Dracula: Swing of Death par Stéphane Gallay

Le nom de ce projet, Jørn Lande & Trond Holter, est grandiloquent. Le titre de cet album, Swing of Death, est grandiloquent. Le thème de cet album, Dracula, est grandiloquent. La musique de cet album est subtile et délicate.


Non, je déconne.


Jørn Lande et Trond Holter sont deux musiciens norvégiens et ensemble – entre deux incendies de lieu de culte – ils ont décidé de faire un album de métal symphonique sur Dracula. Posé ainsi, il ne fait pas s’attendre à quelque chose d’une originalité folle: je soupçonne que tellement de groupes se sont essayés à l’exercice qu’il figure maintenant au programme de première année de l’Academia Metallium.


(Et s’il n’existe pas d’Academia Metallium, on devrait la créer!)


Le métal que le duo et leurs copains nous balance sur les dix pistes est donc on ne peut plus classique: à mi-chemin entre la New Wave of British Heavy Metal des années huitante et le métal symphonique contemporain. C’est simple, classique et de bon ton – pour une valeur de « bon ton » qui ferait ricaner un producteur de Grand-Guignol.


En fait, c’est typiquement le genre d’album qui est calibré pour rappeler à l’amateur de bidules complexes (lire: progressif) de mon acabit que le métal, c’est quand même bien fun, à la base. Enfin bon, pas tout le temps, mais des morceaux comme « Walking on Water », « Masquerade Ball », « Queen of the Dead » ou « Into the Dark » sont bien carrés comme il faut.


Jørn Lande, au micro, est clairement un vieux routard qui connait son affaire et Trond Holter, son complice à la guitare, balance bien. On a également droit à quelques vocaux féminins, signés Lena Fløitmoen Børresen. Le tout est soutenu par une production à grand spectacle, du genre de celle qui sonorise les explosions de Michael Bay.


Après, il y a dans ce Swing of Death un bon paquet de trucs qui laissent plus dubitatif, comme des morceaux qui semble tous droits sortis de l’adaptation à Broadway de l’album, tels « Swing of Death » ou le refrain de « Save Me ». Ça doit faire partie du concept, mais autant que je peux comprendre le métal old-skool, autant là ça pousse le bouchon un peu loin, Maurice.


Si on n’a pas peur de se plonger dans un métal somme toute très typé, limite caricatural, un peu à la Savatage dans sa période la plus théâtrale, Swing of Death est un album qui réserve des grands moments de pure banane métallique, sous-entendus graveleux en prime.

SGallay
6
Écrit par

Créée

le 17 avr. 2015

Critique lue 97 fois

2 j'aime

Critique lue 97 fois

2

Du même critique

Sunstone, tome 1
SGallay
8

Je n'aime pas le BDSM, mais...

Vous vous souvenez de la série « je n’aime pas N, mais… »? Eh bien Sunstone, bande dessinée signée Stjepan Šejić, en est une nouvelle illustration, avec en N le BDSM. Principalement parce que...

le 25 avr. 2015

12 j'aime

Rituals
SGallay
8

On ne Satan pas à tant de mélodie

Parmi les groupes que j'évite de mentionner au bureau (note: je bosse pour une organisation chrétienne), Rotting Christ, dont le nouvel album, Rituals, vient de sortir, figure en assez bonne place...

le 19 mars 2016

10 j'aime

Transcendence
SGallay
8

Moins fou, plus planant, mais très bon

J'avoue volontiers que je suis assez fan d'un peu tout ce que fait Devin Townsend. Avec son dernier album, Transcendence, le Canadien fou prouve une fois de plus son don certain pour nous livrer un...

le 17 oct. 2016

9 j'aime

2