Discodeine
6.6
Discodeine

Album de Discodeine (2011)

Discodeine, album éponyme du duo parisien formé par Cédric Marszewski (aka. Pilooski) et Benjamin Morando (aka. Pentile), est le genre d'album qui vous tombe dessus lors de l'écoute anodine d'un album qu'un pote vous a vaguement conseillé, écoute que vous avez accepté mais sans conviction. Et là vous ne décrochez pas.

Le mariage à trois entre disco, house et pop que les deux têtes pensantes du duo ont célébré ici, a accouché d'un premier album éponyme sorti en février dernier, après six EP salués par la critique. Vous ne décrochez pas, je vous dis.

Alors certes, leur musique est tellement indéfinissable que je ne vais pas me risquer à proposer un nom de genre nouveau, mais elle est surprenante de bout en bout. L'album est doté d'une variété déconcertante, du plus angoissant au plus entrainant, en pourtant il garde une cohérence qui vous autorisera (et bien plus encore) à l'écouter d'une traite. Et de recommencer. L'ambiance lourde qui s'impose peu à peu (montées lentes, atmosphères sombres...) prouve cette unité profonde du disque, ponctuée par l'intervention de guests de qualité.



Le mystérieux Singular et les chuchotements suggestifs de Matias Aguayo ouvrent l'album sur une rythmique subtilement dosée. Suivent les très antagonistes Falkenberg et ses rythmes caribéens, et D-A, très dark-pop, hautement mélancolique, grâce à un excellent Baxter Dury. Un peu plus loin, tout aussi dark, Homo-Compatible et ses basses angoissantes est à nouveau assez loin de la disco. Le très réussi Invert ouvre sur le morceau le plus accessible de l'album, le plus direct, Synchronize, emmené par Jarvis Cocker. Le pouvoir dansant de ce morceau est irrésistible. En guise de conclusion, Figures in a Soundscape s'étale sur près de 10 minutes, détonant encore avec le reste de l'album dans un style très ambient, en douceur, presque nostalgique d'un album de qualité qui se termine alors qu'on en voudrait encore.

Discodeine nous embarque dans un voyage entre angoisse, mélancolie, nostalgie, et vivacité, les deux composantes de leur nom nous emmenant chacun dans une dimension particulière, la première, disco, plus dansante, la seconde, codeine, plus flottante. La fusion entre house, pop et disco est carrément réussie, les sons finement produits. Même si on passera vite sur certains morceaux de l'album, il vaut globalement vraiment le détour.
alfextra
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le 5 mars 2012

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