Ebony Bones et moi, c'est une histoire d'amour qui remonte. Je me rappelle encore notre première rencontre autour d'une pub pour une bagnole. Elle chantait W.A.R.R.I.O.R à l'époque. Après les écoutes respectives de ses 2 albums studios et une absence trop pesante entre chaque rendez-vous, j'aperçois son joli minois de poupée sur la programmation concert des 20 ans d'une salle angevine. « Merde, il faut que j'y aille !» me dis-je dans ma tête. C'était dur à contenir tout ça.
Vendredi soir est le grand soir. J'y convie quelques collègues peu connaisseurs, ayant peur qu'ils ne soient relégués qu'à tenir la chandelle. Y'avait d'autres groupes sympas qui l'entouraient. Le premier était bien, sorte de Metronomy qui emprunte à Seb Tellier et autres Arcade Fire... Les trucs d'aujourd'hui. Mais ça envoyait du bois.
La 2ème formation s'installe. Là t'as 2 types avec un masque de cheval qui débarquent, et les premières notes de « Behold, a Pale Horse » s'enchaînent. C'était parti. La Ebony elle déboule comme une furie et elle t'allume la salle en 3 secondes, un truc de malade. J'avais les frissons dès le début. Enfin je retrouvais ma tendre aimée.
C'est rock, ça déchire, c'est tribal comme la BO de Predator, tout le monde danse. Un cinquantenaire adolescent semble n'être venu que pour elle, et devant moi balance ses cheveux qui viennent légèrement se nourrir de ma bière ; « Doucement papy ! Tu vas pas me la piquer, pas ce soir ! »
Les têtes de cheval sont remplacées par des yeux en polystyrène. 2 yeux géants qui dansent sur «Bread and Circus». Ça te laisse le temps de te calmer avant la 2ème salve.
J'avais l'impression d'être à l'église. Tu comprends pas la moitié de ce qu'elle dit, même connaissant les paroles, mais la meuf tu la suis, tu l'écoutes, t'es avec elle ; comme le mec du dernier exorcisme avec son cake à la banane. Mon gars quand elle se ramène avec ses draperies angéliques sur le corps c'est comme si tu voyais une vierge black sous acide apparaître.
En fait c'est elle Lady Gaga.
Y'a un rappel, elle chante : « What difference does it make » et nous convie à monter sur la scène, faut pas le dire 2 fois meuf ! C'était énorme, ça sentait presque la sueur et j'ai maté les bas déchirés d'Ebony. Elle m'a frôlé en allant en coulisses. Comme une putain de groupie j'étais.
Déjà que les albums sont cool, mais ça prend toute son ampleur en Live. En fait ça me conforte dans l'idée que c'est des chansons écrites pour le Live. P't'êt le 2ème meilleur concert de ma life. Ce qui est top, c'est d'imaginer que cette meuf remplira l'Olympia ou le Stade de France dans 20 ans. Tu pourras dire : « Ouais j'l'ais connu à ses débuts, monté sur scène... blablabla » T'iras te pinter la tronche en te trémoussant comme à tes 20 piges. Dans l'idéal.
Je fais mon malin en citant les chansons exactes et tout mais je m'en rappelle à peine tellement j'étais en transe. Putain de soirée.
Les gars, si cette meuf passe dans votre ville, allez-y. Mais faut savoir que je partage pas.
