La tournée la plus extravagante et la plus longue de U2 (la plus lucrative de tous les temps).

Breathe
Get on Your Boots
Magnificent
Mysterious Ways
Beautiful Day / In God's Country (snippet) / God Only Knows (snippet) / The Maker (snippet)
I Still Haven't Found What I'm Looking For / Stand By Me (snippet)
Stuck in a Moment You Can't Get Out Of
No Line On The Horizon
Elevation
In a Little While
Unknown Caller
Until the End of the World
The Unforgettable Fire
City of Blinding Lights
Vertigo / It's Only Rock 'n' Roll (But I Like It) (snippet)
I'll Go Crazy If I Don't Go Crazy Tonight / Two Tribes (snippet)
Sunday Bloody Sunday
MLK
Walk On / You'll Never Walk Alone (snippet)
encore(s):
One / Hear Us Coming (snippet) / Amazing Grace (snippet)
Where the Streets Have No Name
Ultraviolet (Light My Way)
With or Without You
Moment Of Surrender

Trois mois et vingt-quatre dates plus tard, U2 termine son leg européen. Commencé à Barcelone et achevé à Cardiff, ce début de tournée mondiale a connu des fortunes diverses quant à sa fréquentation. Là ou il n’aura fallu que deux fois deux heures pour égoutter les 186 544 tickets du stade de France (record officiel), la deuxième date de Wembley a eu quelque peu le ventre vide. Doit-on s’en inquiéter ? Pas du tout, U2 a pour cette tournée joué sur une configuration scénique permettant 20% de remplissage supplémentaire. Aussi, souvenons nous qu’en 1993, apogée du groupe, les stades n’étaient pas toujours remplis. Pas vraiment d’inquiétude donc à avoir sur le bilan commercial de cette tournée, mais qu’en est-il vraiment du bilan artistique ? Quelles peuvent êtres les sources de satisfaction et d’insatisfaction pour nous les fans qui les suivons à chaque tournée, et parfois même, plusieurs fois par tournée ?
La baudruche U2


McGuiness et Bono, c’est un peu comme les tours operators de la Méditerranée. On vous promet l’hôtel 4 étoiles, le calme, la vue sur la mer et la plage à 200 mètres. Résultat, vous vous retrouvez dans un bunker avec draps sales et vue sur la grue de chantier, le tout dans un concerto de marteaux piqueurs. Oui, U2 nous promet les dernières technologies, le jamais vu, le « best tour ever » ou encore le « something special ». On se fait toujours avoir mais on continue à y croire à chaque tournée. C’est sûrement ça aussi être fan.


Cela étant, certains fans n’ont même pas eu la chance de se faire avoir. Vingt quatre misérables petites dates pour ce leg européen. Pire, des pays fidèles oubliés. La Belgique, pourtant historique terre d’accueil, l’Europe du Nord ou encore le Portugal. Sans parler de l’incohérence géographique de la tournée : deux concerts à Barcelone, aucun à Madrid ou dans le Sud de l’Espagne. Le choix des infrastructures est également critiquable. Ainsi, Nice ou encore Dublin (le fils du cordonnier étant toujours le plus mal chaussé) n’ont pas pu profiter du concept central de la tournée : le show en 360°. On n’est franchement pas loin de l’amateurisme…Voilà ce qui arrive quand on sous-traite chaque tournée un peu plus. Bientôt, Bono aura un nègre pour ses chansons (déjà qu’il a pris The Edge pour son numéro de ventriloquie sur les falsettos). Cela dit, je lui conseillerais plutôt d’investir en premier dans un souffleur tant les oublis de paroles en Europe furent nombreux. Pour le coup, ce ne serait pas un emploi fictif, contrairement aux deux techniciens et leurs ridicules petites télécommandes près des inutiles ponts mobiles.


D’un groupe de 30 ans qui n’a plus rien à prouver, on attend qu’ils ressortent certains titres des cartons. Mieux, on en attend qu’il les revisite. Depuis 2001, U2 s’est fait maître dans le « titre jachère ». Comprenez par là un titre joué et rejoué lors d’une tournée précédente puis non joué pendant un moment, avant d’être resservi pour la nouvelle tournée. C’est vrai que c’est toujours avec un certain plaisir de réentendre des titres que l’on pensait disparus, mais n’est-ce pas mieux de les réentendre quelque peu revisités ? Quel plaisir d’avoir entendu en 2001 cette magnifique version de The Fly ou encore ce plus brut Zoo Station en 2005 ! Pour le U2360, on a certes eu droit à ce titre adoré par beaucoup de fans – Ultraviolet – mais dans une version plus molle, presque jouée sans plaisir certains soirs. S’il n’y avait pas tout le visuel accompagnant ce titre (veste à néons, idée géniale du micro balançoire, etc.), il serait presque passé inaperçu. Précisément, c’est le cas de ce cynique Walk On accompagnant la montée sur scène des enfants Blackberry dont le summum de l’obscénité a été atteint à Cardiff. Là-bas, l’enfant face au public et aux photographes arborait fièrement un beau sac Blackberry (assorti au masque d’Aung San Suu Kyi sur la tête, c’est du plus bel effet). De plus, une mauvaise idée chez U2 étant systématiquement accompagnée d’une autre mauvaise idée, Walk On a amené dans la setlist le funèbre MLK.
Un petit tour du côté de la setlist


