Breathing Statues
6.3
Breathing Statues

Album de Young Magic (2014)

Breathing Statues avant même la première écoute est enveloppé d'une couche qu'il va falloir savoir gratter pour l'apprécier à sa juste mesure, ce revêtement certifié 100% bulletproof s'appelle Melt. Le premier album de Young Magic. Petite pépite du début de l'année 2012 -et de toute l'année- plein de sonorités et de mélodies psychédéliques. Pas du psyché au sens auquel on l'entend quand on parle de Tame Impala (qui sont très bons, pas de malentendu hein) avec juste des guitares saturés, mais psyché grâce à tout un univers onirique, sombre et lumineux, mystérieux et pourtant si ouvert sur le monde.

Et donc Breathing Statues arrive. 10 petites tracks seulement, certaines bien courtes, d'autres très expérimentales. La nouvelle pochette de Leif Podhajsky cette fois-ci kaléidoscopique annonçait le ton, on était prévenu : le voyage nous emmènera encore plus loin. Et cet album comme beaucoup d'autres tend à authentifier l'hypothèse qui dit que la première écoute ne vaut rien, que la découverte musicale ne peut vraiment se faire qu'au travers de plusieurs relectures. Ces 10 statues qui paraissent froides, immobiles et désenchantés gagnent leur souffle et leur battements de cœurs au fur et à mesure. Si Fall In et Holographic qui comptent parmi les premiers singles restent bien évidemment la crème de ce LP, le reste n'a pas à rougir. Cobra fait effectivement penser à un serpent avec son riff qui se languit de manière cassée, Foxglove apparaît comme une petite illumination qui frôlerait presque les couloirs de la pop et même les 30 secondes de One restent un plaisir aux oreilles. Seul la pilule de Mythnomer passe mal, la faute à des voix complètement modulés, à la manière de certains tubes de XXYYXX mais en moins bien. Pourtant tout est caractéristique de Young Magic, jusque dans la mélodie ou les paroles déstructurés mais non, quelque chose ne passe pas.

Pour un album, une seule déception c'est bien peu alors il ne faut rien bouder d'autres. Le temps et les relectures diront si Breathing Statues côtoient les cimes de Melt même si pour l'instant le manque de morceaux emblématiques semble donner une réponse négative. Il ne faut pas voir un album par rapport à ses prédécesseurs donc la note restera haute au vue de la seule qualité de BS, qui confirme que le trio de new yorkais devenu duo est toujours aussi envoutant et hypnotisant.
Kaptain-Kharma
8
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le 25 juin 2014

Critique lue 66 fois

Kaptain-Kharma

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