hris Hooson, sort le, 14e, album, de Dakota Suite. Ou comment l’Anglais cherche en permanence une nouvelle nuance de gris dans un slowcore en perpétuelle évolution., , Magnifique une nouvelle fois


A l’instar de Red House Painters avec Mark Kozelek, Spain avec Josh Haden, Idaho avec Jeff Martin, Dakota Suite est bien le groupe de Chris Hooson, un songwriter occultant de sa seule présence tous les autres musiciens – même quand ceux-ci participent à l’écriture d’un morceau. Chris le visionnaire, Chris l’introverti, Chris le boulimique…Son dernier double album, The Side of Exhaustible Heart, était pourtant co-signé par Quentin Sirjacq, pianiste jazz donnant une coloration particulière à cette oeuvre. Tout en restant fidèle à son univers (en témoigne aussi la galerie de pochette toujours en Noir & Blanc, toujours signé par sa femme), l’Anglais a toujours, su apporter des variances, non pas dans l’ambiance et le tempo, mais dans le style proposé : parfois plus post-rock, parfois plus alt-country mais toujours lent et spleen-esque.


An Almost Silent Life est un album classique pour son auteur, Dakota Suite rentre ainsi au bercail proposant un album simple (le précédent, était double), résumant dans ces subtiles nuances, toute la palette musicale du groupe. Si ce nouvel album commence par I see your tears (et son thème joué à la guitare électrique) qui aurait pu être composé par Red House Painters il y a 20 ans, s’il y a un Almost silent life joué guitare acoustique/ voix dans un dénuement mélancolique et familier,, le reste, affiche ce que l’on peut considérer comme l’évolution naturelle d’un genre. L’album est essentiellement acoustique (avec flute, clarinette, violoncelle, piano…), ayant intégré en filigrane des éléments de jazz minéral, , (Quentin Sirjacq participe à If you’ve never had to run away) et, de musique de chambre. Sur Everything Lies qu’elle a co-écrit, la pianiste Akiko Yamamoto apporte une touche Erik Satie, à ce qui pourrait devenir une BO de film.


Dakota Suite prend son temps, étire ses lignes musicales jusqu’à nous faire apprécier chaque vibration de contrebasse ou chaque accord de piano. Les morceaux respirent dans un sentiment de nature qui s’éveille qui n’aurait pas dépareillé chez Mark Hollis. Et quand l’Anglais reprend Don’t cry, un titre de Gene Eugène, Canadien faisant dans la christian folk, il choisit de le faire en ralentissant évidemment le tempo, rendant encore plus évanescent un titre déjà sensible.


Dakota Suite reste cependant dans le giron de la folk (au sens large), n’explosant ni le format, ni la structure. Il y a là trois instrumentaux : un Lumen qui ressemblerait à un vieux titre de Suzanne Vega s’il avait été chanté. Restent Wanneer de pijn ons doet scheiden et Top Rocker qui, eux, pourraient le conduire vers une musique plus abstraite, plus »post-rock » dans l’esprit pourrait-on dire, mais non, Chris Hooson continue de faire des chansons en nous faisant profiter de sa voix, toujours aussi, touchante. Tant mieux, An Amost Silent Life compte parmi les plus, belles réussites de son auteur. Rendez-vous sans doute en 2013.

denizor
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le 13 janv. 2017

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