Gossamer c'est le passé. La synth-pop c'est du passé. Passion Pit c'est passé.
Nous voilà plus de six ans après la sortie d'un album, Gossamer, alors que nous étions en pleine vague synth-pop après Phoenix et MGMT. À l'époque, c'est un album foutraque, aguicheur et un peu cheap. Depuis, Michael a envoyé balader l'industrie musicale, les copains qui partageaient comme ils pouvaient l'affiche et les fans en Stan Smith de dix-sept ans.
Maintenant, celui qui joue au stroboscope médiatique en alternant secret et absence et éclat et révélations (sa bisexualité, sa bipolarité), laisse une œuvre que l'on regarde un peu en biais, un peu suspicieux.
Pour ma part, je l'ai entendu officialiser le secret de fabrication de Gossamer : seul face à son job de tâcheron de la pop qui crache du clavier et de la mélodie extasiée, il a créé son odyssée mentale. Littéralement, la structure de Gossamer présente selon lui le cycle de l'humeur d'un esprit génial, explosif et dépressif.
D'un bout à l'autre d'un album tantôt agaçant, tantôt ridicule, tantôt sublime et émouvant il y a le chemin qui va de l'euphorie à la mélancolie en pensant par l'euthymie. Alors oui, ça tâche ces synthés crados, ces rythmiques outrageuses et cette pop que l'on croit si enthousiaste, mais il suffit que l'on porte l'oreille vers les paroles pour découvrir le passionnant travail de Michael. I'll be allright, Where we Belong voir même Take a Walk et Carried Away révèlent une déprime qui brûle sérieusement. Le contraste embrasse alors cette double polarité de l'humeur, cet enfer au goût de génie électrique.