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Taj Mahal Travellers – August 1974 (1975)


J’écris ces courtes lignes après que whereisbrian ait évoqué le groupe à propos de leur troisième et dernier album d’excellente réputation, un live de soixante et onze au « Moderna Museet » de Stockholm, paru en l’an deux mille.


Celui-ci est le second, sorti en soixante-quinze, sa date d’enregistrement correspond au titre de l’album. Il est précédé par le premier enregistrement qui se nomme « July 15, 1972 » vous comprenez d’emblée la signification de cette date. Cette formation est dirigée, ou guidée, ou sous l’influence de Takehisa Kosugi, le démiurge.


Agé de plus de dix ans par rapport aux autres membres qu’il a patiemment recrutés, des hippies idéalistes, musiciens ou créatifs, Kosugi se lance dans l’exploration d’une musique nouvelle, telle que l’a décrite whereisbrian, je le cite : « improvisation avec drone électronique et psychédélique hallucinée, inspirée par la musique traditionnelle japonaise et John Cage. »


Kosugi possède un tempérament autoritaire et n’encourage pas les drogues et autres substances, par contre il prône l’improvisation totale, l’écoute entre les musiciens, les lieux extérieurs afin d’en subir l’influence et en capter les « ondes ». Il revendique également l’influence de la musique concrète de Pierre Schaeffer.


A l’écoute on pense au krautrock, mais il manque un ingrédient fondamental qui différencie définitivement Taj Mahal Travellers et le rend unique, c’est la quasi absence de pulsion rythmique régulière, ainsi cette musique est véritablement sans équivalent, au moment où elle se joue.


Je fais le tour des musiciens ce qui en dira également assez long sur ce qui s’entend ici, Kosugi joue du violon électrique, de l’harmonica, Ryo Koike de la basse électrique du « suntool », Yukio Tsuchiya du tuba et des percus, Seiji Nagal, de la trompette et du synthe mini-korg et des tymbales, Mishiro Kimura des percus et de la mandoline, Tokio Hasegawa des percus et Kinji Hayashi est à l’électro.


Les pédales d’effets sont à fond, les percus ne marquent pas le rythmes et sont utilisées pour le timbre, tous les musiciens peuvent chanter ou s’exprimer, la musique est un espace ouvert où chacun intervient en interaction avec le reste du groupe. Cet album précis est assez particulier car il est joué en studio, ce qui contrevient aux habitudes de la formation. Mais il y a une raison, elle est financière, en effet pour financer leur projet, le label les oblige à sortir un album studio.


Ce fameux projet se rapporte également au nom de la formation, ils désirent effectuer un « Road Trip » à bord d’un combi Volkwagen, après un départ du Japon ils se sont rendus au Danemark, puis en France, sont passés par la Grèce, la Turquie, l’Iran, enfin en Inde, jusqu’au Taj Mahal ! Le Dvd « On "Tour" » sorti en 2008 narre ce voyage…


Pour ma part je me suis procuré la réédition vinyle de deux mille dix-huit, d’excellente qualité, lors de sa sortie. Hélas je n’ai pas écouté les autres enregistrements du groupe, avec un matériel suffisamment bon pour m’en faire une idée précise, mais pour ce qui me concerne les ondes sont extrêmement positives quant à cette formation…

xeres
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le 3 janv. 2023

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