La vraie satisfaction c’est d’abord le rendu scénique de No Line On The Horizon, qui s’avère être un des meilleurs albums du groupe pour le live. Aucun titre ne souffre de carences en live ; à ma connaissance, c’est la première fois au sein d’un même album. Sans évoquer Pop, on se souvient de Who’s Gonna Ride Your Wild Horses en 1992 qui peinait à se libérer et qui a finalement été abandonné ; on se souvient aussi en 2001 de Stuck In a Moment qui était tenu à bout de bras par des bandes pré-enregistrées ou de Walk On qui s’est cherché une âme pendant près de trois mois (trouvée finalement grâce au solo de piano du génial Terry Lawless) ; ou encore de Yahweh ou Original Of The Species qui n’ont pas ou peu connu les joies de l’électrique en 2005.
Non, No Line On The Horizon a un excellent rendu. La preuve en est que très tôt dans la tournée, on a eu des concerts parfaitement maîtrisés (il n’y a qu’à écouter Berlin, pourtant huitième concert seulement de la tournée, pour s’en apercevoir). Ce potentiel live, U2 l’a de toute façon vu puisqu’ils n’ont pas hésité à démarrer le show par quatre nouveaux titres. Même si Breathe n’est à mon sens pas le meilleur titre de start-up. Et pour cause, c’est une sorte de Gone, une chanson intense, énergique mais lente et pas du tout bâtie pour lever un stade dès ses premières secondes. D’ailleurs, c’est souvent No Line On The Horizon et surtout Get On Your Boots qui lançaient le concert. C’est d’ailleurs précisément ce dernier titre qui pour moi avait sa place en premier sur la setlist. Il aurait permis l’entrée du groupe sous un vrai visuel (testé et approuvé lors de la tournée promotionnelle), nous épargnant ainsi cette triste coupure entre David Bowie et le solo de batterie de Larry.


Concernant les standards historiques, si l’on peut se réjouir de la disparition de Bullet The Blue Sky et de celle (relative certes) de New Year’s Day, on peut également se féliciter de l’interprétation 2009 de Sunday Bloody Sunday. Sans aucun bouleversement majeur, la chanson reprend un second souffle, particulièrement grâce au couplet de freestyle rageur que fait Bono avant le refrain final. Where The Streets Have No Name est tombé dans la facilité malheureusement, mais la recette marche toujours autant : écran rouge, lumières blanches et action, roll camera, que cet hymne de U2 soit bâclé par Bono, les fans s’en foutent et apprécient l’instant présent ! Après l’avoir chanté en 1987, liturgié en 1992-93, fredonné en 1997 et chantonné en 2001 et 2005, voici que Bono chuchotte désormais With Or Without You. Il faut que ce pauvre homme prenne conscience qu’il ne peut plus la chanter. On dirait un vieux boxeur ruiné de 40 ans, gras comme un cochon de lait, qui veut remonter sur le ring pour un dernier combat.
Finalement, la vraie bonne idée c’est I’ll Go Crazy If I Don’t Go Crazy Tonight. Si le groupe hésitait entre une version pop et une version rock pour le live (comme on a pu le voir lors de la tournée promotionnelle), c’est finalement une version dance qui sera retenue. Définitivement le hightlight de la tournée. Le seul regret c’est qu’on nous retire le pain de la bouche à la fin du titre quand on s’attend tous à recevoir Discothèque dans les oreilles ! Aïe, ça fait mal d’en reparler aujourd’hui encore…Pour le reste, Beautiful Day a pris un peu de botox, Mysterious Ways s’est fait liposucer tout son groove et rajouter des implants rock et funk pour réveiller un stade. Enfin, le tempo de Vertigo a intelligemment été accéléré. Ce n’est pas la révolution mais ça sent déjà un peu moins la poussière.
Qu’espérer pour la suite de la tournée ?


Si je devais résumer ma pensée en deux mots, je dirais évidemment comme nous tous : Stand Up ! Mais je n’y crois pas trop, pourtant, je l’entends véritablement comme un titre taillé pour le live. Non, il est fort à parier que la suite de la tournée ne subisse pas de trop gros bouleversements. Je pense que Elevation s’installera et que Your Blue Room (répétée depuis Wembley) apparaîtra suite à une connexion avec les gars de l’ISS, dont c’est la chanson préférée. Le tout sur un gentil DVD enregistré au Giants Stadium de New York et qui sortira pour les fêtes de Noël. Plaisanterie mise de côté, au-delà des titres joués ou pas joués, ce qu’on espère tous ici, c’est que le groupe revienne en Europe l’été prochain pour terminer le travail. Mais il se murmure que cela soit conditionné à la seule sortie d’un nouvel album, ce n’est donc pas gagné…

Starbeurk
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le 2 janv. 2021

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