En 2003 surgit de nulle part une artiste qui fera date, Emilie Simon, nous proposant un album éponyme qui remportera sans difficulté la victoire de la musique, catégorie " musique électronique, groove, dance" (le nom de cette catégorie est assez effroyable mais passons).

Réécouter cet album aujourd'hui, c'est mesurer le chemin parcouru par cette auteur-compositrice-interprète qui chaque fois se renouvèle, évolue dans un univers sonore, dans sa technique de chant, dans le recours plus ou moins affirmé aux synthétiseurs...

Et bien que subjugué par son dernier "Franky Knight", une sensation étrange me saisit à écouter son premier opus. A la réflexion, Emilie Simon aurait pu sans problème nous proposer quarante albums de même facture, elle n'aurait pas pu décevoir tant l'univers musical déployé est parfait sous toutes les coutures.

Son chant, doux murmure à l'oreille (on est aux antipodes des envolées à la Kate Bush de "The big Machine"), est entouré de gargouillis, de craquements, de rythmiques étouffées, de pulsations lancinantes... Chaque titre se révèle être une mélodie délicate parée d'une toile de sonorités venues d'ailleurs, mêlant l'acoustique (xylophone, violoncelle, harpe celtique, piano, guitare, flute, etc) et l'électronique pure, le tout agrémenté de samples venus d'ailleurs (un craquement d'allumette pour rythmer "Il pleut" par exemple).

Les textes, principalement en français, sont d'une poésie touchante, entre comptine et ballades, toujours en résonance avec le thème musical déployés...

Difficile de faire sortir du lot un morceau en particulier. Si "Désert" et "Flowers" sont les titres les plus connus de cet album, diktat de la radio oblige, "Il pleut" est peut être pour moi le plus parfait exemple de la réussite artistique de cet album... Mais j'aurai aussi envie de dire que "Graines d'étoiles" est magnifique, que "Lise" est d'une poésie rare, que "Chanson de toile" vous fait tomber amoureux, que "Vu d'ici" est d'une mélancolie marine puissamment évocatrice...

Un bijou, tout simplement.
Hypérion
9
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le 30 déc. 2011

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Hypérion

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