lucassen, qui sait créer une musique variée et tirer le meilleure de tous ses invités. Un album porté de bout en bout par la puissance vocale de Jørn Lande, mais qui n’atteint la perfection qu’avec l’aide de ses nombreux acolytes.
Un pari risqué et fichtrement ambitieux, mais un pari réussi ! Simplement merci pour ces 1h42 de pur bonheur.

Gilraen
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le 4 sept. 2013

Modifiée

le 12 nov. 2013

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