On lira sur le sticker : "Contient la plus belle reprise de Nirvana, like ever"

Ouais, ça en deviendrait presque rébarbatif : nous voilà chez Trotski Nautique et on se retrouve encore devant un calembour sur un grand penseur. Enfin difficile d'aller reprocher ça à Chomsky Ned (hoho) puisque c'est un des tout premiers Trotski Nautique ; il était là avant. Il y a d'ailleurs quelque chose de marrant à parcourir la disco de l'ami David Snug à rebours ; certains morceaux reviennent sous d'autres formes dans les albums antérieurs, parfois une ou deux fois, on peut découvrir les origines de certains de ces tubes interplanétaires, de quoi nourrir les futurs best-of et autres compilations de raretés qui ne manqueront pas, on en est convaincu, d'envahir les rayons de votre Fnac d'ici peu. Ici, on retrouvera donc les inénarrables " Terminator i's baque " et " Maïs " dans des versions que je ne pourrai pas décrire comme flambant neuve par peur de l'anachronisme, hem.

M'enfin, y a quand même du bien beau monde à découvrir sur ce Chomsky Ned (huhu). C'est encore un carnaval de ces guignols ordinaires qu'affectionne l'ami Snug : qu'il s'agisse du voisin de palier qui râle le dimanche après-midi, de ce bon vieux Fredo le screamo et ses converses noires, de ce blogueur un peu gras, de ce héros de film américain bien malpoli au téléphone ou encore de ce pauvre Noël Sapin qui a eu le malheur de naître le 25 décembre, tous semblent être nés de l'articulation entre une blague vaseuse lambda et la vision goguenard du quotidien de David Snug. Tout cela, comme d'habitude, traité avec une concision que n'auraient pas renié les Residents du Commercial Album. Niveau instrumentation, nous n'en sommes pas encore aux synthés tout cons qui pulluleront dès Tolstoi Story, là c'est plutôt flûte à bec perçante, guitare sèche qui sonne comme si le micro était à l'autre bout de la pièce, accordéon déglingué et harmonica cabossé. Je ne sais si vous parvenez à vous imaginer le truc, mais maintenant tâchez de vous figurez que l'inévitable reprise ici n'est autre que " Smells Like Teen Spirit ", ou plutôt devrais-je dire " Ça sent le Mennen " (hihi). Je n'en dirai pas plus.

Ce qui est marrant, vu que tout le monde en prend régulièrement pour son grade et qu'on ne manquera pas de se reconnaitre dans quelques uns de ces portraits disgracieux, c'est que le jour où David Snug fera une chanson sur lui-même, on ne s'en rendra probablement pas compte... Qui sait, il l'a peut-être déjà fait ?