Bleeder
7.5
Bleeder

Album de Mutoid Man (2015)

Sourires, joie, bonne humeur. Non, ce n'est pas la remise de la Légion d'honneur à Michel Sardou, mais c'est ce que ressens à l'écoute d'un disque de Mutoid Man.


Rock/metal/punk/stoner/hardcore/prog, tous ces genres mélangés ensemble pourraient former un tout indigeste, mais pourtant, cette formation les incorpore tous, avec un bon instinct et du recul. Co-fondée en 2012 par le chanteur/guitariste Stephen Brodsky (Cave In, Converge Bloodmoon, Old Man Gloom, etc.) et le batteur Ben Koller (Converge, All Pigs Must Die, Killer Be Killed, etc.), le line up impressionne et le risque de qualification de wunderbargroupe est bien réel. Cependant, il n'y a pas de manœuvre commerciale dictée par une maison de disques réunissant ses poulains pour faire de la monnaie, mais un duo de potes qui semble juste vouloir se faire du bien ensemble, une bromance version punk.


C'est un groupe d'une incroyable puissance de feu, proposant une musique très maîtrisée et ce, sans se prendre la tête une seule seconde. La technique ne pose aucun problème à ces trois guerriers du plaisir, et celle-ci est instrumentalisée pour vous rouler dessus. Le chanteur/guitariste, doté d'une belle voix claire et puissante, alterne à la guitare des mélodies finement travaillées et des riffs massifs. Le batteur monstrueux (l'un des meilleurs du circuit, injustement sous-estimé) semble animé d'une envie comme "nous allons nous éclater ensemble, mais à ma manière, on va donc vous poncer le visage à coup de parpaings". L'objectif est atteint, le secteur de la maçonnerie est en crise, mais quelle intensité, quel enthousiasme, quelle fluidité dans le jeu ! Toutes les chansons de Bleeder sont mues par cette tranquillité de ne pas se prendre au sérieux mais avec 7 millions d'heures d'expérience aux fefesses.


Bref, quel album dont je ne me lasse pas depuis des années. Mutoid Man sait allier agressivité, complexité, puissance, mélodie avec une facilité déconcertante. Espérons que le dernier disque paru (Mutants)et les récentes tournées mettront un éclairage plus appuyé sur ce groupe qui mérite toute notre attention.

Gil-les
8
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le 14 sept. 2023

Critique lue 10 fois

Gilles Rammant

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