Le retour de mêre nature

Là où le premier Gaia, l'album précédent, avait échoué, c'était à nous proposer un style plus symphonique/progressif que les albums précédents et de sortir un peu du rock folklorique légèrement metalisé, le tout en gardant tout de même un style bien Mago de Ozien, avec toujours autant de violoncelle/flûte et de festif à foison, déstabilisant du coup à la fois bon nombre de fans ou d'amateurs.

Pourtant, même si on aurait pensé qu'il aurait été difficile de faire mieux que Gaia, c'est quand-même chose faite ici, il faut dire que nous avons à faire à de vrais magiciens en la matière. Un style mieux maitrisé, des orchestrations encore plus réussie (El Callejón Del Infierno, Volaverunt, Mañana Empieza Hoy, El Príncipe De La Dulce Pena, La Cantata del diablo,...) et des morceaux carrément power metal, et progressifs (La cantata del diablo, El Poema De La Lluvia Triste, La Voz Dormida,...) et le must c'est que, tout cela tiens dans 2 CD ! Et rarement, une piste viendras nous ennuyer plus qu'une autre, ce qui est plutôt exceptionnel.

Malgré l'habituelle ambiance principalement festive propre au groupe, les morceaux plus sombre sont encore plus présents ici, les titres (Diabolus In Musica, En Nombre De Dios, Aquelarre,...) en témoignent. Et même s'ils contrastent avec les plus festifs et les plus enjoués (Hoy Toca Ser Feliz, La Posada De Los Muertos) où même les plus beaux, les plus tristes ( El Poema De La Lluvia Triste, Mañana Empieza Hoy, Desde Mi Cielo) ils n'en sont pas moins bien maitrisés, et ne viennent pas gâcher la fête.

Mais histoire d'en finir en beauté, la dernière piste, "La Cantata del diablo" est un vrai chef d'oeuvre, un condensé de tout ce que j'ai dit plus haut, mais en mieux. Ce titre est sans conteste le meilleur de toutes les oeuvres de Mago de Oz, qui comporte une quinzaine d'albums au passage... Pour vous dire, j'aime tellement ce titre qu'il m'arrive de l'écouter en boucle trois fois de suite pendant une heure ! Alors vous me direz trois fois en une heure, c'est pas si énorme, sauf que le morceau en question dure 20 minutes... un peu plus et il aurait fallu un troisième CD pour caser tout ça.
Parties symphonique et folkloriques jouissives, power-metal ultra speed ou rock enjoué sur lequel viennent se poser les différentes voix des nombreux invités de l'album, et surtout ce solo des trois guitaristes et du clavériste, long d'au moins 3 min, qui nous fait voyager dans l'espace temps intersidéral cosmique, de l'aigu et du speed de partout qui vous tourne autour, si la technologie du son holophonique était possible, elle devrait être interdite sur ce passage, au risque de faire éclater votre cerveau.
Même le géant "Eruption " de Van Halen vous paraitra d'un coup bien fade à côté, quand à Led Zepelin, vous allez le raccrocher pendant un temps croyez-moi. Et qu'on vienne encore prétendre que c'était mieux avant. Haha. J'était au chômage, endetté de partout et en pleine rupture amoureuse quand j'ai découvert cet album, pourtant je ne pouvais m’empêcher de m'exclamer que je vivais dans une époque magnifique. Si on devait noter ce morceau à lui seul sur SensCritique, il faudrait 15 étoiles de plus de disponibles, avec la possibilité de les faire briller et de pouvoir créer des constellations avec.

Des points négatifs sur cet album ? Oui, le chant, comme toujours. Le talent est là, les mélodies encore plus, mais le style de voix hispanique... ben même en étant un fan de longue date du groupe, il faut être tolérant. Certes de nombreux Guests pour varier de la voix de José, mais tous sont aussi des chanteurs/chanteuses hispaniques, avec le timbre qui va avec, cela ne change donc pas grand chose, et ont a même des fois du mal à les distingués entre elles...

Ne découvrez surtout pas ce groupe alléchant avec cet album, commencez par les premiers, moins bons, et gardez celui-là ainsi que Gaia III pour la fin, comme gâteau, ultime bouquet final qui vous donneras une érection tellement forte que le phallus viendrât toucher la bave qui coule sur votre menton. Et oui, cette image certes osée et vulgaire à bel et bien sa place ici, c'est dans le ton, si vous me croyez pas regardez le live du titre "La Posada De Los Muertos" , ou regardez attentivement l'image de la couverture de l'album... voilà voilà voilà.